Le plaisir de l'inutile ?

2 minutes de lecture

C’est quoi vivre ? Ne serait-ce pas le plaisir de l’inutile ?

Tout ceci : respirer, que le cœur batte, manger, boire, pisser, déféquer, se reproduire, tout ce qui semble en effet utile voire indispensable à la vie en fait, ce n’est que de la survie.

La vraie vie c’est tout le reste. Tout ce qui fait le sel de la vie, son intérêt. Pour moi, cet inutile est en fait indispensable à la vraie vie. La musique, la danse, la lecture, l’écriture, l’amour, le désir, le plaisir, la rigolade. En voilà des activités qui ne sont absolument pas indispensables pour vivre. Et pourtant, ne sont-ce pas (ça le fait, non, cette locution « ne sont-ce pas » ? Oui, je sais, je me la pète, mais je trouve ça très littéraire comme locution…) ces activités même qui donnent tout son sens et son attrait à la vie.

C’est parfaitement inutile (à la survie de l’espèce, j’entends) donc à la vie du point de vue physiologique) et pourtant quel intérêt à la vie si on ne peut pas entendre et écouter Jimmy Page faire un de ses splendides solos ?

Quel sens peut avoir la vie si on ne ressent pas le plaisir immense d’arriver à reproduire un de ses enchaînements sur sa propre guitare, ne serait-ce que quatre notes ?

Quel intérêt peut avoir la vie si on ne peut pas admirer Marie-Pierre Pietragalla danser avec son tissu arachnéen sur la scène du Théâtre de la ville ?

A quoi bon vivre si on ne peut pas sentir le mouvement vous emmener dans une sarabande effrénée avec l’amour de votre vie blotti dans vos bras ?

Pourquoi vivre si on ne peut pas lire, lire encore et relire tous les livres qu’on veut et tous les textes publiés par vous toutes et tous sur scribay (entre autres) ?

Quel est le sel de la vie si, quand on aime ça (et même qu’on est devenu accro à ça, on ne peut pas écrire quasiment chaque jour, pour le plaisir de jouer avec les mots, de construire des phrases, de raconter des histoires, de toucher et d’émouvoir avec ces mots ?

Quelle vie peut-on avoir si on ne ressent pas le frisson de l’amour, la crainte de ne pas aimer assez, la chaleur du désir, se sentir partir sur un petit nuage rose et tout oublier dans le plaisir partagé ?

Quelle tristesse qu’une vie sans sourire, sans rire, sans crampes des abdos à force de franche rigolade ?

Finalement, ces milliers de choses inutiles (à la vie d’un point de vue physiologique) ne sont-elles pas indispensables à une belle vie ? Et cette multitude d’inutiles n’est-elle pas la vie elle-même ?

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