Pour de vrai
Pour de vrai, cette fois-ci, je le ferai
Sinon, toute ma vie, je le regretterais
Si je le fais pas, au final, je perdrais.
J’ai fait que bosser, pendant trois putain d’années,
Je voulais juste progresser, il fallait pas faner.
Leur regard dubitatif et leurs commentaires négatifs,
Je leur avais fait ravaler, même si j’avais pas capté.
Dans ma chambre, j’étais juste un autiste,
Matrixé par ma piste.
Je gravais des couplets, même si c’était pas encore du concret,
Mais j’arrêtais pas, je pensais qu’à ça.
C’est là que j’ai découvert quelque chose de cher,
Un trésor rare qui brillait dans l’éther.
J’y connaissais rien, mais j’étais déjà impatient,
Une personne comme elle pousse pas dans les champs.
Elle avait une voix trop mélodieuse pour être ignorée,
Je pouvais pas la laisser filer.
Son regard, tel une galaxie, donnait du sens à la vie.
Ses paroles douces et constructives,
Restent gravés dans mes archives.
Avant, j’osais jamais parler,
Mais impossible de la laisser s’envoler.
Maintenant que je l’ai rencontrée, je peux plus renoncer.
Pour de vrai, cette fois-ci, je le ferai
Sinon, toute ma vie, je le regretterais
Si je le fais pas, au final, je perdrais.
Je savais pas comment l’aborder,
Poser des questions, j’y ai été forcé,
Juste pour apprendre à parler
Sans me ridiculiser. Pas là pour changer
Ma personnalité, juste pour converser.
Fallait mettre toutes les chances de mon côté,
Si je voulais un jour pouvoir la côtoyer.
Même si on venait pas du même foyer,
Je savais que je pouvais tout supporter.
Elle était bien au-dessus de moi, mais j’y prétendais.
Je suis sûrement pas son seul prétendant,
Mais les autres déclareraient forfait
En voyant mon acharnement.
Je savais pas si j’étais bon là-dedans,
Mais j’avais pas le temps
De me poser la question : elle ferait son opinion.
Je voulais pas être juste un ami,
Pas après avoir vu comment elle sourit.
C’était trop magnifique, bien trop unique.
Peut-être qu’elle pense qu’en amitié,
Ou peut-être qu’elle a pitié.
Peu importe, je vais pas renoncer,
Je vais juste continuer.
Soit elle me rejettera avec respect,
Soit elle m’acceptera avec tendresse.
Pour de vrai, cette fois-ci, je le ferai
Sinon, toute ma vie, je le regretterais
Si je le fais pas, au final, je perdrais.
C’était le moment, un peu gênant,
Je me suis mis à rapper, à tout raconter.
Je tentais de pas bégayer, chercher mes mots comme s'ils étaient fléchés.
Son regard restait en planète, mon cerveau faisait la fête.
Je savais pas où cette quête me mènerait,
Mais je voulais pas que ça s’arrête.
Pas sur une mauvaise fin, pas question de rester sur ma faim,
Même si c’était un sale temps de chien.
Quand j’ai terminé, j’étais trop stressé,
Mais son regard époustouflé m’a fait tout oublier.
J’ai vécu cinquante ans en une fraction,
Je m’attendais à un torrent d’émotion.
Puis elle a soufflé, doucement, calmement :
"Moi aussi."
Un mot qui valait tout l’or du temps.
"Tu devais pas te donner autant",
Mais bordel, c’était ce que j’attendais vraiment.
Son sourire immaculé, sa main posée,
J’ai tout oublié, même mon anxiété.
C’était d’une telle beauté, j’en étais exalté.
J’ai réussi l’impossible, à dompter l’implacable.
Maintenant, je suis plus capable
De péter un câble,
Parce qu’avec elle, tout s’évapore.
Même si c’est peut-être toxique comme des spores,
Je m’en fous, parce que tout est beau quand ça vient d’elle.
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