Minute 64
Je glisserai mes doigts dans les herbes folles de ta chevelure et enlacerai ces phanères robustes de ma peau.
Debout contre toi, je m'approcherai un peu plus, encore et encore, en espérant découvrir une notion sur laquelle on digressait beaucoup auparavant : toi et moi, brûlant dans un même corps.
Soupire fort, je t'en prie, lorsque tu lis ces mots, crois-les comme on ne s'en abstient jamais pour ce qui n'existe pas. Inspire le papier, carresse tes lèvres de mes phrases et des coups hachés de mon crayon sur ces lignes. Crois en mon imaginaire, demain - demain est "toujours" lorsqu'on est loin - je dégusterai ta bouche comme ces sucreries dont je me crois la camée. J'aspirerai à mettre en papille toutes tes saveurs jusqu'aux plus acres. On viendra effleurer ton désir qui est si dense, je le sens ; et l'inscrire sur les murs quelle qu'en soit la tapisserie ou la peinture ; et l'offrir aux coins des meubles. Tachons l'espace du peu de temps qu'on s'accorde à s'aimer.
Lis mes mots, goûte-les, découvre en solitaire jusqu'à ce qu'on soit réunis demain - demain, cet incessant poids des amants - les bourgeons placés à ta naissance sur ton corps et fleuris à l'amourescence.
Demain, je glisserai mes doigts dans les herbes folles de ta chevelure et d'un regard, je t'embrasserai.
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