Je veux ma vie banal
de
Soleia_aventure
Chaque matin, je me réveille au son de mon réveil, je prends un petit-déjeuner tranquille avec un café et des toasts, puis je pars au travail en écoutant de la musique dans le métro. La journée se passe calmement au bureau, et je rentre chez moi pour un dîner paisible avant de me coucher.
Chaque matin, ce n’est plus un réveil qui me tire du sommeil, mais la sirène stridente d’alerte chimique qui perce les murs en tôle de mon abri. J’ouvre les yeux dans la pénombre, le souffle court, le cœur tambourinant au rythme des possibles intrusions. La lumière grésillante d’un néon alimenté par des batteries de fortune dévoile les contours froids de ma cachette.
Je me force à avaler un petit-déjeuner rationné : deux comprimés nutritifs à l’arrière-goût de métal, accompagnés d’un liquide tiède filtré à travers trois couches de charbon. Le luxe d’un café est un souvenir lointain, désormais réservé aux rêves les plus fous. Mes toasts sont devenus des miettes de souvenirs.
Lorsque l’heure de sortie approche, j’enfile ma combinaison décontaminée, masque hermétique vissé au visage. Le métro ? Il ne roule plus depuis l'Incident. À la place, je progresse dans un réseau de tunnels sombres, écho de voix passées, parfois entrecoupé par le hurlement des vents toxiques qui s'infiltrent dans les fissures. La musique a disparu. Seul le sifflement lugubre du monde en ruines m'accompagne.
Ma “journée de travail” se déroule dans un centre de coordination souterrain, où nous tentons, en vain, de restaurer un semblant de civilisation. Chaque écran clignote de menaces : radiations croissantes, attaques de pillards, anomalies atmosphériques. Le calme est une illusion entretenue par la peur collective de sombrer totalement.
Le soir venu, je dois traverser une ville transformée, où chaque coin de rue cache un nouveau défi : créatures errantes, drones de surveillance hors de contrôle, pièges tendus par d’autres survivants désespérés. Le silence est une menace, le bruit une alerte. Je longe les murs, respire à peine, cours quand il le faut, rampe quand c’est la seule option.
Enfin, j’atteins mon refuge, un ancien local technique enfoui sous les décombres. Les portes blindées se referment derrière moi. Je m’effondre, muscles tremblants, esprit en lambeaux, cherchant dans le sommeil la seule paix possible.
Mais déjà, quelque part dans l’ombre, l’alarme stridente se prépare à me réveiller à nouveau.
Table des matières
En réponse au défi
Défi moi #2
Je voudrais que vous transformiez une scène de vie simple et banale en quelque chose d'opposé. Vous pouvez laisser votre imagination faire le travail.
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Apocalypse | Chapitre | 0 message |
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