Mardi 4 juin / 11

2 minutes de lecture

Julie

J’ai pris mon temps pour retirer mes habits, vérifier mon intimité, revêtir un baby-doll rose sexy avant d’attendre mon mari, allongée en travers de notre lit. Mon esprit imagine la suite. Dans la position que j’occupe, je pourrai l’admirer se mettre tout nu, qu’il s’amuse peut-être sous mon regard, la luminosité est faible, mais suffisante pour que je puisse distinguer son corps et deviner sa surprise de me voir ainsi couverte. Cette tenue, il ne la connaît pas. J’espère qu’elle lui plaira.

Puis une fois totalement nu, il me rejoindra sous la couette, et m’embrassera amoureusement, ses mains me caressant la poitrine, puis le ventre et finalement… Il retirera mon bas, écartera mes cuisses, s’allongera sur moi, emprisonnant mon corps alors que son membre se dirigera vers mes lèvres humides… J’espère que je serai mouillée, la dernière fois j’avais eu un peu mal. Il avait d’ailleurs dit que je devrais acheter du lubrifiant. Mais dans le rayon des accessoires sexuels du supermarché, je n’ai pas osé.

Je frissonne, ouvre un œil… Je suis allongée au milieu du lit, en petite tenue, la couette sous moi et seule… Atrocement seule.

Je me frotte les yeux, me lève, enfile le peignoir et sors de la chambre. La luminosité et le bruit de la télévision m’informent que Tim est encore en bas et les ronflements me prouvent qu’il a rejoint Morphée en m’oubliant. Je descends, frustrée et déçue, j’attrape la télécommande et éteins l’appareil. J’hésite entre le secouer ou le laisser dormir. J’ai l’impression de revivre chaque soir la même scène : les mêmes ronflements, les mêmes positions, la même solitude.

Si en journée, je lui trouve des excuses convaincantes, suffisamment pour me persuader que tout va bien, une fois la nuit tombée, j’ai de plus en plus de mal à y croire. Certes nous sommes heureux en tant que parents… je suis bien dans ma vie de femme, mais suis-je toujours aussi heureuse dans mon rôle d’épouse ? Suis-je comblée ?

La frustration et un soupçon de colère me poussent à le secouer sans ménagement :

— Tu dors ! grogné-je.

Il marmonne entre ses dents que oui… j’ai raison… il s’est effectivement endormi.

Non sans blague !!!

Je grimace en remontant. J’espère pour lui qu’il n’aura pas l’envie de poursuivre l’idée que j’avais lancée, parce que moi maintenant… c’est Morphée que je veux et rien d’autre.

Je l’entends marcher, se laver les dents, se déshabiller, puis soulever la couette, me tourner le dos sans même vérifier si je dors ou pas et quelques secondes plus tard… son souffle régulier m’informe qu’il poursuit sa nuit alors que je retiens un sanglot.

Pourquoi ? On ne s’est pas engueulés, ni même chamaillés. Nous nous sommes couchés l’un après l’autre, comme tant de couples, comme tant de fois… Ce n’est pas pire que les autres soirs, ni mieux. Pourquoi je me plains ? C’est un bon mari, un bon père… on est juste un peu moins complices, moins intimes qu’au début. Pourquoi toute cette tristesse en moi ce soir ?

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