Chapitre unique
Les Reines déviantes
Qui de plus tard, qui depuis le commencement
Qui ont le nom de la Terre
Et tous les noms de la Terre
Et s’emmêlant dans mes cils de leur voix menue
Dont le parfum capiteux m’élève
Les femmes de la nuit
Que le réveil effondre
Chutent de mes bras
Et d’émoi m’enchantent
Les feux s’effritent au loin
En gerbes dorées
Car tout est ici
Dans l’œil mi-clos
De la sage aux mille visages
Elle avait passé la fenêtre, portée par le vent froid d’un hiver lointain, traînant derrière elle la ribambelle de souvenirs givrés qui d’ordinaire écrivaient le ciel. Méticuleusement elle en avait fait un collier dont elle avait ceint la fillette assoupie. La fièvre gagnait l’enfant, mais bientôt ce furent des flames qui l’agrippèrent toute entière. Puis lorsque tout fut emporté, que l’auréole rougeâtre de l’horizon rejoignit l’incendie de la chambre, qu’elle-même fut consumée, tous purent lever les yeux vers l’aube nouvelle. Et ce fut beau.
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