Chapitre 51 : Un air de déjà-vu

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Ses mains sur mes seins, mon corps se crispa instantanément. Aurélien allait trop vite pour moi, beaucoup trop vite, alors je cessai de lui rendre ses baisers pour ne plus l’encourager. Mais il ne parut pas comprendre le message car il se serra à moi avec empressement en posant ses lèvres dans mon cou.

Le désir d’Aurélien était palpable. Je le devinai clairement lorsque, cuisses écartées, il colla sa protubérance contre mon entrejambe. Ses envies étaient claires et ses baisers, avides et impatients. Ils laissèrent place à des caresses plus intimes auxquelles je n’étais pas préparée. Pour autant, devant son enthousiasme, j’avais du mal à réagir et à l’arrêter. Je me sentais fautive de l’avoir induit en erreur. Pendant qu’il commençait à me déshabiller en bas, je réfléchissais à quelque idée de dérobade in extremis, mais rien ne me vint. Mon cerveau semblait soudainement paralysé.

J’étais en short avec des collants, une tenue qui me semblait désormais trop sexy pour l’occasion. Je regrettai de l’avoir choisie, puis me morigénait intérieurement d’avoir suivi Aurélien à l’étage. Inconscient de ce qui tramait dans mon esprit, il déboutonna le short d’un geste sûr et retira les collants dans la foulée. Je tremblais tant devant sa précipitation que mes cuisses vibraient sous ses assauts. J’étais maintenant pleine d’appréhension pour la suite, comprenant que la situation m’avait échappée.

Il voulut retirer ma culotte mais, dans un réflexe salvateur, je l’arrêtai en attrapant son poignet.

— Pas ici.

— Où, alors ?

Nulle part !

— Je veux dire... pas comme ça.

— Comment, alors ?

Mais qu’il était con !

— C’est trop tôt, on vient juste de se rencontrer. Pas ici, pas maintenant.

Malgré la peur qui s’emparait de moi, ma voix était ferme, presque agressive, ce qui eût pour effet de l’énerver. Il soupira de dépit mais, plutôt que de s’offusquer et de prendre la mouche, il changea de tactique. Il redoubla d’efforts pour m’amener à ses fins, notamment en changeant la tonalité de sa voix, qui se fît plus douce et persuasive. Il me fit des compliments dithyrambiques, que je n’arrivais plus à croire, puis ajouta :

— Le principal, c’est que le feeling passe entre nous, le reste on s’en tape, t’inquiète pas.

— Non. Je ne crois pas, non.

— Fais-moi confiance, ce sera sympa, tu es tellement mignonne.

Il glissa une main vagabonde dans ma culotte, sûr de son bon droit. Je la lui retirai aussi vite.

— Vraiment, je ne veux pas, désolée.

Il s’était stoppé net, me dévisageant.

— Vierge ?

— Qu’est-ce que ça change ?

— Il n’y a que les pucelles pour réagir ainsi. Je croyais que t’étais une vraie femme. En fait, tu n’es qu’une gamine.

Et de deux.

Ce discours commençait sérieusement à me gonfler. Apparemment, il n’y avait que la déchirure d’un hymen entre l’enfance et l’âge adulte. C’était pathétiquement risible.

— Si tu le dis. Je ne te retiens pas. Sors et laisse-moi me rhabiller tranquille.

— Je saurais y faire, t’inquiète pas. C’est hyper bon, tu vas voir.

Son ton redevint mielleux et sa bouche se mit à parcourir mon cou. Il était sérieux là ? Il croyait vraiment que c’était ce que je voulais à présent ?

— Nan, je ne veux pas, dis-je en le repoussant du plat de mes mains.

— J’ai l’habitude t’inquiète, tu vas aimer.

— Retire tes sales pattes de là, insistai-je plus fermement.

— Attends...

À ce moment-là, j’entendis la poignée de la remise s’abaisser violemment derrière nous. Le bruit nous fit sursauter tous les deux, nous faisant ressembler à deux marionnettes à ressort. Aurélien se détacha de moi comme s’il avait reçu une décharge électrique. L’inconnu de l’autre côté de la cloison tapait d’impatience sur le placo, ce qui fit paniquer mon galant peu galant. Il se réajusta en criant que l’on arrivait. Puis fit tourner la clef dans la serrure. L’inconnu ouvrit la porte subitement.

Je vis enfin mon sauveur.

Je reconnus le crâne rasé et les yeux noirs.

Adam, évidemment.

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