Chapitre 50 : Trop loin

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Je célébrai mes seize ans. Les festivités se déroulèrent en petit comité familial, d’abord, puis avec des copains de classe. Nous louâmes une salle des fêtes pour l’occasion. Pour rentabiliser les lieux très spacieux, j’avais décidé de partager ma soirée d’anniversaire avec une copine d’école, Sophie, également née en avril.

Le jour J arriva et j’étais surexcitée. C’était le premier évènement vraiment joyeux depuis la mort de mon grand frère, plus de deux ans auparavant. La fête était très réussie. Parmi les invités, il y avait à peu près la moitié de nouvelles têtes, venues honorer mon amie.

J’y fis la connaissance d’Aurélien.

Aurélien était beau, grand, sportif et marrant. Je passais la soirée à me bidonner à ses côtés. Il avait un humour corrosif et taclait tous ceux qui était dans son périmètre, sauf moi, qu’il épargnait à dessein. Je voyais bien que je lui plaisais et qu’il avait jeté son dévolu sur moi, car il ne me quitta pas des yeux de toute la soirée. Il ne me laissait pas indifférente, je l’avoue. Ses prunelles claires, son visage charmant et ses cheveux en bataille me séduisaient. Entre deux blagues, il allait me chercher des jus de fruits et ne s’offusquait même pas de mon rejet de l’alcool, alors que lui, visiblement, aimait ça. Nous avons trinqué à mes seize printemps et j’appris qu’il en avait dix-huit. Cela ne me dérangeait pas. Si je pouvais tomber follement amoureuse d’un jeune homme de quatre ans et demi mon ainé, j’étais tout à fait capable de me laisser envoûter par un tout jeune majeur.

Nous dansâmes un long moment ensemble, d’abord sur les chansons rythmées, puis lors de la session des slows, de loin mon moment préféré. Le nez dans son cou, je respirai son odeur. Il sentait bon, divinement bon. Un mélange de senteurs mâles et de fragrances plus soutenues, boisées et épicées, de celles que l’on retrouvait dans les flacons de parfumerie.

Durant cette parenthèse tranquille, nous invitant à plus de proximité, nos deux corps se rapprochèrent au point que je sentais son intimité contre le bas de mon ventre. Je me demandai s’il bandait ou si c’était juste la forme de son sexe que je percevais sous le tissu de son pantalon. J’étais à la fois gênée et excitée par notre collé-serré, mais probablement plus dans le second état que le premier. Il dût le sentir car il me proposa de nous éloigner à la fin de la série de slows. Nous avions déjà coupé le gâteau et ouvert nos cadeaux. Personne ne remarquerait mon absence. Il m’entraîna par la main vers les escaliers, ceux qui montaient au premier niveau, dans lequel je n’avais pas encore mis les pieds.

Aurélien était beau, marrant et... entreprenant. Très entreprenant. Voilà ce que je découvris lorsque nous arrivâmes à l’étage. Il y avait une salle ouverte, une sorte de remise, où s’entassaient des boîtes alimentaires et des produits ménagers, ayant probablement servis à d’autres occasions. Il m’invita à y entrer, et ferma la porte à clef derrière nous. Je n’avais pas peur mais me demandai à présent qu’elles étaient ses réelles intentions. La pièce était exiguë, mais il y avait assez de place pour une table. Je compris qu’Aurélien devait le savoir et qu’il m’y avait emmenée délibérément.

Ses intentions devinrent plus claires lorsqu’il m’embrassa, et tout à fait limpides lorsqu’il m’assit sur la table, un peu autoritaire, pas mal pressé, et très excité. Comme ses baisers étaient agréables, je le laissai faire, même si je savais qu’à un moment, j’allais devoir lui opposer mon veto. Je voulais bien le revoir et envisager la suite, mais pas me faire culbuter pour la première fois sur une table au milieu d’un débarras. Mais pour le moment, il se contentait de m’embrasser. Et je dois dire que cette expérience me fît radicalement oublier mon premier baiser avec Steven. C’était délicieux, vraiment délicieux.

Inconsciemment, répondant à ses lèvres avec la fièvre qui s’emparait de moi, je dus lui envoyer de mauvais signaux car, rapidement, ses mains s’aventurèrent sous mes vêtements pour s’emparer de mes seins. Je sus à ce moment-là, que j’avais été trop loin...

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