Chapitre 7 1/2

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/!\ Ce chapitre contient une scène sexuelle /!\

Ash était assis dans l'herbe la main tendue vers là où s'était situé le portail quelques minutes auparavant, il était désemparé et perdu. Le jeune démon ne savait pas où il avait atterri, mais en plus de cela ,il sentit son cœur se serrer et revoyait le corps ensanglanté de son frère s'écroulait au sol. Le visage de Anya se faisant arrêter avant que le portail ne disparaisse pour toujours, il sentait que la nourrice allait mourir pour avoir révélé, qu'elle faisait partie des rares démons ayant eut un don à la naissance, mais Kolaris avait toujours vu cette magie comme des ennemis, leur apportant un avantage. Cet homme âgé d'environ une vingtaine de printemps sentit des larmes couler le long de ses fines joues, Cosalys était mort et avait rejoint ses défunts parents alors que lui vivait encore. Par colère, il frappa le sol de toutes ses forces le ruant de multiples coups de poings, il ne cessait de sentir son cœur se resserrer jusqu'à l'étouffer, quand il entendit des pas derrière lui, ce qui le fit se retourner en vitesse et se positionner prêt à combattre jusqu'à que l'inconnue dise d'une voix douce :

—Doucement guerrier, je ne te veux aucun mal. Tu ne viens pas d'ici si je ne me trompe pas ?

Cette inconnue était une femme plutôt petite aux yeux d'un violet clair. Derrière elle deux immenses ailes grises s'étiraient, ce qui n’annonçait rien de bon pour lui. Elle portait une robe blanche fine qui moulait parfaitement son corps, son espèce était une espèce bien particulière nommée « les anges morts », ils étaient des êtres qui n'étaient pas morts comme l'entendait leur nom, mais ils possédaient une force plus élevée qu'un ange. Ils avaient l'avantage d'être plus agiles et leurs peuples se constituaient en grande partie de femmes. Leur espèce était l'une des plus combattantes, ils se trouvaient être redoutables.

La jeune femme lui tendit la main pour le saluer et il la prit avec hésitation.

—Je me nomme Azuria, prêtresse des anges morts et toi inconnu, tu es dans mon royaume Lunatios et tu es maintenant mon prisonnier.

L'expression de la prêtresse lui fit froid dans le dos, on lui avait bien expliqué des tas de fois que cette espèce était froide et distante des autres, mais il n'aurait jamais cru à ce point. Azuria siffla, surprenant Ash, il se demande pourquoi elle venait de faire ça. Brusquement, il fut attrapé par les bras de chaque côté. La panique se lisait dans son regard tandis qu'il tentait de se débattre.

—Lâchez-moi ! Cria-t-il.

La prêtresse se plaça devant lui, croisant son regard. Il resta silencieux face à elle, inquiet de ce qu'elle pourrait faire. Elle le frappa brutalement avec le manche de sa lame. Le jeune homme s'écroula inconscient dans les bras de ses ennemis.

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Au même moment à la tribu, Pheone était revenue depuis plusieurs bonnes heures pendant lesquelles elle avait feuilleté les grimoires contenant des informations sur les espèces qui peuplaient et peuplent encore Kindénia mais elle avait été interrompu par un jeune homme, Dragïos.

—Pheone, Adonis te demande dans son tipi avec Xoka.

La jeune femme acquiesça faisant un signe à la renarde pour qu'elle la suive pendant qu'elle avançait en direction de Dragïos qui était posté à l'entrée du tipi.

Aujourd'hui, la démone avait décidé d'enfiler une sublime robe rouge sang avec de légères touches de noir sur les extrémités de l'habit. Le maquillage cordonnait aux couleurs du vêtement. Ses yeux d'une couleur émeraude ressortait parfaitement grâce à ce petit trait de crayon noir, qui soulignait son regard déterminé. Toute sa vie, on l'avait forcé à se camoufler derrière des vêtements à capuches, des chaussures basiques et des tenues plutôt larges. Elle devait rester cacher de son peuple alors qu'elle ne souhaitait que l'admirer et courir dans chacune des rues des Enfers. Pheone n'était qu'une enfant lorsqu'elle avait été forcé de vivre dans la pièce la plus éloignée du château. Aujourd'hui, elle se sentait enfin libre de pouvoir assumer son corps et sa personnalité, d'être libre de choisir par elle-même. Elle ne ressentait plus le regard opressant de son géniteur, ni n'entendait les démones qui lui disaient de se changer car ces tenues ne la cachaient pas suffissament.

—Je suis enfin libre, murmura-t-elle en regardant le ciel. Libre de pouvoir vivre comme je l'entends, de choisir ce qui est bon ou mauvais. Je ne serai plus jamais sous vos ordres, plus jamais obligé de vivre comme vous l'entendiez, cher père.

Elle aurait voulu hurler de joie, d'avoir la sensation d'être totalement libre de ce fardeau. Elle pouvait souffler, sortir et parler comme elle le souhaitait sans se soucier des remarques de son géniteur.

—Laisse ton coeur être envahi par la noirceur. Qu'il devienne aussi dur que la pierre et me permette de prendre possession de ton corps.

La jeune femme entendit une voix sans qu'elle ne sache d'où elle provenait. Elle se sentit tout à coup mal tandis qu'elle marchait vers le tipi d'Adonis. Tout autour d'elle se mit à tourner, elle s'attrapa la tête en s'arrêtant. Elle ferma ses yeux quelques secondes pour soulager ses maux de têtes, cependant elle s'écroula.

Elle se retrouva soudainement dans un endroit, où tout était noir autour d'elle. Elle voyait face à elle comme une sorte "d'écran" par lequel, elle pouvait apercevoir Dragïos et Xoka.

—Suis-je morte ? murmura-t-elle en appuyant ses mains sur l'écran. Non, ça ne peut pas être ça.

Elle se demanda à nouveau si elle était dans le coma sauf qu'elle entendit brusquement, Dragïos parler.

—Pheone ! ça va ? Que t'arrive-t-il ?

Elle comprit tout à coup que cette voix qu'elle avait entendu, provenait d'elle. Elle se rappela d'un souvenir où Anya lui racontait qu'une part obscure vivait dans la lignée de Leona.

—Pheone, viens t'asseoir, s'il te plaît.

La fillette souffla, en secouant ses cheveux.

—Pourquoi ? J'ai envie de jouer !

—J'ai une histoire à te raconter, petite, annonça Anya en tapotant la place à côté d'elle sur le lit.

Elles étaient toutes les deux dans la chambre de Pheone. La démone s'approcha doucement, se demandant quelle histoire elle découvrirait aujourd'hui.

Elle grimpa sur le lit, s'asseyant en tailleur face à la nourrice. Son regard brûlait de curiosité et d'émerveillement. Elle aimait énormément entendre les aventures qu'avait vécu sa mère.

—Ta lignée habite un être obscure dans chacun de vos corps, déclara-t-elle d'une voix peu assurée. La tienne est plus forte que les précédents, cependant je dois te prévenir qu'ils peuvent prendre le contrôle sur toi.

Pheone recula, ses yeux se teintèrent de noir tandis qu'elle s'appuyait contre les barreaux de sa tête de lit. Elle appuya ses mains sur ses oreilles, ne voulant pas continuer à entendre cette histoire qui ne lui plaisait pas.

—ça suffit ! Je ne veux pas en entendre plus, ordonna Pheone, mécontente.

—Il le faut pourtant, rajouta Anya en lui attrapant les mains. Lorsque tu auras mal à la tête, des vertiges... c'est qu'il arrive.

—Que fera-t-il s'il prend le pouvoir sur moi ? demanda la fillette, inquiète.

—Il pourra utiliser ta magie, tes aptitudes et faire du mal à tes amis, soupira Anya. Tu dois toujours garder le contrôle sur lui. Tu es plus forte que lui !

Pheone hocha la tête. Elle ne croyait pas totalement cette histoire, préférant croire à un simple mythe sur sa lignée. Elle souffla brusquement avant de repartir jouer comme s'il ne s'était rien passé.

Quand elle revenu à elle. Elle aperçut le regard très inquiet de Dragïos, elle fut touchée de cette attention sauf que la réponse qui s'en suivit, la laissa sa voix. La terreur s'immisa en elle tandis qu'elle comprenait ce qui lui arrivait.

—Oui, c'était juste un petit malaise, Dragïos.

Pheone sentit un frisson lui remonter le long de la colonne vertébrale. Elle réalisa avec horreur que l'être obscur, que lui avait parlé Anya, existait bel et bien. Brusquement, elle frappa sur l'écran devant elle, elle tenta de hurler pour dire à ses amis que ce n'était pas elle mais aucun son n'échappa de sa bouche. Ses yeux se fermèrent alors que les larmes roulaient sur ses joues, le désespoir tirait les traits de son visage. Elle s'effondra au sol, elle avait terriblement peur de ce qui lui arrivait, de ce qu'elle allait devenir s'il continuait à prendre le contrôle sur elle. Elle voulait dire à la petite fille qu'elle avait été, d'écouter plus attentivement les paroles d'Anya.

Cependant, sa peur ne fit que grandir lorsqu'elle se sentit tirer dans les profondeurs de son esprit. Il voulait l'éloigner de la surface pour qu'elle ne puisse pas reprendre le pouvoir sur son corps. Cette fois-ci, elle se rendit compte que le noir était partout autour d'elle, que l'écran avait disparu. Le froid s'empara de son corps or elle ne voulait pas abandonner maintenant. Pourtant, la terreur la tiraillait de plus en plus même lorsqu'elle se laissa glisser jusqu'au sol. Elle était perdue, inquiète, terrifiée. Elle laissa libre cours à ses émotions, ses larmes coulent sur ses joues pour s'écraser sur le sol de son esprit...

—Je suis là... murmura-t-elle d'une voix éteinte, en appuyant sa main sur un mûr invisible.

Sa magie ne fonctionnait plus, elle était en possession de l'être obscur comme lui avait annoncé sa nourrice.

—J'ai peur, Anya.

Sa voix et ses mains tremblaient or elle sentit une chaleur remonter dans son corps, la sensation que des bras l'enlaçaient dans ces ténèbres. Elle ressentit une source de réconfort, qui lui permis de tenir le coup dans cet endroit sombre.

Dragïos ne cessait de jeter des regards à Pheone qui lui paraissait bien plus pâle qu'au moment où il était venu la chercher. Son regard s'était même éteint comme si l'étoile qui était en elle avait cessé d'exister. Le jeune homme voulant la faire rire lui dit :

—C'est l'histoire d'un pingouin qui respire par les fesses, la démone le regardait d'un regard perplexe quand il ajouta . Un jour, il s'assoit et il meurt.

La jeune femme continua de l'observer sans lâcher le moindre ricanement alors que le dragon savait que ce type de blague faisait rire la démone habituellement. Ils s'étaient rapprochés depuis plusieurs jours, au point de discuter et rire ensemble régulièrement. Il la taquinait même parfois sur ses tenues, sa façon de s'énerver alors qu'il la dérangeait dans sa lecture.

Il fut surpris qu'elle éclata de rire d'un coup, quelque chose était étrange, mais il n'arrivait pas à y mettre la main dessus. Il entendit en lui Sky-Fire dire : « Je vois une aura noire tout autour d'elle, ce n'est pas normal Dragïos, habituellement son aura est plutôt rouge avec des nuances de gris et jaune... ». Le jeune dragon se raidit et commença à se questionner sur ce qui se passait dans le corps de Pheone puis il se souvint d'une phrase : « Veille sur elle, son chemin sera long et semé d'embûches, empêche le cœur de pierre de l'utiliser et protège-la du mage sombre présent en elle qui la guiderait vers la folie. » À ce moment-là, tout devint plus clair, mais comment faire revenir Pheone à elle ? Comment pouvait-il permettre à la démone de reprendre le dessus sur cet esprit ? Il ne savait pas et cela le tourmentait... Quand il fut coupé par Adonis sortant de son tipi qui en les voyant déclara :

—Ah, vous êtes là ! Que la réunion commence alors.

Non ! Il ne fallait surtout pas qu'un esprit fourbe entende le moindre détail de leur plan.

—Non ! Je dois d'abord parler seul à seul avec Pheone.

Adonis lui lança un regard d'incompréhension, mais accepta de leur laisser encore un peu de temps.

Dragïos attrapa le bras de la jeune femme pour la tirer à l'écart alors que Xoka rejoignait l'intérieur du tipi où la réunion commencerait. Il se mit face à la démone et monta le ton en ordonnant :

—Je sais que tu n'es pas Pheone. Vos comportements sont bien trop éloignés l'un de l'autre puis ton regard n'est pas le sien. La démone a un regard brillant comme une étoile dans l'espace qui éclairera chaque planète l'entourant alors que toi, tu es tout son contraire plutôt un trou noir où aucune émotion n'existe. Fais revenir Pheone, maintenant !

Le dragon hurlait presque ses derniers mots tellement il perdait le contrôle sur ses émotions, sa mission était de la protéger de ce mage noir qui tenterait de la corrompre. Un rire sombre sortit tout à coup de la bouche de la jeune femme. Il tendit la main vers Dragïos, qui avait lâché le bras de la démone. Ce qu'il vit le fit réagir rapidement, une boule de feu se formait dans la main de Pheone. Le dragon l'évita de justesse, se blessant légèrement à l'épaule. Il perdit totalement le contrôle de lui-même, se transformant en dragon automnal. Sky-Fire souffla une forte brume grisâtre sur l'assaillant. La métamorphose du jeune homme avait fait trembler le sol et les habitants étaient sortis en hâte de leur domicile même, Adonis se tenait proche de l'entrée de son tipi accompagné de Xoka et Sakina. Sky-Fire voyait une nouvelle boule de feu, se diriger vers un enfant, qui était au milieu des arbres avec sa mère, le serrant dans ses bras. Par chance, le dragon s'interpoça dans un rugissement, lorsque la flamme frappa sa peau écailleuse. Il se remit en position face à la démone et cria :

—Pheone ! Tu dois le combattre, ne te laisse pas ronger par la noirceur !

Ce qu'il ne savait pas c'est que la jeune femme était dans les profondeurs de son esprit, luttant contre la possession du mage noir. Elle faisait face à chacun de ses remords et tout ceux dont elle pensait être la coupable. Plusieurs souvenirs lui revenaient, des moments sombres de sa vie qu'elle avait préféré oublier.

—Arrête, hurla Anya, terrifiée.

Pheone ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Pourquoi des boules de feu apparaissaient entre ses mains. Elle en jeta plusieurs sans le vouloir, elle n'avait aucun contrôle sur sa magie à cause du manque d'entraînement et de son jeune âge.

—Aide-moi, supplia Pheone en larmes.

Le feu frappa une servante qui s'enflamma directement sous le regard tétanisé de la fillette. Elle entendait les hurlements de la femme ainsi qu'Anya, qui tentait d'éteindre le feu avec un drap.

Elle se trouvait dans le couloir devant sa chambre, comme à son habitude, elle jouait en courant un peu partout. Pourtant, elle avait sentit une forte chaleur brûlait ses mains alors elle avait décidé de les regarder en les ouvrant, avant de voir du feu apparaître sur ses paumes.

La petite fille tomba en genoux, appuyant ses mains sur ses oreilles pour éttouffer les cris de l'innocente servante. Ses larmes roulaient sur ses joues tandis qu'elle souhaitait que tout ça ne soit pas réel.

—C'est un mauvais cauchemar, murmura-t-elle pour elle-même.

Elle se balançait, en cachant son regard entre ses bras. Ses sanglots la faisaient trembler de tout son corps.

Au bout de quelques minutes, elle sentit une main chaude se poser sur son épaule. Elle releva la tête, voyant au loin, un corps sous le drap qu'avait tenu Anya. Sa nourrice l'observait avec une once de chagrin mais aussi de la tendresse.

—Qu'est-ce qui m'est arrivé ? demanda-t-elle d'une voix chevrotante. Je suis vraiment désolé, je ne voulais pas...

—Ce n'est pas ta faute, Pheone, la rassura Anya. Tu ne peux pas contrôler ta magie, c'est normal mais ici, elle te mènera à la mort si ton père la remarque.

—Qu'est-ce que je dois faire alors ? J'ai tué quelqu'un ! déclara-t-elle, en regardant ses mains rougies par les flammes.

—Je vais éteindre ta magie et tu ne te rappelera d'aucun souvenir d'aujourd'hui, annonça Anya, d'une voix assurée.

Pheone vit une lumière s'éclairer dans les mains de sa nourrice, en quelques secondes à peine, elle oublia cette journée et sa magie ne réapparit pas.

Ses mains tremblaient, elle se souvenait de tout. Des personnes qu'elle avait tué sans le vouloir, du sang qui régnait sur ses mains.

—Anya, chuchota-t-elle en pleure.

—Tu es un monstre, cracha une voix autour d'elle.

Pheone recula stupéfaite, elle regarda partout sans apercevoir la moindre personne.

—C'était involontaire ! Je n'étais qu'une enfant incapable de gérer sa magie !

—Tu as du sang sur les mains.

Brusquement, elle le vit. Ses yeux s'écarquillèrent tandis qu'elle voyait cette couleur rougâtre s'étalait petit à petit.

—Non ! Non ! hurla-t-elle en frottant frénétiquement ses mains.

—Tout ça est de ta faute, déclara la voix. Ta mère, Makoïs... Ils sont tous morts à cause de toi !

—Je n'ai rien fait !

—Tes actes parlent, petite.


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