Amis des chats,
Amis des chats,
Ne laissez pas les enfants attachés
De chevaux fiers et ombrageux
Vous ne tireriez que mulets bêtes et indociles
Le mors leur va si peu quand la mort les attend trop vite
Comme les chiens, ils aiment courir
Se salir et poser leur nez sur tout
Inventer des jeux que le corps vainc à coups d’efforts
Peupler leurs rêves de chasses et de dangers
Qu’ils ont devinés derrière leurs aventures
Amis des chats,
Je vous en conjure
Ne laissez point votre peur les esclavagiser
La Vie n’a pas inventé le collier
Et la Nature a fourré entre leurs pattes des pieds pour courir
Une tête pour oublier et des cordes pour chanter
Et le vent dans les cheveux
Et la pluie pour se débarbouiller
Et la mer à contempler
Et les chemins à partir
Et la boue pour se déguiser
Et les baies pour s’empoisser
Vous n’êtes pas un dieu
Ni, je veux encore le croire,
Un divin imbécile
Des laisses à ronger, combien en avez-vous acheté ?
Je dis bien « acheté », car vous les avez payées cher
Vous en êtes-vous rendu compte ?
Avez-vous un jour pensé à regretter ces acquisitions ?
Avez-vous réfléchi à tout ce que vous vous étiez interdit en vous les appropriant ?
Près de la fenêtre, ils songent creux
Une sournoiserie grignote sans répit leur enthousiasme
Sont-ils malades ?
Votre inquiétude ne vous honore, Ami des chats
Qui donc est malade ?
Peut-être n’est-il pas trop tard pour détacher les enfants
Annotations
Versions