Vendredi 21 décembre / 2

6 minutes de lecture

Charlotte

Je m’étire, nue dans mon lit, les cheveux en bataille et le sexe humide de la jouissance de mon homme. Il faisait encore nuit lorsqu’il avait envahi mes chairs. Il s’était occupé de me sortir des bras de Morphée, sa main sur la poitrine et la queue entre mes fesses se faufilant lentement entre les replis de mes lèvres. La position en cuillère est parfaite pour un réveil en douceur, mais il sait que cela ne me suffit pas et sans que je n’aie à réclamer, ses doigts sont descendus le long de mon ventre jusqu’à mon clito m’obligeant à me cambrer.

Je me mets à mouiller rien qu’à ce souvenir. Je lance un coup d’œil au réveil pour vérifier l’heure lorsque je me rappelle que les enfants ont dormi chez mes parents. Ils partent ensemble au chalet dès la sortie de l’école pour une semaine de ski. Nous les rejoindrons la veille de Noël.

Manu n’avait pas pu rester sous la couette à me cajoler, il n’était pas encore en vacances. Certains rendez-vous n’avaient pas pu être repoussés.

À moitié endormie, je tends le bras vers le tiroir de la table de chevet, l’ouvre et en sors un vibro capable de me faire jouir presque aussi bien que la queue de mon homme.

Des doigts frôlent mes tétons sans trop s’y attarder. Leur sensibilité n’est plus la même depuis l’allaitement et surtout… cela ne m’étourdit pas assez vite. Ma main droite se pose sur une cuisse, la gauche tient le jouet, un doigt sur le bouton, la vibration si caractéristique se fait sentir alors que le bout du sextoy commence ses minuscules cercles à grande vitesse. J’aimerais me frôler les lèvres, m’amuser longuement, approcher de mon cul puis revenir lentement sur mon clito pour le faire grossir, mais je suis impatiente. Je dégage la couette brusquement, relève la tête et me regarde dans le miroir de l’armoire. Ma main emmène le latex rose sur ma fente, il s’y enfonce rapidement, je mime l’acte, le bassin danse, une main masturbe, les doigts sur mon clito décapuchonné, il est si gros, il décharge des ondes de plaisir dans mon corps lorsque moins d’une minute après, je sens une chaleur envahir mes reins. Mes talons s’enfoncent dans le matelas, mes yeux se révulsent, ma bouche expire un gémissement, laissant mes mains accélérer davantage. Je me concentre, je veux essayer… faire comme Manu… comme ses caresses qui me font jouir… en continu. Mais je ne résiste pas à frotter mon bouton, presque violemment. Évidemment, il explose sans tarder, secouant mon corps de multiples soubresauts. Un premier éclair m'oblige à couiner, mes doigts s’arrêtent, le vibro oscille encore jusqu’à ce que je le stoppe.

À peine mon souffle retrouvé, j’attrape mon téléphone et envoie un message à mon mari :

« Dépêche-toi, le jouet n’est pas à la hauteur de tes doigts. J’ai encore envie… »

Dans la seconde, il me répond :

« Moins d’une heure de route… le rendez-vous s’est bien passé. Je te raconterai. Je t’aime »

« Je t’<3 »

Je quitte la chaleur de mon lit pour prendre une douche qui me calme à peine. Je sors de la salle de bain sans même une serviette autour de moi. Ce que j’aime c’est me balader toute nue… Et je le fais dès que les enfants ne sont pas là. L’eau qui est encore sur moi m’apporte des frissons et fait friper mes tétons. J’ouvre le premier tiroir de la commode dans notre chambre, en sors un déshabillé sexy, m’admire dans le grand miroir de l’armoire puis je rejoins la cuisine et fais chauffer la bouilloire pour un thé. Mon choix s’arrête sur une tisane apaisante. Je me sens tellement excitée que même mon homme n’arrivera pas à me calmer tout seul. Il lui faudra un peu d’aide aujourd’hui.

Je ne suis pas certaine des effets de ces plantes sur mes envies, mais cela ne coûte rien d’en prendre ou d’y croire.

Tout en écoutant distraitement les nouvelles à la radio, je déguste ma boisson chaude. Mes yeux parcourent les courbes de mon corps, cherchant la meilleure position pour accueillir Manu. Le décolleté est de toute beauté et dès que je souffle sur mes seins, les mamelons se tendent et se devinent sous le tissu. Mes jambes croisées empêchent de voir si j'ai une culotte. C’est très suggestif, mais est-ce suffisamment excitant ?

Mon homme me connait par cœur, et il sait que je porte rarement des sous-vêtements, et encore moins à la maison.

Je regarde l’heure et mentalement je parcours le chemin séparant Yverdon de Nyon… 45 minutes en temps normal plus de 2h lors des heures de pointe. S’il obtient ce nouveau job, pas sûr qu’il accepte de faire les trajets. À moins qu’il se déplace en train.

Mais un déménagement me fait peur. Je ne devrais pas y penser. Rien n’est fait encore.

Je m’amuse avec la cuillère dans ma bouche lorsque j’ai l’idée de la poser sur le haut de mes cuisses. « Calme-toi » gronde ma petite voix intérieure, « tu as déjà joui deux fois, sans parler d'hier soir », mais pourquoi tous les objets qui m’entourent me semblent parfaits pour finir au fond de moi ? Se tournant sur eux-mêmes ou me pilonnant ?

À peine me suis-je posée la question que j’entends la serrure de la porte. Je bondis de ma chaise et cours à l’entrée. Manu, les clés dans une main et sa mallette dans l’autre, n’a pas le temps de retirer son manteau que je m’agenouille et descends la fermeture de son pantalon.

Il lance le trousseau sur le meuble à chaussures, pose une main dans mes cheveux et me demande de ralentir.

— Non… non… je peux pas, Manu… viiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite.

— Laisse-moi refermer la porte ! tonna-t-il.

Je sais que je l’énerve en me comportant de la sorte, mais je ne maîtrise rien. Confuse, je ne bouge plus, les mains sur les cuisses. Mon empressement l’a privé de la vue de mon corps dans ma tenue sexy. Je m’excuse et il m’aide à me relever. Il dépose un baiser sur mes lèvres puis me soulève dans ses bras et nos langues dansent au même rythme. Il marche jusqu’au salon, m’installe sur le canapé et s’empresse de me lécher. Sa langue me fouille, ses doigts l’accompagnent et lorsqu’il me pince le bouton une fois de plus, j’explose, me cambrant et couinant de plaisir.

— Eh bien… c’était rapide. Tu te chauffes depuis quand ? constate-t-il en relevant le visage vers moi.

— Je n’ai rien fait, Manu… juste t’imaginer et… Je suis navrée… c’était si intense… et tu n’as rien eu.

— Vu ta gourmandise, je ne m’inquiète pas pour moi, sourit-il en se redressant. J’aimerais profiter d’un moment de calme pour te parler du rendez-vous.

Le patron de l’agence de pub qu’il a rencontré ce matin le veut dans son équipe au plus vite. Manu qui a de plus en plus de mal à s’épanouir dans l’entreprise genevoise qui l’emploie depuis bientôt cinq ans, cherche activement une nouvelle place. Il s’est même inscrit sur un site spécialisé. Après avoir étudié son profil, un chasseur de têtes l’a contacté, vantant les mérites de cette petite agence de pub à Yverdon.

— Mais par contre Charlotte… si je vais bosser à Yverdon, je vous veux près de moi. Je ne ferai pas la route tous les jours. C’est l’enfer le contournement de Lausanne.

— Et le train ?

— Le salaire n’est pas le même Charlotte. Les conditions sont géniales, le job super intéressant, mais Yverdon ce n’est pas Genève. Soit notre train de vie change, soit on déménage.

— Mais je croyais qu’il te voulait ! m’exclamai-je.

— J’ai une certaine liberté d’action, mais je ne peux pas demander un salaire supérieur à celui du patron. La vie est moins chère là-bas et il y a aussi un lac… Le côté sud ressemble même à la mer avec ces plages de sable fin. On gagnera en qualité de vie.

— Des plages de sable en Suisse ? Laisse-moi rire.

Et sans plus attendre, il me montre quelques images de la rive sud du lac de Neuchâtel. C’est vrai que c’est joli, avec la crête du Jura en arrière-plan, un peu comme ici, avec le Léman, et les Alpes en face. Je grimace, ses arguments sont bons, mais je ne suis pas vraiment convaincue.

— Si on vend notre appart’, on peut acheter une maison là-bas. Charlotte… une maison ! s’enthousiasme-t-il.

Avoir un jardin et peut-être même une piscine… le rêve !

Mais je ne suis pas la seule qu’il doit convaincre. Marion et Maxime n’ont pas plus envie que moi de quitter leurs amis.

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