AMOUR
Quelque chose de fort et de vrai
Dans tes bras,
Si chers et doux
Il y a un foyer
Qui me ramène à toi
Romain Gary écrit dans clair de femme “ Elle est inquiète, il faut du temps, nous sommes encore un peu étrangers l’un à l’autre, hésitants, incertains, il nous manque des discordes, des différends, des heurts, la découverte de nos travers, défauts et petitesses, toutes ces incompatibilités, qui nous permettront de mieux nous sculpter l’un dans l’autre, de bricoler nos rapports, de nous ajuster, d'épouser peu à peu nos formes respectives, et la tendresse vient alors enrichir ce qui manque à l’un par ce qui manque à l’autre.”
Tu disais que les mots jaillissaient de ta pensée. Ils s'imposent à tes lèvres et tu ressens si fort le besoin d’exprimer. Beaucoup de choses en toi sont relatives à la parole intime, le langage se déguste, il est sensuel. Tu me plais quand tu cherches tes mots, quand tu me demandes la définition exacte.
Tu disais aussi que tu ne comprenais pas la pudeur des mots, tu disais qu’il faut dire quand l’émotion nous submerge.
Tu ne sais pas que tes yeux me parlent intensément, qu’il me déshabille. Tes yeux caressent mes cheveux, touchent ma joue, saisissent mon cou. Ils parcourent ma poitrine, se posent sur mon ventre et embrassent mes mains.
Tu sais sentir mon odeur, elle déclenche une pression de tes mains sur ma taille.
Tu sais me regarder, le matin, lorsque je tiens mon café assise enveloppée dans tes draps. Tu touches mes mains. Tu me ramène aussitôt près de toi.
Je ne sais pas pourquoi on dit communément “Il m’a blotti contre lui” , lorsque je suis dans tes bras, je me sens avec toi. Rien de mon corps, dans la plus infime cellule qui me constitue, n'est contre toi.
Petit bleu, sois mon abri
Sois mon berceau, sois mon ventre
Sois mon bateau, sois ma rivière
Sois le calme de la Lune
Si je pouvais, j'irais avec toi
Vers un endroit que je ne connais pas
Dans tes yeux, si sombres et ouverts
Il y a une lumière qui me ramène à toi
L’assurance d’être aimé provoque l'orgueil,
La vulnérabilité est souvent silencieuse,
Je ne sais pas où je vais quand je suis avec toi,
Je ne sais pas ce que je fais avec toi,
Je ne sais pas ce que nous serons,
Je ne sais même pas ce que nous pourrions faire,
mais je sais que tout est là,
et je sais aussi combien c’est agréable de rencontrer quelqu’un,
de l’aimer,
de se dire,
“Mais pourquoi ne l’ai-je pas toujours connu ?”

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