Ce qui vous a conduit là

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Depuis l'enfance les ruines vous ont toujours fascinées. Vous en avez fait votre transgression adolescente puis y avez consacré vos études.

ENFANCE

Le vieux manoir de l'étang.

Il n'était plus que trois pans de murs effondrés autour d'un fouillis de ronces mais ses façades vertigineuses inondées de Soleil le matin et ses ouvertures inquiétantes le soir ont été le premier moteur de votre imagination.

C'était une ruine qui n'intéressait personne et dont aucun livre ne parlait, ancienne demeure d'un chevalier de province portant le nom du village d'à côté. Vous seule le scrutiez, le rêviez, le reconstruisiez.

Il était beau votre château, avec ses étendards rouges et jaunes en haut des tours, son pont-levis anachronique et ses splendides balcons ouvragés qui donnaient sur l'étang où flottaient des barques en bois blanc à col de cygne.

Ou plutôt des sous-marins, jaunes, en forme de tortues ! Cette forteresse de solitude, fantasmée et changeante vous épargnait, quelques heures durant, la commisération du monde et votre propre chagrin.

Assise dans l'herbe folle, les yeux levés vers les murailles, vous ajoutiez sur le toit du donjon une tourette supplémentaire, qui montait haut, et abritait votre chambre !
Vous vous y allongiez, et c'est là qu'on vous trouvait pour vous ramener à la réalité.

ADOLESCENCE

Quand d'autres jouaient à Tomb Raider vous exploriez de vraies ruines interdites.

La vieille usine abandonnée au fond d'une gorge, ses turbines encore en place, les pales qui affleuraient à la surface de l'eau. Vous avez imaginé les formidables machines qu'elles devaient entrainer, des rotors et des motrices qui faisaient tourner le monde.

Vous vous êtes cassé une cheville en escaladant une vieille échelle. Vous avez failli ne jamais ressortir de ce canyon.

Vous avez passé une nuit dans la vieille usine, mi-terrifiée mi-exaltée. Vous avez attendu, autant les secours qu'autre chose, une ouverture, une échappatoire, un signe.

Les secours sont arrivés les premiers.

ETUDES

Il était grand, il était bavard et il aimait les dinosaures. Il était votre compagnon des premières années de fac, toujours dans l'amphi d'à-côté ou la chambre d'au-dessus.

Vous lui parliez de votre château d'enfance et de votre rêve d'archéologie, il vous racontait Jurassic Park et son envie de devenir paléontologue. Vous lui parliez de vos parents mais ça l'intéressait moins.

Vous l'avez vu partir pour son premier stage de fouilles, quand il est revenu quelque chose s'était érodé dans son regard. Il avait compris qu'il ne trouverait pas dans la roche ce qu'il cherchait. Quelques mois plus tard il arrêtait tout.

Vous avez continué.

De licence en master puis en thèse vous avez poursuivi. Certaine que ce métier vous ferait toucher du doigt vos rêves.

Vous êtes devenue archéologue

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