L'hystérie m'a monté maraudeur et aujourd'hui

Je pourrais en rissoler tous les jours la graisse

La poêle crochetée aux membres, danser ivre

Aperçu

Prendre mes cachets de bonheur

Les mâcher, en faire une langue plastique

Médicamentée, se retrouver sans reflet

Sur une planche et ne savoir qu'y faire

Le lointain brumeux se dissout

Sous mes attaches et je plonge face-première

Dans la marmite, "as-tu toujours su à qui plaire ?"

Brûler mes conjonctives, devenir floue pour les autres

Croiser le regard de Méduse et n'en plus pouvoir changer

Et naître, et renaître, et renaître en n'étant que soi

Mais revenir plus fort que Persée,

Griffer ceux qui grouillent

Leur crier "j'aimerais aussi crever mon abcès"

M'approprier leurs mains et leurs ombres

Mentir "ce sont les miennes"

N'en rien laisser

Bourgeonner jusqu'à ne plus pourrir

Oublier les peaux mortes assises sur mes lèvres

Danser plus grassement que tu ne parles

Ne jamais t'écouter,

Me tendre des chevilles au chevalet et je m'irrite comme un grand nerf

J'aspire l'air, j'agrippe l'art, crois en faire

Des radeaux de survie, des rats d'ode sur-jet

Sur-jet sur qui ?

M'approprier les chaussures de Méduse

Voir les autres

Deviner les autres

Rire "j'ai enfin compris"

Choisir un repas et m'y tenir et l'offrir chaque fois,

Toujours le même, aux autres

Qu'on m'appelle "mon enfant", n'en pensant mot

Apprendre à se cacher, de bonne heure