Jeudi 4 juillet / 2

4 minutes de lecture

Charlotte

Lorsque Maxime m’entend répéter la proposition de Manu, le rejoindre pour partager le repas avec Julie et ses enfants, évidemment qu’il crie sa joie. Je souris de le voir ainsi. J’attends une seconde qu’il se calme et qu’il s’éloigne avant de demander :

— Et toi ? Tu as envie que je vienne ?

— Charlotte ! C’est quoi cette question, grogne-t-il. Evidemment que j’en ai envie.

— Non, mais je pensais que peut-être tu pourrais en profiter pour parler à Julie.

— Entourés de nos enfants ? Tu as fumé ou quoi ?

— Il y a bien un moment ou vous allez vous retrouver qu’entre adultes et si je reste à la maison avec un prétexte bidon…

— Essaie et je rentre illico. Charlotte, tu me fatigues. Je te dis ce que j’en pensais. Laisse passer les vacances et on verra après. Ok ?

Oulà, je crois que j’ai réussi à le fâcher.

Je demande à Maxime de ranger ses jouets et de les mettre dans la caisse prévue pour ça. Si je veux profiter de mon homme en rentrant de cette soirée, autant mettre toutes les chances de mon côté. La cuisine est propre, le salon ressemble à ce qu’il doit être et le jardin n’est pas trop en désordre. Maxime me demande s’il peut terminer de construire son château de sable dans le bac avant de remettre la bâche dessus. Je regarde ma montre et lui annonce que j’ai moi aussi encore quelques choses à finir.

Je ne peux m’empêcher d’imager mon homme près de Julie. Je sais comme il était vêtu ce matin, mais a-t-il ouvert sa chemise ? Et elle ? Porte-elle une petite robe légère ou un maillot de bain ? Elle a de superbes jambes et je sais que Manu aime laisser son regard parcourir sa silhouette. Il me l’a avoué et franchement, il faudrait être sacrément bête pour s’en empêcher. Les jolies choses sont faites pour être admirées, non ? Ok Julie n’est pas un objet… mais l’idée reste la même. C’est une belle femme, et il aurait tort de se priver de l’admirer. Surtout qu’après une journée passée en sa compagnie, le soir, la nuit… Il est sacrément endurant. Comme s’il voulait se faire pardonner de ses reluquages. C’est d’ailleurs une de ces fameuses nuits qui m’a mis la puce à l’oreille. Puis, je n’ai pu m’empêcher d’associer nos moments de sexe intenses avec ses rencontres avec Julie. Il prétend que c’est faux, mais moi je sais. Il fantasme sur elle, et même s’il me fait l’amour, qu’il est entièrement avec moi, son excitation et surtout sa frustration contenue des heures durant apportent à nos parties de jambes en l’air une dose différente de plaisir. Mon doc m’a demandé d’y mettre des mots mais je n’y arrive pas encore. Quand Manu voit Julie en journée, c’est ma fête la nuit et je n’en demande pas plus.

Et si ce soir j’arrive à convaincre Julie de garder en plus Maxime, on pourra s’amuser dans toute la maison sans faire gaffe aux enfants.

Mon regard se pose sur le canapé au milieu de la pièce et je me vois bien, basculée au travers du dossier, les fesses à l’air et Manu dans mon dos. Cela fait si longtemps. La chambre à coucher c’est bien sympa, mais bon, là je manque de nouveauté. Ou alors sous la douche ? Et finir par terre sur le carrelage ? J’adore ce côté un peu bestial, froid, dur et souvent rapide. Nos corps n’ont souvent pas le temps de sécher qu’on a déjà joui.

Vivement ce soir.

Manu m’a demandé d’apporter une bouteille de vin. J’informe Maxime que je descends à la cave. J’attrape la lotion solaire que je lance dans le sac de piscine avant d’ouvrir la porte et de rejoindre les bouteilles de vin.

Un souvenir m’inonde. Lors de l’aménagement de la cave, Manu remontait les étagères et j’ouvrais les cartons de vin. Un carton plus petit que les autres avait attiré mon attention. Sur tous les côtés c’était écrit : Cave, fragile, cadeau. J’avais froncé les sourcils puis avait interrogé Manu qui avait juste répondu : Pas maintenant.

Forcément, ça avait attisé ma curiosité et j’avais insisté.

— Oui, tu peux l’ouvrir, je n’ai rien à te cacher, tu le sais. Mais je répète… pas maintenant, Chacha. J’aimerais vraiment… finir de monter cette foutue étagère.

L’un des plateaux coinçait, une vis refusait de s’enfoncer et il s’énervait. Je ne pouvais pas l’aider, j’étais trop petite et je n’avais pas assez de force, par contre ranger les bouteilles, ça c’était dans mes cordes. J’avais déchiré l’ouverture et m’étais retrouvée devant l’assortiment complet de nos jouets sexuels.

— Je voulais pas que ce carton se retrouve par inadvertance dans l’une des chambres des enfants, m’avait alors expliqué Manu.

Et devant mon œil lumineux, il avait répété : Pas maintenant.

J’avais acquiescé, passé mes doigts sur les différents sacs en nylon renfermant nos gode, dildo et plug puis en saisis un que je déballai. Cela faisait longtemps. Je l’avais caressé lentement du bout des doigts, puis je l’avais posé sur ma joue, près de mes lèvres, puis ma langue s’était faite gourmande et je n’avais plus résisté. J’avais pris place sur l’escabeau, un pied sur un carton, l’autre en pointe sur le sol, une main écartant ma culotte déjà humide et deux doigts agitant le jouet entre mes lèvres. Manu toujours affairé sur sa vis n’avait pas assisté au spectacle que je lui proposais mais très vite, il a reconnu le bruit des vibrations et de ma mouille recouvrant le silicone Il avait d’abord soupiré, puis avait tourné la tête et avait assisté à ma première jouissance, lâchant simplement son outil sans bouger. Puis, forcément, la bosse dans son slip, les boutons du jeans tendu, la fermeture s’était ouverte, sa matraque avait pris la place du gode et les gémissements avaient remplacé les jurons de Manu lorsqu’il s’évertuait à finir d’installer les étagères. Là, même s’il jurait encore, c’était de plaisir.

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