Minute 56
Ami.e, si tu disparaissais, le monde se parerait d'un gigantesque vide et on ressentirait le besoin de tout recouvrir de fleurs, de vases, de toiles, toutes sortes d'objets.
Moi à côté, je suis un "rien" magistral, un gouffre grandiose de néant. J'ai trop longtemps vécu dans l'acronymat, ami.e, pour qu'on me reconnaisse vraiment sur mon passage. On ne retiendra pas de souffle au cœur en prononçant mes lettres. Mais quelle importance ? On peut vivre en étant "pas grand chose", il suffit de me voir, moi, exister.
Alors, ami.e, nul besoin de bouger les tables du pied pour vérifier que tu contrôles bien l'univers du possible. Si tu disparaissais, il se formerait une très grande fissure et on ne saurait pas comment en recoudre les berges. Sois en sûr.e.
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