Tu peux écrire

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Tu peux écrire, m’a-t-on dit, sur un ton mal assuré. Tu dois parler, m’a-t-on affirmé avec un regard déterminé. Parler, parler ? Pourquoi toujours vouloir parler ? Le monde n’est-il pas supposé avoir laissé moulte nouvelles façons de s’exprimer éclore dans sa grande et belle mais pourtant las identité ? Je ne dirai pas que parler n’a pas de force ou que ce n’a pas la possibilité d’exprimer. Mais est-ce obligatoirement par ce moyen primaire que l’on doit s’extérioriser ? Tant ont tant de fois dit, danser c’est pour moi une façon de m’exprimer. Et je comprends aujourd’hui au mieux, cette affirmation qui jadis m’a tant fait douter. Mais alors pourquoi l’humanité se rattache-t-elle encore à énoncer ? On dit que la parole est la plus grande source de clarté, qu’elle est la façon la plus puissante et définie de s’exprimer. Mais n’a-t-elle pas des limites ? Pour moi les mots sont tout, et j’ai au cours de cette année découvert comment la danse l’est aussi. J’ai compris ce que signifiait s’exprimer. Ce n’est pas énoncer. Ce n’est pas affirmer de manière ponctuée des concrétisations, des faits ou des réalités, mais c’est ressentir, c’est communiquer, c’est transcender ! Ou tout simplement, c’est exprimer. Les passions, les sentiments… ces choses que l’on ne peut juste pas expliquer, et qui à l’oral n’ont selon moi, pour moi, par moi pas la possibilité d’être énoncés. Ce sont ces choses qui me font hésiter. Ce sont les hésitations même de la réalité. Parler est compliqué. Ce qui me dépasse sans doute c’est la spontanéité. Mais pourquoi à la plume n’a-t-on pas ce besoin de temps, de réflexion ? J’ai du mal à l’exposer, mais pourquoi les pensées coulent-elles naturellement sur du papier et pourquoi restent-elles enfouies dans la réalité ? La réalité… une notion qui ma dépasse totalement. Parlons-en ? Pas maintenant. C’est une notion qui m’étouffe, m’affole et me laisse dans l’incompréhension la plus totale. Ai-je le droit d’en être effrayée ? A l’écrit, mes vices et anxiétés n’ont que très peu de difficultés à émerger. Elles vont, viennent, et je les accueille en souhaitant pouvoir au mieux les exposer… Dans la vie, dans ce que les gens considèreront comme aujourd’hui la façon la plus simple de communiquer, je n’ai point la capacité d’extérioriser une quelconque sentimentalité. Je cherche et me demande, que voulais-je aborder ? Qu’ai-je il n’y a que quelques heures ressassé ? Et pourtant, sur ce moment, tout est comme vidé. Alors que j’ai pu quand j’étais perdue dans ma réalité, mes perceptions et pensés me sentir déjà dans ce néant qui ne veut plus me quitter, ces réflexions qui n’ont pas arrêtées de m’assiéger ne veulent plus me hanter, en ce moment dans lequel on m’a pourtant offert d’exister.

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