Chapitre 2 ~ Andrew 

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Un mois plus tôt...

Après ma journée de boulot plutôt fatiguante, je ne pense qu'à une chose, rentrer chez moi et poser mes fesses sur mon canapé pour regarder, avec mon mari tout en le serrant dans mes bras, notre série du moment sur Netflix

Enfin devant mon immeuble, je me gare sur ma place de parking et sors de la voiture. Sur le chemin du retour, j'en ai profité pour m'arrêter à la boulangerie pour avoir du pain ce soir. Lorsque j'entre enfin chez moi, j'entends des gémissements. Je fronces les sourcils et avance jusqu'à notre chambre. J'entre. Et là ! Je découvre mon mari entrain de pénétrer un autre homme. Sous le choc, je fait tomber la baguette que j'avais toujours en main. C'est lorsque qu'ils entendent le pain cogner contre le sol, et surtout mon « Oh putain », qu'ils me regardent. Mon mari s'arrête de bouger tandis que l'autre me regarde avec de grands yeux surpris de me voir ici je suppose.

— Merde, marmonne celui que j'appelais mon mari avant de se lever et de venir en ma direction.

Je lève les mains en l'air en reculant.

— Ne m'approche pas ! je hurle toujours en reculant.

— Chéri, souffle-t-il. Je suis désolé que...

— Non ! je rétorque en le coupant. Non. Ne me dis surtout pas que tu es désolé. Nous deux à partir de maintenant, c'est terminé. Je vais tous faire pour que nous divorcions, je ne veux plus jamais entendre parler de toi après ça, je lui dis en me tournant avant de quitter l'appartement.

Arrivé dans ma voiture, je sors mon téléphone, toujours sous le choc de ce que je viens de voir, et appelle mon meilleur ami.

— On te manque déjà que tu nous appelles à peine rentré chez toi ?

— J'ai besoin que tu m'héberge quelques temps avant que je trouve une autre solution, je lui déclare sans même expliquer pourquoi.

— Tu sais que je serais toujours là pour toi mon pote, mais qu'est-ce qu'il se passe ? demande-t-il d'une voix inquiète.

— J'ai découvert mon mari... euh ex bientôt, en train de baiser un autre mec dans notre lit !

— Oh le con ! On t'attend doudou, dit-il avant de raccrocher.

***

De nos jours...

Aujourd'hui, je déménage. Et oui, je déménage, mais pas n'importe où, je déménage dans notre ancienne maison. La maison où tout est partie en cacahuète quinze plus tôt. Je ne sais toujours pas comment j'ai réussi a me laissé convaincre par mes parents, ceux qui mon pourrit la vie a cette époque, d'emménager ici. J'entends encore ma mère me dire qu'elle était désolé pour moi avec cette histoire de divorce (ce dont je suis persuadé du contraire) et m'a d'elle-même proposé cette endroit. Je pense qu'elle devait se douter que cela me ferait plus de mal que de bien de venir ici, mais elle savait également qu'il ne serait pas là...

Alors que je suis en train de prendre un carton dans le camion dedéménagement, j'entends une voix féminine m'interpeller.

— Bonjour...

Je me redresse et tombe nez à nez avec une vielle connaissance.

— Marie-Anne ! je m'exclame joyeusement. Ah ben merde alors, comment tu vas ?

— Andy, c'est pas vrai, non mais c'est dingue ! crie-t-elle, folle de joie en me sautant dans les bras. Je vais bien, mais et toi comment tu vas ? Mon Dieu quinze ans sans avoir de nouvelles de toi et voilà que tu reviens, me dit-elle en riant. Par contre, commence-t-elle, en reprenant son sérieux, c'est Luka qui ne seras pas très content, du moins sur le moment...

Je fronce les sourcils, et comme à chaque fois que je repense à lui, je ressens un pincement au cœur.

Durant quelques minutes nous continuons à discuter, avant qu'elle ne me dise que justement Luka l'attend.

— On se voit plus tard, d'accord, me rétorque-t-elle, heureuse de m'avoir revue.

— Avec plaisir, je réponds en souriant, avant qu'elle ne fasse demi-tour et parte.

Je regarde Marie-Anne, la tornade comme nous l'appelions à l'époque, traverser la route pour entrer dans cette maison, celle où j'ai réellement parlé pour la dernière fois avec le garçon qui était, et que je considère toujours, l'amour de ma vie. Je secoue brièvement la tête et repense à mon amie.

Elle est devenue une très belle et classe femme maintenant. Toujours autant petite, elle ne doit pas dépasser les mètres soixante, un joli visage, des cheveux châtain clair et court, comme une coupe à la garçonne. Son métier l'oblige à être constamment âpreté, madame est devenue avocate, je lui tire mon chapeau. Elle m'a aussi dit, que Luka avait à nouveau aménagé dans la maison de ses parents, il y a un peu plus de sept ans, lorsque qu'ils ont décidé de vivre leur rêve et de voyager en camping-car, maintenant qu'ils sont à la retraite.

Mon Dieu, si j'avais su qu'il habitait encore là, je serai déjà partit taper à sa porte. Je le vois encore, ce soir là, courir après la voiture de mes parents pour me rattraper, et me crier qu'il m'aimera toujours. À chaque fois que j'y pense, j'en ai toujours les larmes aux yeux. J'en ai fais des cauchemars, et j'en fais encore de temps en temps. Maintenant que je le vois, je me demande s'il pense encore à moi, même après ces quinze ans sans nouvelles ? M'aime-t-il toujours, même après tous ce temps ?

Pourtant, il y a quatorze ans, je suis revenu. Je n'en pouvais plus de vivre loin de lui, de faire comme s'il n'avait jamais existé, je ne supportais plus de subir ce que mes parents m'ont fait. Donc un jour, après avoir dit à mes parents que je partais, que je voulais vivre comme je l'entendais et surtout avec qui je le voulais, je me suis barré. Au jour d'aujourd'hui, j'ai toujours un peu de nouvelles de mes parents, ils sont encore trop ancrés dans leur satanée religion pour s'intéresser à ma vie amoureuse, mais au moins nous nous parlons de temps en temps. Environ une fois par an, pour le nouvel an.

À l'époque où j'ai quitter la maison, je voulais revoir Luka, lui dire qu'il m'avait manqué, que je l'aimais toujours. Mais quand je suis arrivé ici, lui et ses parents n'étaient plus là. Déçu, je suis donc partit, pas dans la même ville, certes, mais je suis resté dans le même département, pour être sûr de ne croiser personne de notre ancien entourage. C'est à ce moment-là que j'ai rencontré mon meilleur ami, Jérémy alias Jer.

Lui et moi au départ, ça n'a été que du sexe, mais il a vite rencontré l'amour : Toby. Nous sommes tout de même restés encontact et sommes rapidement devenu inséparables. Nous formions une petite bande trois, enfin quatre si l'on compte mon ex-mari. Jer et Toby ne sont jamais quitté et file d'ailleurs toujours le parfait grand amour.

J'ai rencontré Mick en boîte, il y a cinq ans et nous ne nous sommes plus lâchés. On a commencé par s'installer ensemble, puis par nous marier, il y a un an. Mais, un soir, en rentrant chez nous, je l'ai trouvé avec un autre homme dans notre lit. J'ai vrillé et suis parti. Étant tous les trois dans le même secteur de métier et surtout passionné de lecture, nous avons Jer, Toby et moi décidé de monter notre propre boîte ensemble plutôt rapidement, il y a de ça maintenant huit ans. Notre librairie « JT & A » est plutôt bien réputée et fonctionne très bien.

Dernièrement, du fait de mon déménagement soudain, nous avons décidé de changer de local pour la boutique afin qu'elle soit à mi-chemin de chez nous.

Pour tout oublier de cette relation chaotique, je me suis dit que revenir ici me ferait du bien. Pour moi, la maison des Sanchez, était restée vide, car j'avais toujours le souvenir de ce panneau « à louer »,le jour où je suis revenu. Mais je me suis complètement planté. Luka, mon Luka, y habite à présent.

— Tu veux que je mette ce carton ou ? me demande Jer qui par la même occasion me fait sursauter. Il fronce les sourcils, pose le carton au sol et s'approche de moi. Andrew qui habite dans cette maison pour que tu ne la lâches pas du regard depuis que cette femme est passée te voir ? m'interroge-t-il.

— Tu ne voudrais pas le savoir, tu me reprocherais de ne penser qu'à lui encore et encore, je réponds faiblement en soupirant.

— Non, ne me dis pas que... s'écrit-il avant de s'interrompre tout seul.

— Et si... mon seul et grand amour habite toujours dans cette maison. La femme que tu as vue, est Marie-Anne une vielle amie à nous qui faisait partie de notre groupe. Sa sœur Maryline et Luka se sont mariés il y a trois ans, et malheureusement, elle est morte il y a un an d'un cancer.

—Merde ! Tu veux qu'on remballe et que tu viennes vivre chez nous ? Non en fait je ne te pose pas la question, on remballe tout et tu retourne vivre chez nous !

— Non ! je m'écris peut-être un peu trop rapidement, je me racle la gorge et me reprends. Non, ne t'inquiète pas pour moi, je vais survivre à habiter en face de celui qui était à l'époque et sera toujours, l'homme de ma vie.

— Comme tu le sens..., marmonne-t-il. Aller vient, Toby est en train de faire à manger, le camion est vide, il ne reste que ce carton que je dois ranger, me dit-il pour me changer les idées, en récupérant le carton qu'il a posé et commence à partir pour entrer dans lamaison. Mais il s'arrête, se tourne vers moi les sourcils froncés.Euh... Je le pose ou déjà ce carton ?

J'éclate de rire.

— Vient je t'y amène ! je rétorque en le guidant vers ma chambre.

Nous arrivons dans ma chambre et je regarde Jer le poser.

— Et voilà, le dernier carton est enfin posé au sol ! s'écrit-il ensautillant de partout.

— Chouchou, Andy, j'ai fini de faire à manger vous venez, cris Toby depuis la cuisine.

Jer et moi, nous regardons, nous sourions avant de crier à l'unisson :

— On arrive !

***

Plus tard dans la soirée, Jérémy et moi, sommes assis tranquillement sur le canapé en train de boire l'apéritif (et oui après l'effort, le réconfort), quand Toby revient dans le salon après être parti chercher son ordinateur dans le camion, et nous interpelle.

— Dis donc ton voisin d'en face, il est sacrément canon.

— Comment tu sais ça toi ? lui demande Jer, d'un coup intéressé.

— Bah parce qu'il est dehors avec la femme de ce matin.

Jer a, à peine laissé finir sa phrase à Toby, qu'il m'embarque vers la fenêtre à côté de la porte, et évidemment, je le suis. Et là, là, je le vois... Il n'a pas changé. Ses cheveux bruns court sont toujours les mêmes qu'à l'époque peut-être un peu plus court. Son visage est couvert d'une barbe de quelques jours. Luka porte un jean bleu foncé qui le moule parfaitement, un t-shirt blanc qui lui colle à la peau. Toujours aussi mince et grand, et encore plus beau qu'avant. D'un coup comme si, il sentait nos regards sur lui, il se retourne vers nous.

Nos yeux se rencontrent, ma respiration se coupe. Seigneur, il est tellement beau. Il est figé tout comme moi. Nous nous observons en silence, stoïques. Mais malgré moi, il se tourne en secouant la tête et rentre chez lui. Une fois qu'il est entré, je me permets de respirer à nouveau.

— Ça va, doudou ? me demande Jer gentiment en me serrant l'épaule.

—Ouais, je réponds d'une vois plus enrouée que voulue.

— Bon et bien en tout cas, tu n'as pas choisi le plus moche... me dit-il ensouriant.

— Non, ça... c'est sûr, je rétorque, en retournant au salon.

— Allez assez perdu de temps, ce soir nous avons une soirée en perspective, il faut assurer un maximum, s'exclame Toby histoire de changer de sujet rapidement.

Car oui, effectivement, nous avons du pain sur la planche...

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