Voici un peuple qui mange son propre pain,

Eternel recommencement par la fin,

Créer pour détruire, donner pour reprendre,

Quand l'Homme voudra t-il comprendre ?

Présente tes fils en offrande, Lycaon !

C'est en dévorant la chair de sa chair,

En tuant tour à tour pères et mères

Que tu crées notre plus pure négation.

Buvant de tes ennemis le sang,

Liquide d'une vie impure soi-disant,

Se repaissant de cruauté sans vergogne,

Les gouttes rouges sont ton eau de cologne.

Une conduite homicide

Vaut autant qu'un génocide.

L'intention de tuer, à qui le tour ?

Leur as-tu demandé, à ceux envoyés aux fours ?

Nous ne sommes pas de chair et de sang,

Mais bien plus de pierre et d'encens ;

Nous mangeons à volonté pain et vin,

Mais toujours restons sur notre faim.