1 - Genèse

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Tout avait pourtant commencé de la plus banale manière.

Au vingt-et-unième siècle de notre ère, en 2002, naquit en Belgique un petit garçon. Comme vous pouvez vous en douter, c'est moi : Thauroji Voltar. Enfin... C'est mon pseudonyme.

Je grandis dans un monde changeant, la tête débordante de passions. Mon admiration pour la nature, ma fascination pour l'Antiquité, mon intérêt pour la technologie me façonnèrent... Mais pas autant que ma soif de mythologie et SURTOUT DE FOUDRE !!!!! J'adore voir la nature montrer sa véritable puissance. Lors d'orages, je fais partie de ces gens qui essaient de trouver le meilleur angle pour admirer le spectacle de sons et lumières sans pour autant sortir sous la pluie... Ah, le tonnerre... Sans aucun doute le détenteur de la médaille d'or de mes sons préférés, devançant le gazouillis harmonieux des oiseaux et le silence pur.

De mon électrophilie résulta un intérêt pour la physique, dans le but de faire de la recherche sur l'énergie. Mon rêve, c'était évidemment de pouvoir un jour marcher sur les traces de Nikola Tesla et d'aider le monde à manipuler la puissance céleste. Mais voilà ; comme mon idole, j'avais un gros défaut : la distraction. Et la paresse aussi, quoiqu'elle n'était pas un trait de caractère du célèbre physicien. J'ai eu de grosses difficultés scolaires rien qu'à cause de ces deux défauts.

Lorsque je sortis enfin de l'Université de Liège, je postulai dans pas mal de boulots. Tous refusés... Sauf un. Une certaine société, en France, près de la frontière Belge, faisait des études sur l'électromagnétisme et, notamment, ses effets sur la santé.

Je n'avais pas trop le choix ; il me fallait déménager. M'enfin, c'est pas comme si mon nouveau lieu de travail était super loin de chez moi ; cela ne m'empêchait pas d'aller visiter mes parents quelques fois. Premier problème : je n'avais pas le permis. Il me fallait donc faire les trajets en transports en commun. Second problème : c'est bien, j'avais un boulot, mais le logement ? Heureusement, un appartement était disponible assez proche des locaux de B.K. —Breakthrough Knowledge—, là où j'allais bosser. Je n'avais qu'à prendre un bus pour me rendre sur mon lieu de travail.

Quitter ma maison, mes parents, mes frères et sœurs, mes amis, c'était difficile. Mais bon ! Enfin, j'allais pouvoir prendre ma vie en main. Être seul, avoir la paix quand je le souhaitais, pouvoir écrire sans avoir l'angoisse d'entendre la porte s'ouvrir pour ne plus se refermer...
Ouais, ma famille m'énervait beaucoup au niveau des portes.
Et puis, enfin, j'allais peut-être accomplir mon but dans la vie... Avoir une relation amoureuse ? Des enfants ? SURTOUT PAS ! Je n'ai jamais eu envie d'aucun des deux. Par contre, avoir des animaux de compagnie, ça, j'en rêvais... Rah, la simple idée d'avoir deux chats sur les genoux et un chien à mes pieds... Et une chouette. En revanche, ça, c'est un peu plus compliqué comme animal de compagnie.

Mon stage chez B.K. ... Je m'attendais à ce que ce soit stressant, mais là j'étais loin du compte. Breakthrough Knowledge est un petit complexe scientifique ; aussi mon maître de stage n'était pas forcément là pour m'assister quand j'avais besoin d'aide... Et cela ne servait à rien de demander de changer au patron, monsieur Therier, vu que c'est un des personnages les plus détestable que j'aie jamais vus.

Premièrement, il nous appelait par des noms de codes. J'ai hérité du numéro 58. Nom de Zeus, quel genre de patron fait ça ? A chaque fois qu'il m'appelait, c'était la même chose : "hep, 58, j'ai besoin d'un café", "58, vous n'avez pas oublié de remplir la photocopieuse ?" ou encore "j'ai un dossier pour vous, 58". Jamais de "bonjour", ni de "au revoir" et encore moins de "s'il te plaît". Y a des gens, je vous jure ! Tous mes collègues étaient d'accord : on avait l'impression d'être des vaches dans un immense troupeau destiné à l'abattoir ! Et encore, c'est difficile de mettre ce personnage sur papier sans désigner à quel point il était irrespectueux envers ses employés.

Mais à la fin de la journée venait enfin le moment de libération. Je reprenais le bus vers mon immeuble, je montais deux étages, je tournais la clef dans la serrure, je jetais mon sac sur le fauteuil et je profitais du silence. Pas encore de chat, ni de chien et encore moins de chouettes, le proprio de l'immeuble n'acceptait pas les animaux.

Puis je me dirigeais vers mon bureau, décorés de divers cristaux, minéraux, coquillages, symboles, figures de Lichtenberg, jouets scientifiques... Et les statuettes des dieux Zeus, Athéna, Héphaïstos et Hestia. N'en déplaise à certains, ma passion pour la mythologie était telle que j'ai choisi les mythes grecs comme religion. Un physicien polythéiste, cela semblerait pratiquement absurde... Sauf que j'ai une théorie religieuse intéressante ; à mon avis, priez Dieu, Allah, Yahvé, Zeus, Odin, Bouddha ou même Cthulhu si vous le souhaitez, les entités supérieures pourraient être tout et rien à la fois. Mais je considère que ces entités ont créé la Science pour les aider à coordiner l'univers, comme un développeur de jeu vidéo code des intelligences artificielles pour maintenir son monde en forme.

Bref, revenons-en à ma chambre. Cette pièce, c'était juste le bordel, le trois quart du temps. Des livres jonchant le sol, des habits çà et là, des feuilles un peu partout, surtout sur le second bureau qui me servait de table d'ingénierie —comme je m'adonnais un peu à ce hobby—,... Malgré tout, il y avait plus de notes concernant mes activités artistiques que de feuilles de calcul et de plans. Posée sur le dos de ma chaise, ma blouse de ma dernière année d'humanité, décorée par une bonne partie de mes anciens camarades de classe, demeurait sale. Sur le dos, très bien dessiné au marqueur par un ami, un oiseau bicéphale mi-chouette cyborg, mi-aigle de foudre. Ce symbole, c'est moi qui l'avait imaginé. Et ne me demandez pas pourquoi une chouette cyborg, je sais c'est bizarre. Mais je suis fier d'être bizarre.

Je passais le plus clair de mon temps libre dans cette chambre, particulièrement sur mon ordinateur. Je regardais des vidéos sur YouTube, je lançais des jeux vidéo, je me connectais souvent sur Discord pour jouer avec des amis, ... Bref, tout était normal.

Je pense que tout bascula quand j'ai fini mon stage chez Breakthrough Knowledge. A ce moment-là, j'étais revenu chez mes parents juste pour fêter ça et boire un coup... Mais pas d'alcool, je n'en buvais jamais. A mon retour, je croyais être prêt pour entrer pleinement dans la vie active. Je me trompais.

Le stress de mon stage était retombé, et je me confortais dans l'aisance. Je surveillais moins mes analyses, je ne me levais souvent que lorsque je me rendais compte que mon bus partait dans cinq minutes, je rêvassais plus que de coutume, ... c'était la cata. Et puis, un jour, alors que j'avais dû courir une fois de plus pour rattraper mon retard au bureau, je trouvai Monsieur Therier dans la cantine. Il me regarda droit dans les yeux, l'air amer, et me fit signe d'approcher.

-58 ! lâcha-t-il alors que je n'étais qu'à mi-distance. Je veux vous voir à quatorze heures dans mon bureau !

Et puis il tourna les talons et partit. Les regards de tous mes collègues présents se tournèrent vers moi, pleins de compassion et de souhait de bonne chance. Je pris un cure-dents dans ma poche, que j'enfournai dans ma bouche —puisque telle était ma manie— et je me dirigeai vers mon bureau.

Là, je saluai mon collègue et surveillai l'heure, en essayant de me préparer à toute éventuelle engueulade. Je pris mon casque audio dans ma mallette, le brancha sur mon portable et lança ma playlist habituelle avant de commencer à travailler. J'ai toujours l'impression d'être plus actif avec de la musique dans les oreilles.

Dix minutes avant l'heure fatidique, je rangeai mon casque et me dirigeai vers le bureau du boss. Il ne fallait même pas cinq minutes de trajet avant d'atteindre ma destination, mais j'avais appris à connaître Mr. Therier : quand il disait une heure, il attendait en général qu'on soit présent au moins cinq minutes à l'avance. A chaque fois que quelqu'un venait se présenter à l'heure pile, ça mettait Therier de mauvaise humeur.

Comme prévu, Therier se trouvait bien là, devant la porte ouverte de son bureau, les bras croisés, me faisant signe de venir plus vite. J'entrai alors, m'asseyai, et commençai à mâchonner mon cure-dents pour essayer de déstresser.

-Pour une fois, vous êtes à l'heure, 58. J'imagine que vous savez pourquoi je vous ai convoqué.

-Oui, Monsieur. Je vous jure que je ne recommencerai plus.

-HA ! Si le monde se basait sur des promesses, vous ne croyez pas que tout serait plus simple, 58 ? Cela fait trois semaines que vous êtes officiellement employé dans cette société, et sur vos dix-huit jours de boulot, vous êtes arrivé sept fois à l'heure ! Et votre distraction, merde ! 42, 13 et 69 ont travaillé dur pour finir un travail qui traînait depuis des mois, et au final tous les calculs sont faux ! Demandez-moi pourquoi...

-Pourquoi ?

-VOUS ETES UN INCAPABLE, 58 ! Le trio a utilisé les données de cinq autres employés, dont les vôtres ! Et je ne sais pas d'où vous avez tiré ces chiffres, mais se tromper autant, c'est culotté !

-Vous... Vous allez me virer ?

-Je suis bien tenté. Mais vous avez de la chance, je me sens de bonne humeur, aujourd'hui. Voyez-vous, 58, notre société a été créée il y a à peine deux ans, et nous avons bien besoin de nous améliorer. Voyez-vous un moyen ?

J'avais l'énorme envie de lui répondre "En changeant de patron". Au lieu de ça, je lui ai répondu platement :

-Non.

-J'aurais dû me douter de cette réponse digne de votre réputation. C'est bien simple ; il nous faut nous faire connaître, et gagner de l'argent. Une supposition ?

-Toujours pas, Monsieur Therier.

-Très bien... Ce qu'il nous faut, c'est du neuf, de l'exclusif, du jamais-vu. Si on se fait remarquer par la télévision, cela accroîtrait notre réputation et nous en serions plus forts.

-Et vous me demandez à MOI d'essayer de trouver quelque chose d'exclusif ?

-J'avais entendu dire que vous rêviez de révolutionner le monde, 58. C'est le moment !

-Combien de temps aurai-je ?

-Trois mois.

-TROIS MOIS ? TROIS MOIS POUR TROUVER DE L'INEDIT ? Mais, Monsieur...

-Il n'y a pas de "Mais, Monsieur", 58. Trouvez-moi de quoi faire la une des journaux en trois mois, et vous pourrez rester dans cette société autant de temps que vous le voudrez. Vous aurez même une augmentation.

-Mais c'est réalisable en au moins plusieurs années ! Avec un scientifique chevronné !

-Trois mois, c'est mon dernier mot. Maintenant, cassez-vous de mon bureau, 58.

-Attendez, je peux au moins savoir vers quel domaine je dois diriger mes recherches ?

-JE M'EN FOUS ! Allez-vous-en. Et vous êtes dispensé de venir au bureau pour les trois mois à venir. Je continuerai à vous payer, mais je vous paierai moins cher, évidemment.

-Donc, je peux rentrer chez moi ?

-Je m'en fous de ce que vous faites, tant que vous respectez votre putain de timing. Maintenant...

-Oui, je sais, je m'en vais tout de suite, Monsieur Ther...

-CASSEZ-VOUS ! ET QUE CA SAUTE !

Je rentrai immédiatement chez moi et me mit à réfléchir. Après m'être préparé un bon thé avec deux sucres, je me plantai devant mon ordinateur et ouvris Word pour noter les quelques idées que j'avais en tête. Deux heures plus tard et trois cure-dents qui finirent mâchonnés et jetés sur le coin de mon bureau, j'exécutai Discord et appelai Atherach, qui répondit assez rapidement :

-Hey, Thauroji ! Comment ça va ?

Atherach, c'est mon meilleur ami. Il a le même âge que moi ; on adorait jouer ensemble en ligne. En tant qu'hyperactif, il a parfois des troubles du déficit de l'attention, pourtant il a réussi avec brio ses études d'informaticien. La seule autre chose qui le caractérise vraiment, c'est sa passion dévorante pour le jeu Undertale, pratiquement aussi forte que ma fascination des éclairs. Pour rigoler, je donnai une fois un nom à notre association, qui devint rapidement officiel ; ensemble, nous formions donc le Thundertale Gang.

-Bah, si ça va... lui répondis-je, découragé. Nan, ça va pas du tout, mec.

-Quoi, qu'est-ce qu'il y a ?

-Tu te souviens des conneries que je faisais, ces derniers temps ?

-Ouaip, tu m'en as parlé... Ne me dis pas que ton patron veut te virer !

-C'est tout comme ! Il m'a donné une tâche impossible à réaliser en trois mois, et si je n'y arrives pas il me virera...

-Quoi, comme tâche impossible ?

-Il me demande littéralement de découvrir du jamais-vu. Il ne m'a précisé aucun domaine, ne m'a donné aucun indice, RIEN ! C'est comme si, en Décembre, on avait posé Newton sous un pommier mort et qu'on lui disait "Tiens, vas-y, fais de la science !"

-Et tu veux que je te dises quoi, Thauroji ? Je suis informaticien, moi ! Je peux pas faire ton boulot à ta place ! Je voudrais bien, et je vais essayer de chercher, mais je promets absolument rien...

-Je comprends... Mais j'ai vraiment besoin d'aide. Comme ça, au moins, tu as eu de mes nouvelles.

-Tu connais encore des gens qui peuvent t'aider ?

-Bah, il y a bien mes parents, mais je n'obtiendrai rien de nouveau de ma mère et je vais attendre un peu avant de déranger mon père... Là, pour le moment, je ne vois que Xenthores. Ciao, je dois me dépêcher.

-Ouais... Je te souhaite bonne chance.

-Merci, fis-je avant de fermer l'appel.

Je me levai de ma chaise pour réfléchir deux secondes avant d'appeler Xenthores. Comme rien ne me venait en tête, je me rasseyai, me frottai les yeux et cliquai sur le bouton d'appel. Pas de réponse. Je rappelai. Cette fois-ci, mon ami répondit.

-Salut, mec, ça fait un bail... amorçai-je.

-Et comment, gars ! Qu'est-ce que tu deviens ?

-Désespéré, voilà ce que je deviens...

-Quoi ?

-Je t'avais parlé l'autre fois de Breakthrough Knowledge...

-Ces bouffons ?

-Eh, j'y travaille.

-Je sais, gars. Désolé, je ne te ciblais pas.

-Pas grave, moi aussi j'ai fait le con ces derniers temps... J'assumes... Ecoutes, j'ai besoin de ton aide.

Je lui expliquai la situation. Xenthores... Xenthores, c'est mon ami d'enfance à tendance pyromaniaque. Je sais pas comment j'ai fait pour être ami avec lui, parce qu'en fait nous sommes un peu comme le jour et la nuit ; le calme est ma philosophie, et lui est ardent, têtu, impulsif. Alors que moi j'avais une statuette de Zeus sur mon bureau, lui faisait des allusions sataniques. Et puis, plus il grandissait, plus il développait un je-m'en-foutisme voire de l'irrespect pour toute forme d'autorité.
On s'est connus tout jeunes, dans la cour de récréation. Aujourd'hui, on garde contact, on se refait parfois quelques trucs ensemble, surtout pour se retrouver en ligne. Il est devenu ingénieur ; pourtant, jamais encore je ne lui ai vraiment parlé boulot.
Après lui avoir exposé la situation, il y eut un profond silence.

-Du coup... Je me demandais si t'avais une idée ou l'autre, dis-je alors. Je suis perdu, mec...

-Ah ça, je comprends. Tu m'avais pas dit que tu essayais de faire un peu d'ingénierie ?

-Oui, et un peu d'informatique, pourquoi ?

-Parce que ton boss n'a jamais parlé d'une découverte conceptuelle, ni l'élaboration d'un calcul jamais trouvée ou quoi, il ne t'a littéralement rien dit, c'est bien ça ?

-Oui...

-Eh ben voilà ! Au lieu de te casser les c******* à essayer de remanipuler toutes les lois de la physique, t'as juste à lui ramener une invention ! Tu as travaillé sur quoi ces derniers temps ?

-Xenthores, je suis encore trop débutant en ingénierie pour oser essayer d'inventer une machine poussée... Tout ce que j'ai fait, pour le moment, c'est reconstruire moi-même des trucs déjà fait ! Et encore, je viens de finir un réveil et il ne marche pas. Le seul truc qui a bien marché, c'était ma machine à haute tension pour faire de la pyrogravure électrique sur bois humide.

-Eh ben il te faut des idées ! Et si tu faisais justement un truc avec un rapport direct avec l'électricité ? Pour bien lui fermer sa gueule, à ton boss !

-Comme quoi, par exemple ?

-Bah... Ton projet de génératrice Tesla, par exemple !

-Xenthores... De un, l'énergie des éclairs est peut-être forte, mais la foudre ne s'abat jamais très fréquemment sur un même point ; au total, on ne récolterait pas beaucoup d'énergie venant des éclairs. De deux, construire une tour Tesla de cette taille, ça prendrait plus que trois mois. Et de trois, il faudrait que je conçoive une pile à chargement instantané qui puisse résister à la puissance d'un éclair. Le seul endroit où ça pourrait être efficace c'est à Catatumbo, et c'est au Venezuela !

-Mais voilà ! Tu as dit toi-même la solution ! Pas besoin de Tour Tesla, il te suffit juste de trouver rien que le moyen de faire la batterie et c'est dans la poche.

-Attends... "Juste" ? Tu crois vraiment que je serais capable de trouver un truc comme ça en trois mois ? Mais on n'a même pas encore trouvé le moyen de faire des piles à chargement instantané, alors je doute faire une pile aussi puissante en aussi peu de temps !

-ça va, gars, c'est trois mois... Et puis, t'es pas obligé de faire en sorte que la foudre puisse la charger. Juste une batterie à rechargement instantané te donnerait le prix Nobel.

-MAIS C'EST ÇA LE PROBLÊME ! Tu crois que tous ces gens qui ont eu le prix Nobel ont eu à peine trois mois pour faire leurs découvertes ?

-Bon, d'accord, j'ai compris... Alors que dirais-tu d'un générateur sans perte d'énergie sous forme thermique ?

-MAIS TU ME DEMANDES ENCORE PLUS L'IMPOSSIBLE !

-OK, laisse tomber. Et puis, y a l'effet Joule. Production de chaleur et de lumière. Bon, d'accord, y a déjà les ampoules électriques, mais on pourrait imaginer des radiateurs 100% électriques !

-Enorme perte d'énergie, il faudrait beaucoup d'électricité rien que pour chauffer une pièce. Et puis, j'ai pas envie d'avoir des morts par électrocution sur la conscience juste parce que des gens ont voulu se réchauffer un peu.

-Et une arme alors ? UN FUSIL TESLA !

-Je refuse catégoriquement. Mon souhait est de régler le problème énergétique mondial, pas d'alimenter des guerres.

-Alors je vois plus rien pour toi, gars. J'ai bien pensé au remplacement des fils électriques par des ondes, mais ça me semble pas très réalisable.

-Eh ben, c'est pas faute d'avoir tenté. Merci, au moins, je repars avec une piste.

-Tu vas tenter quoi du coup ?

-La batterie à rechargement rapide. Pour l'instantané, on verra ça plus tard.

-OK ! Je vais faire mes recherches de mon côté. Je te conseille d'aller acheter des piles en masse pour mieux les étudier. Et des chargeurs, aussi ; tu pourrais faire de bonnes découvertes en les décortiquant. La rétro-ingénierie, ça aide beaucoup !

-Merci du conseil. Ciao, mec, c'était un plaisir de te revoir, j'espère qu'on aura le temps de se faire une partie d'ici trois mois.

-ça va faire long, ça. Bonne chance, en tout cas, Thor'.

-Merci, je vais en avoir besoin.

Je quittai l'appel, et, aussitôt, écrivis un message pour Atherach :
"Mec, je me reconvertis dans la production de pile"

Attente alors que Discord annonce "Atherach est en train d'écrire...". Puis, enfin :
"t'as trouvé ?"

"Je sais pas... J'ai peut-être une piste, mais je sais pas comment faire.
c'est parti pour optimiser la vitesse de recharge des batteries..."

"J'ai pas l'impression que ça va être simple... Dis-moi dès que t'as besoin d'aide"

"J'y penserai... Mais je pense pas que tu puisse m'être vraiment utile.
Limite, essaie de me trouver un nouveau boulot mdr
je rigole, mais en fait je suis mort à l'intérieur..."
"Allez, je te quitte, j'ai du travail."

"Encore bonne chance !"

"Merci"

Je laissai d'un coup mon ordinateur, me préparai un sandwich au bacon vu que je n'avais rien mangé de toute la journée, et me posai sur mon lit avec mon portable. Je l'allumai, direction Youtube, pour aller voir des vidéos d'ingénierie. J'ai bien failli perdre mon objectif de vue et cliquer sur une vidéo de divertissement... Me connaissant, ça aurait été une erreur fatale.

Je ne trouvai rien d'utile. Quand, fatigué, je vis l'heure en bas de mon écran, je laissai tomber mon front sur mon clavier, d'exaspération. Vingt-et-une heures dix-neuf. Je me levai, me préparai à manger, pris une douche et m'enfermai sous ma couette. J'ai à peine fermé l'œil de la nuit... Le matin, je décidai que si je n'avais toujours rien trouvé cinq jours plus tard, j'appellerais mon ingénieur de père à l'aide. Là, j'avais surtout besoin de réfléchir.

J'avais même pas le luxe de penser à changer de boulot... Ou alors il me fallait déménager plus au sud, si pas en Suisse. Ou dans un pays anglophone. Mais alors cela reviendrait à me séparer complètement de ma famille.

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