Mystère 1: Un tracteur nommé Christine - partie 3

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Alors qu’il ouvrait la porte de sa voiture pour s’y engouffrer au plus vite, une voix l'interpella. C'était un homme brun d'une cinquantaine d'années, quasiment chauve sur le dessus du crâne, mais qui avait pourtant formé une queue-de-cheval basse avec le reste de ses cheveux mi-longs et bouclés. Il portait un jean fatigué, une chemisette rouge à carreaux et tenait à la main une sacoche en cuir identique à celle des médecins.

— Excusez-moi... Bonjour, vous devez être le remplaçant, dit-il en trottinant jusqu'à Alex.

Aïe aïe aïe, je refuse de dire au revoir à mes cheveux, bonjour, se moqua intérieur le médecin.

Le jeune homme tourna alors la tête dans la direction opposée pour camoufler son exaspération puis se retourna vers l'homme à l'allure excentrique avec un air plus adéquat.

— Tout à fait, Monsieur. À qui ais-je l’honneur ? répondit-il poliment.

— Ah oui bien sûr pardon, je me présente, François De Jourdan, mais vous pouvez m'appeler Fdj.

— Euh... Non merci, rétorqua son interlocuteur avec étonnement.

— Je suis le vétérinaire de la ville. J'étais avec Jean enfin, Monsieur Vaillant, au moment où... Le drame s'est produit. Avez-vous vu le corps ? Vous en pensez quoi ? pressa t-il le médecin.

— C'est vous qui l'avez vu se faire écraser alors ? Quel terrible accident.

— Accident. Vous en êtes sûr? insista le vétérinaire.

— Le capitaine m'a effectivement prévenu que vous aviez un avis différent.

— Un avis ? Ce n'est pas un avis, c'est ce que j'ai vu. J'étais dans l'étable à soigner une de ses vaches quand j'ai entendu des cris. C'étaient Jean et sa femme qui se disputaient sur le pas de leur maison, en face, expliqua l’homme en pointant la maison. Puis, Jean a traversé le champ pour me rejoindre et là, le tracteur lui a foncé dessus, c'était fou.

La façon dont le vétérinaire peignait la scène et son enthousiasme firent presque sourire Alexandre, mais il fallait qu'il garde son sang-froid :

— Fou, oui? À ce sujet, j'aurais peut être quelqu'un à vous conseiller. Vous connaissez le docteur Daniel ?

— Jacques Daniel, le psychiatre ?

— Je vois que vous le connaissez déjà. Vous êtes son patient peut être? Si ce n’est pas le cas, je ne peux que vous le conseiller vivement car les tracteurs qui avancent tout seul pour écraser leur propriétaire, ça n’existe pas. Désolé.

Alexandre acheva sa phrase ainsi et entra dans sa voiture sans plus de formalité. Il en avait assez de ces gens qu’il trouvait de plus en plus étranges et avait, en cette seule après midi, utilisé toute la diplomatie dont il pouvait faire preuve. Il laissa donc le vétérinaire sur le bas-côté, abasourdie et surtout outré par le manque de politesse dont son interlocuteur avait fait preuve.

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