Mystère 1: Un tracteur nommé Christine - partie 6

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L’endroit fut alors complètement plongé dans le noir à l'exception de la scène. De chaleureux applaudissements retentir et Coqueluche entra sur les planches. A sa stupéfaction, Alex vit entrer sur les planches un sexagénaire bedonnant, le cheveu hirsute, un nez de clown vissé au milieu du visage et portant un bleu de travail. Le jeune médecin en eu la mâchoire décrochée.

— J'avais prévenu, lui chuchota son voisin, un grand sourire aux lèvres. Les mains dans les poches, Coqueluche débuta son spectacle :

— Alors, c'est l'histoire d'un mec...

— C’n’est pas croyable, mais où va-t-il chercher tout ça ! lança le barman, déjà hilare

Laissez moi sortir ou je me pends. Un pousse à l'alcoolisme ce type, se dit Alex.

— Vous êtes sérieux là ? Vous ne voyez vraiment pas d’où il sort son inspiration ? Donnez-moi ce que vous avez de plus fort...Fdj, supplia le médecin.

— Fdj? Il y a du mieux, répondit l'intéressé, toujours enthousiaste.

Deux sketchs plus tard, le jeune docteur était au trente-sixième dessous. Il ne savait pas s'il allait pouvoir en supporter davantage alors que l'assistance en redemandait. Soudain, le mouvement de la porte d'entrée attira son regard. Une jeune femme, la trentaine aussi, venait de pénétrer dans le bar. Habillée d'un jean et d'un pull, ses cheveux étaient coupés au carré. La pénombre ne laissait pas en deviner plus, mais pour Alex, elle semblait quelconque et il n'y prêta pas attention outre mesure.

Avec l'arrivée des trente ans, la soif de conquête d'Alex s'était quelque peu tarie, mais pas ses exigences physiques. Il aimait toujours autant les brunes ou blondes incendiaires aux formes avantageuses. Superficiel ? En matière de femmes, certainement et il ne s'en cachait pas. Le nombre d'histoires sérieuses qu'il avait eu ? Aucune, il n'en voulait pas.

— Bonsoir. Moi, c'est Cannelle, dit la jeune femme en s'assaillant sur le tabouret près de lui.

— Ah ouais. Et tu as oublié ton vrai prénom à la maison ?

Il avala ensuite son verre d'un trait, méprisant la jeune femme.

— D'accord. Tu dois être le médecin remplaçant, toi. Fdj m'a prévenu que tu étais un petit con, lui lança t-elle au visage.

Le jeune homme ne s'attendait pas à cette réponse et ne trouva rien à redire. Les gens osant lui parler de la sorte étaient rares. De toute façon, Géranium était à nouveau au centre de la scène pour annoncer la venue du capitaine Enizan, alias Ambroise.

— Ah tiens, lui aussi a un pseudo ce soir, dit Alex en direction de sa voisine.

— Non, non, c'est son prénom, vous ne le saviez pas ? rétorqua Fdj.

Le jeune homme regarda à nouveau la scène, cette fois-ci définitivement dépité, et alors qu'il pensait avoir atteint un palier avec Coqueluche, il s'avéra que cela n'était qu'une mise en bouche puisque le capitaine apparu sur les planches, une perruque brune frisée visée sur la tête. Ambroise portait aussi une robe noire scintillante et décolletée sur un torse mal épilé.

— Un commentaire doc ? lui demanda Cédric, impatient de voir la réaction de son voisin.

Il n'eut comme réponse que les yeux exorbités d'Alex.

— Comment ? Tu ne savais pas que le capitaine Enizan était aussi transformiste ? s'amusa Cannelle.

Les premières notes d'une chanson de Piaf résonnèrent soudain et Ambroise commença son playback sous les encouragements des spectateurs, à l'exception d'Alex, qui commanda un énième verre.

Après cette soirée riche en émotions et en alcool, le jeune homme émergea difficilement. Les verres qu'il avait bu pour supporter le spectacle lui avaient laissé la gorge sèche et le crâne douloureux.

Heureusement que je ne travaille pas le samedi matin... Mais comment je suis rentré au fait ?

Il jeta un regard inquiet dans son lit puis autour de lui, à la recherche d'une présence inhabituelle, se remémorant alors les pubs « tu t'ai vu quand t'as bu ? »

Puis il descendit de la mezzanine avec difficulté et trouva un mot sur sa table de cuisine :

« Tu étais trop cramé pour conduire, voilà tes clés. T'inquiète, je n'ai pas abusé de toi ! Cédric »

Le jeune médecin était soulagé, à priori, il n’avait rien fait de répréhensible la nuit dernière.

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