Chapitre 2
La dernière fois qu’elle avait ressenti cette boule au ventre, ce trac, si elle s’en souvenait bien, c’était lors de sa remise de diplôme bien des années auparavant. Mais là, la situation était très différente. Un homme en costard taillé au carré était venu la trouver chez elle pour l’amener ici sans lui en dire d’avantage. Voilà qu’elle ce retrouvait devant ce bâtiment qui l’écrasait de sa hauteur, la forçant à ce sentir petite et vulnérable, ce qu’elle détestait par dessus tout.
– Veuillez me suivre, mademoiselle Garcea.
Elle tourna la tête vers l’homme grand et taillé comme une armoire qui l’avait amené ici. Il s’avança vers l’entrée du bâtiment et elle n’eut d’autre choix que de le suivre. Ils passèrent la porte tournante pour arriver dans le grand hall d’entrée. Sans hésitation, l’homme l’a mena à l’ascenseur sur leur gauche. Un frisson parcouru sa colonne vertébrale quand elle entendit le bip du bouton pour appeler l’engin. Elle détestait les ascenseurs. Ne supportant pas s’y retrouver enfermer à l’étroit. Mais quand les portes s’ouvrirent et que l’homme y entra, elle ce fit violence pour lui emboîter le pas.
L’ascension fut longue pour la jeune femme qui comptait les étages sans en voir le bout. Quand l’homme lui donna le feu vert pour sortir une fois au vingt-cinquième étage, elle retint un lourd soupir de soulagement et quitta cette horrible boîte métallique pour le suivre dans le grand couloir sobre aux murs décorés ça et là d’un ou deux tableaux.
Après quelques pas dans le couloir, une porte sur sa droite s’ouvrit, lui laissant tout juste le temps d’y lire l’inscription « Secrétariat ». Une jeune femme apparue alors. Plus grande qu’elle d’au moins une tête et demi, si ce n’est deux. Et les talons aiguilles qu’elle portait n’aidaient pas vraiment. Elle était habillée d’une tenue en cuir sombre moulante et ses cheveux noirs étaient coiffés un chignon sans la moindre mèche de travers. Quand elle prit conscience de sa présence, l’inconnue plissa les yeux avant de lever le regard vers l’homme.
– Nick, qui est cette personne ? Demanda-t-elle comme si ils étaient tout seuls.
– Bonjour Maze, lui répondit le dénommé Nick sur un ton désinvolte. Il s’agit de Mademoiselle Selena Garcea. Trey souhaite la voir.
– Tiens donc, sembla-t-elle s’étonner en reposant le regard sur Selena. Pourtant je n’ai aucun rendez-vous avec une Garcea sur le planning du directeur.
– Ce qui est normal, lui répondit sèchement une autre voix masculine plus lointaine. Je ne t’en ai pas parlé.
Selena tourna la tête et posa alors le regard sur un homme tout juste plus grand que Nick. Son teint mâte et ses cheveux sombres lui donnait un air ténébreux de mauvais garçon. Mais son costume sans le moindre plis de travers et sa coiffure en arrière parfaite contrastait parfaitement. Ses yeux quand à eux, d’une couleur étrangement claire, faillirent la geler sur place alors qu’elle le regardait avancer vers eux avec une assurance toute masculine. Cet homme dégageait un sex-appeal tout bonnement terrifiant. Et cela l’excita, ce qui la surprit et la gêna, elle resserra donc un peu les jambes discrètement pour qu’aucuns d’eux ne s’en rende compte, elle l’espérait en tout cas.
– Pourquoi ne pas m’avoir prévenu ? Demanda la secrétaire alors qu’il s’arrêtait prêt d’eux.
– Parce que j’estime que tu n’as pas besoin de connaître les moindres détails de ma vie, souffla longuement le directeur avant de ce tourner vers Selena pour la saluer en bonnes formes. Mademoiselle Garcea. Trey Thorn. Je vous en pris, passez devant, mon bureau est la prochaine porte à gauche.
Surprise de voir le gérant de ses lieux ainsi que du quartier tout entier faire preuve d’une telle galanterie, Selena ce contenta de s’incliner un peu, essayant de calmer la légère chaleur qui lui montait aux joues, et de le remercier avant de suivre Nick jusqu’au bureau. Juste avant d’entrer, elle put discerner une bride de conversation.
– Tu as vraiment besoin de regarder toutes les femmes qui entrent ici avec cet air hautain ?
– Je fais ce que bon me chante.
– Certainement pas, grogna Trey visiblement exacerbé par le comportement de sa secrétaire. C’est moi qui décide ici, tu es sous mes ordres et dans mon bâtiment. N’oublies pas qui tu es, Maze. Et surtout grâce à qui tu vis la belle vie ici. Je peux très bien te renvoyer là d’où tu viens.
– Bien sûr, monsieur Thorn, répondit la jeune femme d’une voix beaucoup moins sûr d’elle. Veuillez m’excuser.
Attendant dans le bureau avec Nick, Selena ressentait encore des frissons rien qu’en revoyant la démarche droite et sûr du directeur, et ses yeux…
– Excusez le comportement de ma secrétaire, Mademoiselle Garcea, tonna la voix rauque de celui-ci alors qu’il entrait en fermant la porte, piégeant la jeune femme. Elle est quelques peu lunatique.
– Ne vous excusez pas, monsieur, lui répondit-elle en le regardant traverser la pièce pour s’asseoir à son bureau. Personne n’est parfait.
– Oh, vous êtes du genre à pardonner facilement ?
– Non. Je ne m’intéresse pas de l’avis des autres, affirma Selena en fermant les yeux. Vous vouliez me voir, monsieur Thorn.
– En effet. Venez donc vous asseoir, l’invita-t-il en lui indiquant le fauteuil devant son bureau. Je serais malpoli de vous laisser debout ainsi.
Gardant comme elle le pouvait son calme alors que la présence du directeur pesait sur elle, Selena s’avança pour s’asseoir face à ce dernier. Ne pouvant bien sûr refuser cette politesse venant d’un homme de la hauteur de Trey Thorn. Le directeur était aimé des non-humain pour avoir fait construire ce quartier, mais il était aussi connu pour son jugement sévère et intransigeant ainsi que pour son mauvais caractère lorsqu’il était en colère ou de mauvais poil. Mieux valait donc pour elle de ce tenir à carreaux.
– Pourquoi avoir demandé ma présence ? Finit-elle par demander une fois assise.
– Je demande toujours à rencontrer les gagnantes des combats de l’ancienne usine, répondit le directeur en la regardant. Votre combat fut très divertissant.
– Vous y étiez ? Ce surprit Selena en liant ses mains devant elle, horriblement gênée.
– Bien sûr. J’assiste toujours à ces combats si mon emploi du temps me le permet. Et je ne regrette pas d’avoir pu me libérer hier soir. Mhn… Garcea ? Ce nom ne me dit rien. Et il s’agissait de votre première participation. Vous avez brillé. Que faites-vous dans la vie ? Un travail ?
– Pas vraiment. J’enchaîne plutôt les petits boulots pour aider ma famille à arrondir les fins de mois.
– Vos parents ne travaillent pas ?
– Non, répondit Selena en le regardant sérieusement. Ma mère en est dans la l’incapacité. Quand à mon père a perdu son travail il y a quelques mois et ne parvient plus à trouver un emploi stable.
– Je ne peux vous laisser comme ça, affirma Trey en ouvrant son ordinateur portable pour farfouiller dans ses dossiers. Nous avons un post vacant au sein de l’entreprise. Si vous l’acceptez, il est à vous. Je peux aussi trouver un emploi à votre père dans le quartier. Ça ne devrait pas être un problème.
– C’est très généreux de votre part, monsieur. Mais nous pouvons nous débrouiller.
Elle faillit sursauter quand il leva de nouveau ses yeux de glace vers elle. Un regard profond mais qu’elle ne parvenait pas à déchiffrer. Et pourtant… Il semblait si seul. Selena reprit ses esprits quand il lui adressa un calme sourire.
– Mademoiselle Garcea, débuta-t-il en appuyant de nouveau son large dos sur le dossier de son fauteuil. Je vois bien que vous n’êtes pas le genre de personne à apprécier que l’on vous prennent par pitié. Et ça n’est absolument pas mon intention. En tant que directeur de ce quartier, il est de mon devoir de m’assurer que tous les habitants puissent y vivre au mieux. Y avoir un travail décent et de quoi manger à la fin du mois. C’est une proposition que je vous fais à vous et votre père. Vous pouvez accepter, refuser, ou bien prendre un peu de temps pour y réfléchir bien sûr. Loin de moi l’intention de vous presser.
Surprise par ce discours, Selena observa l’homme en face d’elle avec grande attention. Elle avait là la nette impression que le directeur n’était rien de ce qu’elle avait put entendre dire de lui dans les rues du quartier. Certe, il avait la prestance, le flow d’un important chef d’entreprise. Il paraissait sûr de lui, la tête bien ancrée sur les épaules et même sévère sur les bord. Mais dans son ton et ses paroles, c’était différent. La jeune femme avait réellement le ressentit qu’il souhaitait lui venir en aider. Mais ses raisons étaient-elles vraiment celles qu’il affirmait ?
– Vous faites ce genre de propositions à beaucoup de monde ? Demanda-t-elle donc, curieuse.
Le directeur ne répondit pas de suite et elle sentit la chaleur lui monter en joues en pensant qu’elle avait peut-être voir sûrement été trop curieuse. Mais quand elle vit un éclair de malice traverser le regard du glace du jeune homme, elle haussa un sourcil alors qu’il fermait les yeux en souriant.
– Vous posez les bonnes question, affirma-t-il en rouvrant les yeux pour la regarder. J’aime les personnes qui réfléchissent. Pour répondre à votre question. Je ne peux pas dire que je l’a fais à beaucoup de monde. Mais vous n’êtes pas la seule, soyez rassuré.
– D’accord, réfléchit la jeune femme en regardant autour d’elle. Si vous le permettez, je préfère prendre le temps d’en parler à mon père et d’y réfléchir.
– Bien sûr, répondit Trey en hochant la tête alors qu’il tendait le bras droit pour déchirer un petit bout de papier dans son carnet et attraper un stylo pour écrire avant de le lui tendre. Prenez tous votre temps. Et appelez moi lorsque vous aurez prit une décision.
– Merci monsieur Thorn.
– Ce fut un plaisir, affirma celui-ci en ce levant de sa chaise. Je vous raccompagne jusqu’à la voiture.
– Oh, votre ami le fait très bien, lui apprit la jeune femme en ce relevant elle aussi, parlant de Nick qui ce tenait contre le mur juste sur la droite. Ne vous dérangez pas.
– Cela ne me dérange pas du tout. Je n’ai pas de rendez-vous ce matin.
– Comme vous le souhaitez, monsieur Thorn.
Selena retraversa donc le bâtiment en compagnie de Nick et du directeur. Elle ce sentait assez petite à côté de cet homme à la carrure imposante et aux épaules larges. Elle avait l’impression d’être en sécurité en marchant aux côtés du directeur. Consciente que personne ne viendrait s’en prendre à elle.
Une fois à la voiture, Trey s’avança pour ouvrir la portière arrière tandis que Nick prenait place au volant. Selena s’approcha pour s’installer dans la voiture et leva la tête quand le directeur s’adressa à elle.
– Bonne route, mademoiselle Garcea. Passez le bonjour à vos parents ainsi que tous mes encouragements.
– Je le ferais, lui répondit la jeune femme. Merci beaucoup, monsieur Thorn.
Les mains dans le dos et droit comme un i, Trey suivit des yeux la voiture qui s’éloigna jusqu’à ce qu’elle disparaisse en prenant une rue sur la droite. Le directeur délaissa alors son sourire et fit volte face pour retourner à l’intérieur rejoindre son étage. Quand les portes de l’ascenseur s’ouvrirent sur ses quartiers, il ce retrouva face à face avec Maze. Les bras croisés autour d’un dossier, elle le regarda avec sérieux, montrant presque un semblant de colère.
– Tu as quelques chose à dire, lança-t-il en passant les portes. Dépêche toi.
– C’est qui cette fille ? Lui demanda la démone.
– Une future collègue pour toi, rien de plus.
– Comment ça « une future collègue », cracha presque Maze en le regardant. Je n’ai besoin de personne pour m’aider à ce travail. Je me débrouille très bien seule.
– Qui a dit qu’elle travaillerais avec toi, répondit sèchement le jeune homme en l’a regardant de haut en bas. Tu es beaucoup trop fourbe et dangereuse pour que je sois assez idiot pour faire une chose pareille. Surtout que, encore une fois, tu semble ne pas la porter dans ton cœur alors qu’elle n’ absolument rien fait.
– Elle a le droit d’avoir une entre-vue avec toi alors que je ne suis pas au courant, contra-t-elle. Même moi je dois prendre « rendez-vous » pour te parler quand il ne s’agit pas du travail.
Le directeur fronça les sourcils sans la quitter de son regard de glace. Maze était parfois pire que sa mère et il n’arrivait pas à mettre le doigts sur ses raisons. Il espérait seulement qu’il n’y avait pas d’histoire de sentiments. Maze devait savoir qu’elle ne l’intéressait pas le moins du monde.
– Si je souhaite parler à quelqu’un, j’en ai le droit, grogna-t-il presque. Je suis mon propre patron et je prend les décisions que je veux. Comme je te l’ai dis tout à l’heure, fais en sorte de bien rester à ta place…
Les pupilles du jeune homme devinrent alors rouge et un éclair de colère les illumina.
– Mademoiselle Garcea va venir travailler ici, ajouta Trey d’une voix beaucoup plus froide et menaçante. Si j’apprends que tu lui apporte des problèmes, je n’hésiterais pas. Et tu sais de quoi je suis capable.
Instinctivement, de part son grade par rapport à Trey, Maze baissa les yeux, montrant ainsi qu’elle ne souhaitait pas l’affronter et qu’elle ce couchait devant lui.
– Pardonnez mon arrogance… Maître Nyvaos…, s’excusa la jeune femme en fermant les yeux, la tête baissée.
– Bien. Retourne à ton travail.
Le directeur fit alors volte-face et s’engagea dans le couloir pour rejoindre tranquillement son bureau. Entrant alors dans l’ascenseur, Maze le regard disparaître dans une expression mauvaise, venant de prendre un terrible coup à son égo de démone forte. Là d’où elle venait, elle avait le contrôle de son domaine. Elle y était la maîtresse et donnait les ordres. Ici, elle avait beau être libre, Trey était celui qui lui avait offert cette liberté et il était son chef en plus d’être le fils du souverain des Enfers. Contre ce jeune homme arrogant et fière de lui, elle n’avait aucun pouvoir. Et le contrarier équivalait à prendre son billet retour pour le monde d’en bas.
Cependant, hors de question qu’une petite chatte des enfers lui prenne sa place dans cette entreprise ni à cette place si privilégiée au côté du directeur.
A plusieurs kilomètres de là, Selena entra dans le jardin de la maison dans laquelle elle vivait avec sa famille. Fidèle au rang social de ses parents, c’était une petite maison, simple et sobre. Avec un étage tout de même, qui comptait deux chambre. Et un petit jardin tout autour dans lequel elle avait passé beaucoup de temps à jouer dans son enfance. D’ailleurs, à peine eut-elle refermé le portillon du jardin que la porte d’entrée de la maison s’ouvrit pour laisser débouler un petit garçon de huit ou neuf ans environ aux cheveux aussi sombre que la chatte des enfers et aux yeux verts.
– Selena !!
Très heureux de voir la jeune femme revenir, le garçon ce précipita vers elle et sauta dans ses bras, l’obligeant à ce baisser un peu pour le rattraper et ne pas le laisser s’écraser au sol.
– Me revoilà, petit frère, dit-elle en souriant. Je n’ai pas été si longue, si ?
– Si ! Affirma le garçon en criant presque. Je n’aime pas quand tu t’en va. Je m’ennuie.
– Syren…, soupira Selena sans pour autant perdre son sourire. Il va falloir apprendre à te débrouiller un peu sans moi pour jouer.
– Pourquoi ? Demanda le dénommé Syren en penchant la tête sur le côté. Tu es tout le temps à la maison avec moi quand je ne suis pas à l’école.
– Plus pour très longtemps.
– Comment ça ? Demanda alors un autre voix plus grave et enrouée, celle d’un homme bien plus mûr.
Ce relavant en portant son petit frère, Selena releva le regard vers la porte d’entrée où ce tenait maintenant un homme d’une quarantaine d’année. En temps normal, il devait certainement ce tenir droit et fière comme tout les membres de son espèce qu’étaient les chats des enfers. Mais là, ses épaules étaient affaissées vers l’avant et d’énormes cernes creusaient ses yeux, rendant son regard plus ternes. Sérieux cependant, il regarda la jeune femme, sans doute sa fille.
– Explique toi, ajouta-t-il avec sérieux. Qui est cet homme avec qui tu es partis et revenu ?
– Je vais y arriver, papa, lui répondit la jeune femme en souriant. Laisse moi entrer et boire un peu, s’il te plais.
L’homme hocha bien sûr la tête et s’écarta pour la laisser rentrer en amenant son frère avec elle. A l’intérieur, alors que Régis, le père de la jeune femme, refermait la porte, Selena posa son frère et partit dans la cuisine pour ce servir un verre d’eau.
– Comment va maman ?
– Très fatiguée, lui répondit l’homme en la regardant faire. Elle ce repose dans la chambre.
– Ca ne s’arrange pas, souffla alors tristement Selena, de plus en plus inquiète pour sa mère gravement malade. Il faut trouver de l’argent pour l’amener a l’hôpital.
– Tu sais très bien qu’elle n’aime pas ça.
– Mais elle n’a pas le choix. Je ne la laisserai pas mourir. Et seul des médecins pourrons la sauver.
– Où veux tu trouver de l’argent ? Lui demanda alors Régis en s’asseyant à a la table, comme abattu.
– J’ai un espoir, lui apprit sa fille en souriant, s’approchant de lui pour lui prendre les mains. Papa, une opportunité s’offre à nous.
– Nous ?
– Toi et moi. L’homme avec qui je suis partit, il s’agit du voiturier de Monsieur Thorn.
– Hein ?! s’étonna alors son père en ouvrant grand les yeux, n’en croyant pas ses oreilles. Le directeur ? Que te voulait-il ? Qu’as tu fais, Selena ? Cet homme est dangereux.
La jeune femme pencha la tête sur le côté avant de rouler des yeux. Il fallait avouer que ce jeune homme séduisant ne c’était pas vraiment créé une image très positive dans le quartier. Plutôt celle d’un dirigeant sévère. Le genre de personne qu’il valait mieux éviter d’énerver pour ne pas subir son courroux. Pourtant, face à lui, elle n’avait ressentit que sa force et son calme à tout épreuves. Il était sûr de lui et sûrement du genre arrogant, mais de là à être méchant. Après, en tant que dirigeant, il était sûrement mieux pour lui de ce faire respecter pour éviter de mauvaises altercations ou même la perte de son post. Elle pouvait sans mal le comprendre.
– Je n’ai rien fais, papa, souffla alors la jeune femme, un peu piquer au vif par les accusations infondées de son père. Bien qu’elle ne l’ai pas mis au courant ni lui ni sa mère à propos des combats auxquels elle participait pour ce faire un peu d’argent. Il a souhaité me parler pour me proposer un post dans son entreprise.
Visiblement, Régis fut bien plus que surprit par cette nouvelle. Ses yeux grands ouverts montraient des pupilles fines et une grande surprise. C’était limite si il n’allait pas complètement laisser pendre sa mâchoire comme les personnages choqués dans les dessins animés pour enfants.
– Papa ? l’appela-t-elle en passa une main devant son visage pour attirer son attention. Il m’a aussi dit que si j’acceptais, il te trouverais un travail fixe.
– Qu ?! C’est vrai ? s’exclama son père en posant le regard sur elle et les mains sur les épaules de la jeune femme.
– Bien sûr que c’est vrai. Pourquoi je te mentirais sur un sujet aussi sérieux ? Si on trouve tous les deux un bon travail, on pourra payer l’hospitalisation de maman.
Le chat des enfers recula un peu en regardant le sol avant de froncer les sourcils.
– Attend un peu, dit-il en calmant ce début d’excitation. Pourquoi un homme comme lui nous ferait une telle proposition ?
– Il m’a dit qu’en tant que gérant du quartier il ce faisait un devoir que les habitants puissent vivre correctement et avoir un travail, lui expliqua la jeune femme en s’asseyant face à lui. Et il est vrai que je n’ai jamais vus de mendiants dans les rues. Je ne peux pas démentir ses mots. Et puis, je pense d’abords à maman, tu devrais faire de même.
– Tu as accepté ? Lui demanda-t-il en relevant le regard vers elle, méfiant.
– Non. Je lui ai dis que je souhaitais d’abord en parler avec toi pour avoir ton avis, répondit Selena en fouillant dans sa poche pour en sortir le papier sur lequel Trey avait écrit son numéro… personnel, remarqua-t-elle avec une légère surprise. J’ai son numéro pour le rappeler et lui donner notre réponse.
A nouveau, Régis baissa les yeux vers le sol, pesant sûrement le pour et le contre de cette proposition. Il resta ainsi un moment, créant un silence dans le salon. Un silence qui fut brisé par une crise de toux venant de la chambre parentale. L’homme tourna la tête d’un air inquiet avant de fermer les yeux en soufflant longuement.
– Votre mère doit rapidement aller à l’hôpital…, avoua-t-il avec peine. Il nous faut de l’argent. Rappel le. Nous acceptons son offre.
Il ce leva ensuite, les épaules basses et partit vers le couloir pour rentrer dans la chambre parentale. Selena le regarda faire et sourit avant de sortir son téléphone de sa poche pour taper le numéro du directeur.
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