Le musée ferme ses portes

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Nous sommes en juin. C'est le presqu'été. Le sablier de secondes s'est écoulé et le musée ferme ses portes...

En janvier, le 6 pour être exacte, j'ai eu le cœur très pris par une jonquille - cœur dont elle a conservé jalousement un petit filet de myocarde, au cas où, pour me retenir, pour ne pas me laisser partir tout à fait. Ce n'est pas de sa faute, j'ai les émotions filantes et les sentiments panachés. Janvier, c'était aussi une période ambigue pour l'esprit : pas encore défaite de la nouveauté d'un nouveau rôle dans l'hôpital, approchant des partiels du premier semestre et essayant de trouver ma place, un peu partout, sans pour autant m'imposer.


Pour m'épancher sur mes ressentis, j'ai déambulé près de l'eau, sur les quais aux questions. Mon corps et mes pensées se sont perdus, continuellement ; continuellement car, je me porte moi-même en manteau.

Au cours de ma promenade, inspirant des nuages à grandes goulées, j'ai vu se dessiner un grand bâtiment. Un peu comme le Petit Palais à Paris - mon préféré. J'ai traversé un pont, jetant un regard derrière moi aux immeubles difformes s'étageant les uns sur les autres - ils m'observaient passivement. N'y voyant aucun signe d'hostilité, je me suis présentée sur le seuil. Un guichetier m'attendait, tout sourire, un sourire d'été en plein mois de janvier. Il m'a dit que le bâtiment n'avait pas de nom, pas de réalité mais que je pouvais tout créer, l'un comme l'autre et plus encore, si l'envie me prenait. Si je me sentais prête, si l'hiver était envahissant et que je souhaitais le recracher. Un flot de "si" et son sourire m'a chuchoté que ce "si" m'était donné, alors je me devais de le cueillir.

Alors, j'ai poussé la lourde porte et investi l'entrée - qui était très vide - de bagages que je ne savais même pas exister sur mes épaules. J'ai tout déposé, comme ça, en plan et je suis partie explorer les différentes pièces qui s'offraient à moi.

En quelques mois, j'ai exposé partout et aléatoirement : des fleurs fraiches et des fleurs fanées, beaucoup de choses que j'ai aimées, regardées de loin, effleurées. Je vous ai laissé voir des statues bancales et griffées, façonnées à ma demi-image. Ainsi, j'étais un peu veilleuse de moi-même.

J'ai écrit tout l'hiver et tout le printemps dans le musée des jonquilles et vous m'avez lu, ou vous me lirez en décalage, qu'importe : j'apprécie les échos...

Merci. Merci, merci, merci. J'ai eu l'impression d'être une œuvre d'art, un artiste expliquant ses œuvres, une conteuse de légendes, un monde entier ; et ça n'a pas de prix.

Je ne sais pas si mes écrits plaisent vraiment car, souvent, mon entourage me lit (de force) et m'adresse un très réduit "rien compris". Dans tous les cas, j'ai l'impression que, même si elle ne plaira jamais à tout le monde, ma plume pourra au moins satisfaire quelques personnes. C'est le principal.

La chance a voulu que cette année, je renoue avec une amie du lycée qui, elle, comprend tout sans difficulté. Elle m'a aussi propulsée vers de nombreux bras amis, popularité amicaliste oblige. C'était beau, vraiment, les soirées révisions à la bibliothèque universitaire, les crush entre deux pages, les rires... Les rires ! Qu'est-ce que j'ai ri cette année, ça m'avait bien manquée, après trois années passées en ermite.

J'ai pleuré, aussi. Je pleure pour tout, paraît-il, sauf quand il le faudrait.

Autre nouveauté : cette année, j'ai débuté un compte instagram d'écrivaine. Ce fut fort saugrenu de ma part - j'ai eu mon premier portable à 15 ans et je tape encore mes messages avec mon pouce ou mon index droit, comprenez donc face à quelle noob vous vous trouvez. Je ne saurais vous dire si j'y suis intéressante mais ce qui est sûr, c'est que je n'y partage que des choses qui me passionnent : photographies, idées, textes, etc. --> @llaroutourn

Dans les cordes du pluvieux, une scribayenne avait commenté "Un tour de ton monde en 80 heures.". Elle se reconnaîtra peut-être et j'étais heureuse que l'allusion ne soit pas passée inaperçue. Dans Le musée des jonquilles, ce fut plus rapide que quatre-vingt heures. En effet, le temps s'accélère. Je voyage beaucoup en moi-même, c'est peut-être ça qu'on appelle "la vingtaine". J'ai écumé Le musée des jonquilles, en quatre-vingt secondes.

Merci d'avoir lu mon charabia. Merci infiniment.

Je vous souhaite d'être heureux.se ou de trouver un espoir de le devenir.

Après la nuit

Avant le jour

J'irai chercher les hautes lumières

Aux innocents les mains pleines

Je t'emmène lancer des médailles

Dans l'eau bleue des fontaines

Et cueillir à nouveau ces visions

Qu'on s'offrait autrefois comme des couronnes

Ces visions qu'on s'échangeait

Pour se dire, pour se rappeler

Je suis veilleur, tu es musée

Les Hautes Lumières - Fauve

Vous pourrez retrouver la "suite" dans Les filles soul(es) et le jazzeux    :)





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