1. La dispute

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Dans la salle de bain surchauffée de l'hôtel, je frottais mes yeux bouffis à cause de la dispute que nous avions eu dans la voiture. Je pensais pourtant que ce petit séjour nous ferait du bien... Mais peine perdue. Les heures dans le véhicule qui nous amenait en Bretagne avait été un calvaire. Pourquoi étais-je encore avec lui ?

Will pénétra dans la pièce, comme si je n'étais pas là. Je restai figée., la gorge serrée. Je n'osai pas lever la tête vers lui. Il mit du déodorant, enfila son t-shirt et ressortit.

C'est tout ? Vraiment ? songeais-je avec colère. Ah ! C'est comme ça ! C'est ce qu'on va voir.

Je brossai mes cheveux blonds, enlevai mon peignoir et enfilai mon string en dentelle. De retour dans la chambre, je passai devant mon amoureux, les seins dressés, sans lui prêter attention. Je me penchai pour chercher des vêtements dans la valise, posée au sol.

Je sentis les yeux de Will se poser sur moi. Je l'observai discrètement derrière mes jambes. Son regard glissa sur mon postérieur et se fixa sur mon string. Quand je me relevai, jean et dos-nu blanc en main, il remonta vers mes seins. Sa respiration s'était accélérée.

Alors comme ça je te fais encore de l'effet ? Tu me vois maintenant hein !

J'hésitai, après plus de trois ans ensemble, nos échanges se limitaient à des disputes. Pourtant, j'avais envie de pousser mon avantage.

Je lançai mes vêtements au sol et m'approchais de lui pour le pousser sur le lit. Il se laissa faire et s'assit. Je glissais une jambe de chaque côté de mon amant et caressai le renflement que je sentais dans son pantalon avec mon entrejambe. J'ondulai langoureusement contre sa virilité.

Ses mains sur mon dos, il me serra contre lui, sa langue cherchant à gouter mes tétons. Ses doigts glissèrent vers mes fesses qu'il empoigna alors qu'il léchait avidement mes seins. Je frissonnais sous ses caresses.

Tout-à-coup, son téléphone sonna. Il me lâcha instantanément pour attraper son portable.

— Allo. Oui M. Evans ?

Non mais c'est une blague ?

— Will, me plaignis-je.

Sans même tourner la tête vers moi, il leva un doigt pour me faire taire. Mon sang ne fit qu'un tour.

— T'es en vacances putain !

Il m'ignora et me repoussa pour se lever afin de continuer sa conversation avec son supérieur dans la salle de bain.

J'étais quasiment nue, offerte, et il me laissait encore pour son boulot. Quand ce n'était pas son boulot, c'était son ordinateur. Qu'étais-je vraiment ? Une poupée gonflable dont il ne s'occupait qu'au moment où il en avait envie ?

Mon cœur s'accéléra, bien plus que sous ses caresses. Je sentis la tension monter jusque dans mes épaules et serrai les poings. J'en avais marre ! J'enfilai mon jean en tirant trop fort dessus et passai mon dos-nu.

J'avais enfilé mes chaussures pour sortir quand il émergea de la salle de bain.

— Déjà rhabillée ? me demanda-t-il innocemment.

— Sérieusement ? explosai-je. Tu crois réellement tirer ton coup après ce que tu viens de me faire ?

— Oh ! C'est bon ! Tu recommences déjà à gueuler ? C'est mon boulot, je te signale.

— Mais t'es en vacances ! Tu pourrais quand même m'accorder la priorité pendant les vacances que j'ai organisées.

— Ouais, ricana-t-il, mais que j'ai payées. Si tu te trouvais un job, peut-être que je pourrais bosser un peu moins. Mais tu n'en as pas ! Alors qui doit faire des heures sup ? Moi ! Et si tu crois que ça me fait plaisir d'être stressé à mort en permanence, tu te goures ! Bordel ! rugit-il. Quand c'est pas le boulot, c'est toi ! Tu ne peux pas comprendre non ?

Oh ! Si. Je comprenais très bien. J'avais droit à ça systématiquement. Non, monsieur ne pouvait pas m'accorder de temps, monsieur avait besoin de décompresser. Monsieur préférait passer du temps sur son ordinateur plutôt qu'avec moi pour se détendre. Monsieur était trop fatigué pour me faire l'amour.

Et pourquoi ? Parce que je n'arrivais pas à trouver un travail. Comme si je l'avais voulu ! Il le savait pourtant. Il m'avait aidé à faire mon CV. Est-ce que c'était vraiment ma faute si mes études ne me servaient à rien et qu'aucune boîte n'acceptait de m'embaucher ? C'était à chaque fois la même chose, vous n'avez pas d'expérience mademoiselle.

Mais pourquoi étais-je encore avec lui ?

— Tu sais quoi Will ? Je comprends, roucoulais-je, tu travailles trop pour entretenir la pauvre ratée que je suis.

— Non c'...

— Et tu as raison ! Alors arrête de te prendre la tête ! Tu n'auras plus à m'entretenir ! Je me casse !

Sur ces mots, je ne lui laissai même pas le temps de répondre que j'avais claqué la porte et m'enfuyais de l'hôtel en courant pour que personne ne remarque les larmes qui coulaient de mes joues.

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