Le plancher sent la cendre. Le vieux piano attend toujours que l'on s'en serve. Des photos, des journaux, des romans, tout éparpillés sans raison. J'en reconnais certains, il me les lisait quand je n'étais pas plus haut que son bureau. Le téléphone poussiéreux est resté branché, on peut à peine reconnaître sa couleur rouge délavée.

On dirait que le temps a rongé cette pièce qui tombe en ruine — Ploc, une goutte de pluie me tombe sur le nez.

Alors que j'avançais dans les combles, je tirai un drap blanc d'un coup sec, la poussière s'envola en un épais nuage allant me piquer les yeux. Je ne pus retenir ma toux. Ortimaire n'a jamais aimé le ménage, il n'a jamais voulu faire d'efforts, pas même pour moi.

La poussière voletant dans l'air sec et dur des combles finit par se dissiper, révélant un tableau de liège en parfait désordre. Post-it, ratures, fils de toutes les couleurs qui partent dans tous les sens, des photos de personnes que je n'avais jamais vus auparavant et tout au centre un mot, un prénom : Edgar.