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"Un baiser est un tour délicieux conçu par la nature pour couper la parole quand les mots deviennent superflus.", Ingrid Bergman.

22 heures. Superman, installé dans la méridienne, laisse tomber une épaisse liasse de feuilles sur le sol, des scénari potentiels, pré-sélectionnés par Terry au déjeuner.

Il retire ses lunettes de vue et soupire en se massant machinalement la cloison nasale, là où s'appuient les petits coussinets:

"C'est pas avec ça que je vais remporter un Oscar..."

N'ayant pas prévu de ressortir, il a passé une tenue plus confortable qu'il affectionne: un vieux jean usé et un tee-shirt anthracite The Beatles, affreusement délavé.

L'homme se lève péniblement et déambule vers la vaste cuisine, pieds nus. Il y décroche le combiné du téléphone, fixé au mur. Sur l'imposant frigo, il consulte le prospectus publicitaire d'un restaurant italien. Juste en dessous, on distingue le post-it rose, épinglé par un magnet. Il compose le numéro et coince l'appareil entre son épaule et son oreille, libérant ainsi sa main pour changer l'eau dans l'écuelle de Drogo.

"tut...tut... Ristorante Lucrecia, bonsoir.

- Bonsoir, serait-il possible de se faire livrer une pizza?

- (Reconnaissant le numéro qui s'affiche sur son poste) Bien sûr, Mr. Calvin! Une Regina, taille médium et une boite de cannoli à la Ricotta?

- Vous me connaissez si bien, s'amuse-t-il,

- (La voix de l'interlocutrice dénote son certaine émotion) Monsieur, c'est un plaisir... Livraison dans 22 minutes. Autre chose pour vous satisfaire?

- Ça ira, merci. Bonne soirée.

- (Elle semble déçue) Bien Monsieur, bonne soirée à vous et à très bientôt, j'espère."

Une demie-heure plus tard, l'homme se tient debout sur sa terrasse, un élégant verre à vin à la main. Il admire la myriade de petites lumières de la ville en contre-bas.

Il lève sa coupe et clame:

"A ma jolie voleuse, où que vous soyez!"

Derrière lui, une voix féminine répond:

"Pas bien loin, en fait."

L'acteur, surpris, se retourne et voit Louise, perchée sur le petit muret, à seulement quelques mètres de lui. D'abord hésitant, il l'observe.

"Je voulais être sûre que vous étiez bien remis de mes anesthésies intempestives. Pas de vertiges? Ni de...", bredouille-t-elle, en sautant à terre.

Comme attiré par elle, il enjambe brièvement la distance qui les sépare, posant son verre sur la grande table en teck. L'empressement avec lequel il la rejoint, l'inquiète un instant. Discrètement, elle empoigne la crosse du pistolet-tranquilisant, caché dans son dos.

Elle sent son parfum musqué alors qu'il s'élève devant elle. Sans un mot, il lui caresse la joue, comme pour s'assurer qu'elle est bien là, qu'il ne rêve pas. Il s'incline légèrement et étend ses lèvres sur sa bouche entrouverte. La jeune femme lâche l'arme en métal immédiatement, et plonge ses doigts minces dans la jungle de ses cheveux châtains.

Superman se redresse. Il attrape le bord de la semi-cagoule de la voleuse qui la cache jusqu'au nez. Dans un geste sensuel, il lui ôte cette capuche, découvrant un foulard noir, percé au niveau des yeux. Il approche sa main du masque, prêt à le dénouer. Elle l'arrête et chuchote:

"Accorde-moi encore un peu de mystère."

Alors qu'il l'étreint avec passion, elle détourne la tête, et dit:

"Il faut que je t'avoue quelque chose... Je préfère les Stones."

Il sourit et l'enlace fougueusement.

Au moment où les baisers ne calment plus les ardeurs mais les attisent, l'homme descend ses mains sous le fessier de sa partenaire, la soulevant dans ses bras. Aussitôt, elle encercle sa taille de ses jambes frêles.

La cajolant ainsi au creux de ses bras, il la porte à l'étage, jusqu'à son lit.

Maintenant debout devant lui, il pince la fermeture éclair de sa combinaison, la tirant vers le bas de sa poitrine. Le latex s'écarte, dévoilant une lingerie en dentelle sombre.

En un clin d'œil, les épaules larges de Superman sont libérées.

Les longues phalanges de Louise s'insinuent entre les boutons du pantalon...

***

La nuit règne encore sur la maison, quand Louise se réveille. A ses cotés, elle apprécie le corps superbe de son amant endormi. Elle sort de sous le drap et passe le tee-shirt à l'odeur masculine enivrante.

Silencieusement, elle traverse la villa.

La veilleuse du réfrigérateur irradie la pièce, pendant que la jeune femme examine la multitudes de boissons énergisantes ou protéinées, alignées devant elle. Dénouant son loup dans ses cheveux d'ébène, elle peste:

"Ça gratte ce truc!"

Soudain, elle reconnait le bruissement du jean du bel Apollon, lui indiquant qu'il arrive à sa portée.

Elle garde la tête baissée et râle gentiment:

"Je mourrais de soif, mais tu n'as rien pour le commun des mortels!

- Désolé, je mange dehors la plupart du temps, et quand exceptionnellement, je dine ici c'est pizza. Mes placards sont remplis essentiellement d'aliments pour Drogo... Et de cookies, j'adore ça! Mais j'ai pas de boissons.

- Ok, je vais me rabattre sur l'eau du robinet. Vas, remonte dans la chambre, je te rejoins."

Il se détourne vers la sortie, lorsqu'il aperçoit son bandeau dans sa main menue. Superman s'approche d'un pas, et effleure ses doigts qui serrent nerveusement l'étoffe. Il frôle son bras, saisit délicatement son menton, et lui redresse le visage, face à lui.

Un divin sourire se dessine, alors qu'elle n'ose lever les yeux pour le regarder. Il la fixe intensément. Petit à petit, elle finit par rencontrer son regard d'azur.

Personne ne l'a jamais contempler comme ça, comme un matin de Noël plein de promesses, comme un trésor... Une merveille, sa merveille. Louise, pour la première fois depuis longtemps, se sent précieuse. Elle sourit, presque gênée, timidement.

L'entrainant contre lui, il caresse tendrement son nez contre le sien. Cet instant de douceur se prolonge pendant une poignées d'infinies minutes, jusqu'à ce que leurs lèvres fébriles se touchent.

Emportés par un flots de baisers langoureux, sa main puissante glisse dans le dos de la jeune  femme. Il descend encore et caresse ses fesses rebondies, à peine couverte de son tee-shirt. Superman la soulève pour l'assoir sur le plan de travail derrière elle. Il la renverse sur la surface, en apposant sa bouche fiévreuse sur chaque centimètre carré de sa peau...

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