Chapitre 26
La file de voitures s’arrêta devant l’hôtel particulier d’où l’on pouvait déjà entendre la musique s’échapper de l’intérieur. Les flashs des paparazzis crépitaient sur le tapis rouge placé à l’entrée du lieu, donnant l’impression d’être une star sans en être une, tout en se rendant à une soirée qui serait sous le signe de la prostitution et de la vente humaine.
Les démons descendirent, ouvrant la portière à l’Oni plus menaçant qu’à son habitude.
Jess ouvrit à son patron, tandis que Carl vint ouvrir la portière à la coiffeuse. Stein vint lui proposer son bras qu’elle accepta volontiers, se donnant un peu de courage pour affronter ce que Taeliya elle-même n’aimait pas, le luxe.
— Prête ?
— Pour la princesse, murmura-t-elle.
Stein sourit et lui embrassa la tempe.
Oui, pour la princesse.
Cette phrase ne voulait rien dire et en même temps signifiait tant de choses. Pourtant, Taeliya était connue pour être la fille du parrain le plus sombre de la mafia. Ce qui faisait d’elle une Princesse Rouge. Mais peu nombreux étaient ceux qui voulaient la connaître ou qui cherchaient un tant soit peu à savoir qui elle était. Pour eux, Taeliya était de cette famille et devait donc forcément être comme eux, alors que… rien du tout.
— Pour la princesse ! répétèrent les hommes et femmes autour du couple.
Seuls les démons répondirent en grondant sourdement.
Elle avait peur d’eux, comme tout le monde, mais Alya savait que s’il lui arrivait quelque chose, elle pourrait compter sur ce groupe hors norme. Il lui serait bien difficile d’affronter les démons tous les jours.
Stein avança, Alya à son bras, traversant la nuée de photographes rassemblés pour l’occasion et qui suspendirent leurs gestes le temps de voir cette horde passer pour entrer dans l’hôtel particulier.
— Kingsley les a invités ?
— Ça sent le roussi.
— Prenons des photos, ça fera les gros titres !
— Je le sens pas. Y a même les démons et l’Oni est avec eux…
— Je suis d’accord, y a un truc qui se prépare et je veux pas être de ceux qu’on devra identifier avec une plaque dentaire…
— Excusez-moi, entendirent-ils non loin d’eux.
Quand ils se retournèrent, Kim en personne venait à leur rencontre, accompagné de Tristan, ce dernier faisant légèrement moins peur.
— Euh… Ou-oui ?
— Puis-je vous demander une faveur ?
— Euh…
— Qui a assez de courage pour nous accompagner, afin d’être aux premières loges pour cette soirée « exceptionnelle » ? demanda Tristan.
Intrigués, les photographes se dévisagèrent, mais personne n’osa se proposer. Du moins, personne sauf un.
Un tout jeune qui devait à peine avoir l’âge de Jess. Il ressemblait à un jeune chiot à peine sevré.
— Comment tu t’appelles ?
— Kim ! s’exclama la voix forte de Noah.
Vibrante et violente, elle les fit tressaillir. Alya, toujours au bras de Stein, s’approcha, guidée par son compagnon.
— Bonsoir, jeune homme, fit le chef de clan, le regard luisant de curiosité. Quel est ton nom ?
— Alexei Virgotov, Monsieur Carlington.
— Quel âge as-tu ?
— Vingt-cinq ans.
— Hmmm, tu es à peine plus jeune que Jess. Que fais-tu ici ?
— Je viens d’être diplômé et… on m’a envoyé ici pour ma première mission… expliqua timidement le jeune homme à la fois fasciné et flippé de se retrouver à parler avec l’homme le plus connu du pays, voire du monde.
— Et pour l’instant, ta mission se complète-t-elle ?
— Euh, eh bien… Je vous ai rencontré, alors je peux dire que oui ? Dans un sens…
Stein le dévisagea, puis éclata d’un rire franc et sonore.
— On dirait Taeliya ! dit-il, content d’avoir trouvé quelqu’un avec du répondant.
— V-Votre fille ?
— Oui.
L’air sombre qu’afficha le mafieux lui donna soudainement envie de fuir à toutes jambes, mais quelque chose le perturbait.
— Que voulez-vous de moi ?
— As-tu assez de courage pour nous accompagner et assister au scoop le plus sanguinaire de ta vie ? le questionna Kim.
— Le… Le… Le plus s-sanguinaire ?
Il affronta alors le regard de Noah et ce dernier poussa le plus horrible grondement qu’il lui ait été donné d’entendre.
— Rassure-toi, fit Stein. Tu seras protégé et nous te ramènerons chez toi sain et sauf. À condition que tu écrives quelque chose qui me contente.
Les deux hommes s’affrontèrent. Si Stein Carlington venait à lui personnellement, c’était qu’il avait détecté en lui quelque chose que lui-même ne voyait pas. Il voyait là une demande d’aide urgente à laquelle il lui répondit, non sans trembler de peur :
— Si… si je peux vous être utile, je suis… je suis votre homme, Monsieur Carlington.
Stein sourit. Ce sourire franc dans lequel il perçut une blessure et une rage qui allaient prendre forme sous peu. Le mafieux lui tendit la main et il la serra avec force, montrant son sérieux.
— Un conseil, fit Tristan aux restes des photographes. Rentrez chez vous. Vous risquez d’être des victimes, ce soir. Sauvez votre peau.
— Envoyez à mon secrétaire votre nom et celui de votre agence, que nous puissions vous dédommager pour ce soir… dit le chef. Nous ferons des recherches pour éviter de nous faire avoir.
Ils saluèrent le mafieux et se reculèrent. Le jeune Alexei fut invité à les accompagner et la seule lumière apaisante fut la présence de la femme au bras de Carlington. Cette dernière semblait être une étrangère dans ce monde de violence. Il resta donc légèrement en retrait, mais assez proche du couple pour ne pas se perdre dans la peur.
— La fille du chef a été enlevée par le couple Kinglsey, lui apprit Tristan. Ce soir, il a prévu de la vendre au plus offrant pour en faire une fille de joie.
Alexei poussa un petit cri d’effroi.
— Alors si vous êtes là, c’est pour…
— Récupérer la princesse. L’Oni est le futur gendre du clan.
— Attendez ! Vous voulez dire que la fille du chef est la femme de votre Boss ?
— Exactement. Et ce soir signe la fin des Kinglsey. Si tu es là, c’est pour y assister et écrire un papier montrant l’exemple à tous ceux qui oseraient s’en prendre à nous.
— Je… je comprends… C’est horrible… Comment survit-elle ?
— On va le savoir bientôt. La voi-là…
Le groupe se figea, avisant le haut des marches sur lesquelles se trouvait le couple, ainsi que Taeliya habillée très grossièrement. On pouvait voir la blancheur de son corps qui manquait cruellement de traitement, ainsi qu’un détail qui sauta aux yeux de Noah.
— Tiens-toi prêt à dégainer ton appareil, mon ami, mais reste éloigné de l’Oni si tu ne veux pas finir mort.
— Compris.
Alexei se déporta alors sur la gauche, se planquant de façon à ne rien rater. Il prit moult photos, exposant le traitement infligé à la jeune femme et mettant à jour une paire de menottes en argent qui lui blessait les poignets. Il avait mal pour elle et visiblement, elle faisait tout pour supporter la douleur jusqu’à ce qu’on la sauve.
C’est donc une mission de sauvetage, en conclut-il.
— Ah, Stein ! s’exclama l’hôte, un sourire fier, venant accueillir le mafieux et sa horde de chiens de garde. Je vois que vous n’êtes pas venu seul. Qui est cette charmante dame ?
— Ma compagne. Chère Alya, je vous présente Monsieur Kingsley qui a décidé de prendre ma fille pour lui inculquer un peu « d’éducation ».
L’homme blêmit. Il continua néanmoins à afficher un sourire un peu moins assuré. Une femme le rejoignit. Alexei en déduisit alors que c’était l’épouse de l’hôte et à en juger par le regard qu’elle lança à la femme qui accompagnait Stein, elle n’était pas contente.
— Et voilà une nouvelle proie pour la dame, entendit-il non loin de lui.
— Pardon, fit-il. Que voulez-vous dire ?
— Il n’est pas inconnu que Madame Kingsley a des vues sur Carlington depuis des années.
— Déjà, quand la jeune femme est apparue, elle a cherché à lui faire payer sa présence au bras de Stein, mais aujourd’hui, c’est celle-ci…
Alexei prit note et continua de tourner autour de la scène, mitraillant discrètement ce qu’il pouvait sans se faire prendre. Il avait pour ORDRE de ne pas les quitter et d’assister à la fin des Kingsley. Il ressentit un long frisson glacial remonter sa colonne vertébrale, mais quand son regard se porta sur Taeliya, il se reprit.
Elle était polie, silencieuse et se tenait droite, le port de tête délicat et la silhouette gracile. Elle avait l’air si forte, alors qu’elle était visiblement très fragile.
« Elle a été enlevée et il veut la vendre pour en faire une fille de joie ». Cette information lui glaça le sang.
Cependant, le regard qu’elle adressa à son père et à l’Oni fut le plus éloquent. Alexei le captura, afin de montrer, dans son futur papier, l’affection et la souffrance qu’elle ressentait. Elle était la future femme du démon et leur amour lui sauta aux yeux. Il pouvait même ressentir une tension meurtrière au moment où ils se regardèrent. Elle ne broncha pas, saluant faiblement son père et son clan, puis fut sifflée par la femme de l’hôte pour qu’elle les suive. Alexei revint vers le chef. Ce qu’il lui murmura fit entrer Stein dans ses dernières réserves. Il hésita avant de se hisser pour murmurer à Noah une information qui faillit déclencher la fin un peu trop tôt.
« Madame Kingsley aurait réveillé la jeune femme en lui brisant une côte à coups de pied… Elle porte un bandage, mais elle est de plus en plus faible… »
Noah regarda son chef, puis la direction qu’avait pris le trio. La rage dans son regard fit s’écarter les invités.
— Boss, on peut pas attendre, intervint un homme qu’Alexei ne connaissait pas. Il faut agir, elle ne va pas tenir longtemps.
— Vous êtes au courant pour sa côte ? demanda le jeune journaliste, intrigué.
Grave erreur…
— Pardon ? Sa quoi ? Stein ! Elle n’a plus que quelques heures devant elle ! Si ce que ce jeune homme raconte est vrai, elle doit être ramenée de toute urgence !
Le ton alarmant de l’homme intrigua Alexei qui le détailla de haut en bas. Mais ce qui l’avertit du danger fut le rugissement que Noah poussa.
Stein écarta sa compagne du démon qui semblait de plus en plus instable, son groupe dans le même état. L’information qu’il venait de leur livrer avait eu un effet dévastateur.
— Cher ami, j’espère que vous avez la gâchette rapide, car vous allez assister au plus gros massacre de l’histoire du clan… annonça sombrement Stein en entrant dans la grande salle.
— Alya, fit l’homme qu’Alexei ne connaissait pas. Vous êtes prête ?
— Il le faut, elle doit rentrer au plus vite !
— Sonia et les autres sont prévenus. Une ambulance est en chemin. On ne pourra pas la mettre dans le SUV ! rétorqua un autre.
Telle une ruche bien organisée, la horde avait déjà pris ses précautions pour extraire la jeune femme d’ici. Le journaliste put ainsi voir de plus près que Carlington prenait soin des siens, d’autant plus que sa fille était la dernière de sa famille.
Un petit cri indigné retentit dans la salle, les y attirant tous. On pouvait y voir Taeliya tenter de se défaire de la prise de son geôlier qui la tenait tout contre lui, discutant avec un homme très intéressé par les charmes de cette dernière.
— Veuillez me lâcher ! s’exclama-t-elle, affaiblie.
— Elle est difficile, mais une fois bien domptée, vous pourrez en faire ce que vous voudrez.
— Pas tant que je serai encore son père ! s’exclama Stein en s’approchant, le regard violent.
Noah le talonnait, suivi des siens, tous aussi en colère les uns que les autres, créant un grand froid dans la salle.
— Ah, Stein ! Je suis désolé, mais cette petite oie va m’être ven-
Dans un gargouillis de sang, on pouvait voir l’homme se tenir la gorge tranchée d’un coup habile porté par le chef du clan.
— Personne ne vendra ma fille. Surtout pas vous, Kingsley, qui avez kidnappé ma princesse.
— M-Moi ? M-Mais n-non, voyons ! Vous… Vous me l’avez livrée pour que je m’en occupe ! Et voyez comment elle est réticente ! Il lui faut une poigne ferme pour son caractère !
— Et vous pensez être le mieux placé pour vous y essayer ? rétorqua Alya, furieuse.
— Elle m’obéira ! assura l’homme qui perdait de plus en plus de sa belle arrogante assurance.
— Même pas en rêve ! s’écria la jeune femme en donnant un grand coup de pieds dans le tibia de ce dernier qui la lâcha.
Elle en profita pour foncer droit vers Noah qui la rattrapa au vol, brisant ses entraves d’un coup sec qui la fit grimacer de douleur.
— Sale petite garce ! Tu es MON jouet !
— Certainement pas ! Tu es le plus moche de tous les moches de la Grande Mocheté ! s’écria-t-elle, surprenant son monde par autant de vulgarités, ce qui ne lui ressemblait pas beaucoup, mais qui prouvait son épuisement et son indignation. Jamais je ne serai le jouet de quelqu’un d’aussi laid !
— Il y a une chose que vous semblez ne pas avoir prise en compte, mon cher, dit Stein. Voyez-vous le jeune homme à ma droite ? Vous le connaissez tous sous le surnom de l’Oni. Il s’avère que ce dernier est le fiancé de ma fille.
L’annonce termina de faire tomber l’inquiétude sur la salle. Le froid de la peur les gagna.
— Joe, Alya, faites sortir Taeliya ! Bloquez les portes !
Un regard vers sa belle et Noah gronda en la voyant à deux doigts de s’effondrer.
— Faîtes ce que vous avez à faire, lui dit-elle, à bout. Ramène tout le monde en vie. Je t’aime…
Carl rattrapa la jeune femme avant qu’elle ne sombre.
— Sors-les d’ici ! ordonna l’Oni.
— Tristan, suis-moi !
Ni une ni deux, le petit groupe quitta l’endroit, non sans devoir asséner des coups mortels pour écarter les ennemis qui, sous l’injonction de leur chef démuni, s’étaient jetés sur leur chemin.
Quand Stein et Noah furent assurés que le groupe avait réussi à sortir, les portes et toutes sorties possibles furent barricadées.
— Bien, fit le mafieux en craquant ses phalanges, ainsi que sa nuque douloureuse. Ma fille m’étant rendue, il est temps pour vous de rendre des comptes, mon cher Kingsley, ainsi que vous, madame. Je vous remercie d’avoir eu la gentillesse de briser le corps de ma fille si chère à mon cœur et si précieuse aux yeux de mon futur gendre.
Croyant d’abord à un éloge, elle se rendit assez vite compte de son erreur. L’un comme l’autre avaient signé leur arrêt de mort et chaque personne présente, invités comme employés, allaient les rejoindre dans l’enfer qu’ils avaient eux-mêmes créé.
Noah laissa alors Kaelis prendre le dessus et Alexei assista à l’horreur.
Corps broyés, os réduits en poudre, peaux déchirées, têtes arrachées, les cris d’effroi retentirent tout autour de lui. Les démons lâchèrent leur colère sur l’assistance. Personne n’arriva à les arrêter. Stein n’était pas en reste. Sa chemise était tachée de sang, tout comme ses mains, recouvrant ses tatouages. Il allait vomir, mais dut s’accrocher pour prendre les clichés que Stein voulait. Les hurlements allaient le hanter, mais aussi la vue du sang et des corps en miettes, les tirs visant chaque ennemi potentiel, les femmes tentant de s’enfuir, les employés cherchant à se protéger ou à faire bouclier, pour les plus téméraires, devant leurs employeurs. Tout ce beau monde subissait la rage des démons Carlington. Personne n’était épargné. Alors qu’il capturait les émotions de tous, ainsi que les scènes macabres, il découvrit la violence de ce clan. Il ne savait toujours pas s’il devait être fier d’être de leur côté ou au contraire, vouloir tout lâcher et les planter là pour tenter une fuite en douce. Mais un corps en charpie sans tête tomba face à lui. Cette dernière se trouvait encore dans la main de l’Oni, ce qui le dissuada de choisir cette option.
— Fais ton travail ! l’entendit-il gronder avec une voix qu’il entendit comme dédoublée.
Était-ce pour ça qu’il portait le surnom d’Oni ?
Un coup de feu retentit en l’air. Kingsley tentait de faire reculer Stein qui avait réussi à abattre plus d’une dizaine de gardes.
— Reculez, Stein ! entendit Alexei.
La femme Kingsley tentait d’amadouer le chef de clan qui l’attrapa par la gorge.
— Oni ! gronda le mafieux. Je te laisse le mari, cette dame à des comptes à me rendre.
Un grondement venant des abysses lui répondit, tandis qu’il s’adressa à la femme en panique pendue au bout de son bras, cherchant à récupérer sa liberté par tous les moyens :
— Je dois vous remercier, Madame. J’ai pu voir à quel point ma fille a été bien traitée. De quelle côte parle-t-on, déjà ?
— Sur la droite, Monsieur, lui répondit le journaliste qui avait compris qu’on lui parlait.
— Ah ! La droite, donc… Ici ? Ah non, raté… Ici, peut-être ? Encore raté.
— Arrêtez ! Par pitié !
— « Pitié » ? En avez-vous eu pendant que vous brisiez ma fille ? Je ne pense pas, vu votre jalousie vis-à-vis d’elle depuis le jour où elle vous est apparue. Alors je n’en aurai pas plus pour vous.
Il lui brisa la cage thoracique à force de faire sauter chacune de ses côtes, cherchant celle que Taeliya avait perdue à cause de cette femme.
— Pitié !
— Il ne reste plus personne, Chef ! s’exclama Kim, non loin de lui.
— Tous ?
— Morts. Alexei attend pour prendre les clichés finaux, comme vous le vouliez.
— Bien, très bien ! Approchez, jeune homme ! Je vous ai promis d’être aux premières loges pour immortaliser la disparition des Kingsley. Je tiens toujours mes promesses. Oni !
— Toujours vivant, retentit la voix dédoublée de Noah.
— Approche, mon ami, approche. Voyez, Madame, mon futur gendre a eu la décence d’attendre qu’il n’y ait plus personne pour que vous puissiez vous voir mourir tous les deux. N’est-ce pas chevaleresque de sa part ?
Stein commençait à perdre patience. Il ne savait plus depuis combien de temps il tuait et le besoin de voir sa fille commençait à tirer sur ses nerfs.
Les deux hommes se regardèrent. Il fallait rentrer !
***

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