Animalités — Vox

2 minutes de lecture

  

  « Savez-vous qu’avant l’avènement de l’Acastale, il y avait une tout autre organisation ?

On l’appelait patriarcat — si mes souvenirs ne sont pas trop brumeux — ce qui signifiait que des hommes avaient l’ascendant sur des femmes ! Troublant de l’imaginer n’est-ce pas ?

Les récits mythiques nous expliquent bien le genre de ravage que le masculin provoque quand il dirige : regardez le Ciel, le Vide, le Venteux ! regardez Art, le ravageur de notre Mère, celui que personne n’a tempéré, que nul n’a empêché de bouffer le monde !

Le seul qui tire un peu son épingle du jeu c’est Temps. Il est le modèle même du brave type qui s’adapte, se met en parfaite adéquation avec notre monde, il s’y meut en harmonie avec les autres dieux et tous les agrippés à la Terre.

Le patriarcat, c’était un monde où trois patriarches se tapaient dessus, comme des petits garçons qui ne savent pas s’empêcher de se bagarrer — hein, vous deux, là. Vous voyez de quoi je parle, non ?

C’est en voyant les ravages du masculin que notre déesse Mère, en plus de s’être déjà retournée, a décidé d’apporter aux humains un meilleur guide — c’est à dire : une meilleure guide !

C’est à l’ouïe de Terre que l’arbre réifié, fécondé par la voix du peuple et par le désir de la Mère, accoucha d’une humaine de nature divine, nouvelle dirigeante des agrippés. Le masculin ne pouvait avoir aucun ascendant sur elle. Personne d’ailleurs. Son statut d’enfant de Terre devait lui assurer l’autorité absolue sur la Cité, moyennant que trois ministres viennent la tempérer : ils sont Temps, Attraction et Messagère, trois sages. Trois réaliens.

L’enfant divine devait se réincarner en nouveaux enfants à chaque génération sans l’entremise d’aucun homme, de la même façon que Terre et Attraction ont façonné le monde, sans Ciel et Vide.

Ah, les filles ! c’est pour cela que vos enfants sont déclarés de votre sang, de votre lignée. C’est pour cela que parfois on vous trouvera mari à défaut que vous en trouviez un vous-même ; vous êtes les ventres sacrés du peuple, vous êtes responsables d’offrir à la Cité les enfants de demain. Les hommes sont comme l’Art, volontiers guerriers, volontiers avides et violents, seules les femmes peuvent donner à leur cœur ce qu’ils ne trouvent pas eux-mêmes : l’Inspiration qui nous a quittés… »

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