17. Une nouvelle étape.
En avril et mai, l'atmosphère se détend pour Claude et Michel. Après avoir passé leurs premiers partiels avec succès, ils abordent la suite de l'année avec plus de sérénité. Les révisions restent une priorité, mais l'angoisse des examens est désormais derrière eux, remplacée par une concentration nouvelle, nécessaire pour préparer les derniers partiels de juin. Les journées défilent entre les cours, les révisions en groupe et quelques moments de détente. Lors de ces pauses, ils discutent de tout et de rien, se rassurant mutuellement sur leurs progrès, appréciant la tranquillité retrouvée après la pression des premières échéances. Chaque conversation, chaque sourire partagé, semble les ancrer davantage dans cette routine apaisée, où l’avenir s’annonce moins incertain.
De son côté, Monique fait face à une pression croissante. Bien que ses premières épreuves écrites se soient déroulées sans qu’elle puisse vraiment savoir si elle a validé ou non, elle se lance désormais dans la préparation des oraux, une épreuve redoutée et incertaine. Elle se plonge dans les révisions, mais une question la tourmente constamment : si elle n’a pas réussi à se qualifier à l’écrit, tous ses efforts risquent de tomber à l'eau. Chaque jour est une lutte pour rester concentrée et optimiste. Elle redouble d’efforts, sachant que ces oraux représentent sa chance de décrocher le concours, mais sans aucune certitude quant à son avenir immédiat.
Les semaines s’étirent ainsi, avec des journées passées à étudier, à relire des livres, à préparer des présentations, et à répéter ses réponses à haute voix. Le mois de juin arrive, avec ses examens de plus en plus proches. Claude, qui doit encore passer ses derniers partiels dans quelques jours, accompagne Monique au tableau d'affichage des résultats d'admissibilité. Le stress est à son paroxysme. Leur amitié et leur soutien mutuel sont mis à l’épreuve, car ils attendent la confirmation que Monique peut passer à l’étape suivante. Leurs cœurs battent à l’unisson alors qu’ils se dirigent vers l’affichage des résultats, incertains du verdict mais prêts à faire face ensemble à ce moment décisif.
À l'approche du tableau d’affichage, Monique ralentit le pas, le stress lui nouant l’estomac. Chaque pas semble plus lourd que le précédent, et ses pensées tourbillonnent autour de cette ligne décisive : son nom figurera-t-il parmi les admissibles ? Au dernier moment, elle se fige, le regard perdu, et attrape le bras de Claude.
— Regarde pour moi, je t’en supplie… Je n’ai pas le courage de lire moi-même, murmure-t-elle, sa voix à peine audible.
Claude lui sourit avec douceur, cherchant à dissimuler sa propre nervosité. Il s'avance vers le tableau, scrutant les noms un à un. La liste défile sous ses yeux : Beaufou… Cormeaux… Delaplace… Deschamps Monique... Derrière lui, Monique se balance légèrement d’un pied sur l’autre, incapable de tenir en place. Chaque seconde semble s'étirer comme une éternité. Finalement, Claude se retourne vers elle, son visage sérieux, presque grave.
— Je suis désolé pour vous, ma chère, commence-t-il, d’un ton faussement solennel.
Le cœur de Monique rate un battement. Elle ouvre la bouche, prête à réagir, mais il continue, un sourire éclatant illuminant soudain son visage.
— … Mais il va falloir redoubler d’efforts pour préparer votre oral ! C’est bon, tu es admissible !
Monique reste un instant immobile, comme si elle peinait à comprendre ce qu’il vient de dire. Puis un cri de joie lui échappe, et elle se précipite pour l’embrasser sur les joues, les larmes aux yeux.
— J’y suis ! J’y suis vraiment ! s’exclame-t-elle, la voix tremblante d’émotion.
Claude, heureux de partager ce moment, rit et propose aussitôt :
— Allons nous détendre en terrasse de notre bistrot habituel pour fêter ça. Mais attention, demain, il faudra t’y remettre à fond pour l’oral !
Ensemble, ils se dirigent vers leur café préféré, Monique enfin libérée de ce poids immense. Leurs rires s’élèvent alors qu’ils savourent cet instant de répit, conscients que la prochaine étape s’annonce encore plus exigeante.
Après leur moment en terrasse à célébrer l’admissibilité de Monique, Claude l’accompagne jusqu’à chez ses parents, comme il l’a toujours fait avec soin et attention. En arrivant, il salue gentiment ses parents depuis le pas de la porte avant de repartir pour regagner sa petite chambre de bonne.
Une fois rentrée, Monique, encore pleine d’émotion, se précipite pour partager la nouvelle.
— Papa, maman, je suis admissible ! Je vais passer les oraux ! lance-t-elle, les yeux brillants.
Ses parents, ravis, l’entourent de leurs félicitations, promettant de l’accompagner dans cette dernière ligne droite avec tout leur soutien.
De son côté, après avoir retrouvé la tranquillité de son logement, Claude informe Michel.
— Michel, incroyable nouvelle : Monique est admissible à l’agrégation ! On a fêté ça rapidement, mais elle est déjà dans les starting-blocks pour les oraux.
— Génial ! Elle doit être aux anges, commente Michel.
— Oui, elle est soulagée. Et toi, tu avances bien pour les derniers partiels ?
Les deux amis continuent leur conversation avec légèreté, échangeant des encouragements pour leurs propres défis. Alors que la soirée avance, chacun reprend ses révisions, Monique avec le soutien de ses parents, et Claude dans le calme de sa modeste chambre, satisfait de la tournure des événements.
Les jours studieux s’enchaînent dans une atmosphère intense et concentrée. Claude et Michel se plongent dans leurs révisions pour leur dernière série de partiels, passant des heures à relire leurs notes, échanger des idées et s’entraider pour combler les lacunes. De son côté, Monique consacre chaque moment à ses fiches méticuleusement préparées, répétant inlassablement ses arguments et exercices pour se préparer à ses redoutés oraux d’agrégation.
Quand le jour fatidique des partiels de Claude arrive, Monique décide de l’accompagner, une pause bien méritée dans son marathon de révisions. Sa présence discrète mais rassurante est un réconfort pour Claude, qui aborde cette ultime épreuve avec autant de nervosité que de détermination.
À l’entrée de la salle d’examen, Monique lui offre un sourire encourageant, tentant de contenir son propre stress, comme si elle passait l’épreuve à sa place. Claude, touché par son soutien, lui serre doucement la main.
— Merci d’être là, murmure-t-il avant de disparaître dans la salle.
L’examen commence, et dans la salle, un silence tendu s’installe, entrecoupé par le grattement des stylos et les soupirs discrets des étudiants. Claude se plonge dans son sujet, les pensées concentrées, malgré les battements rapides de son cœur. L’épreuve est éprouvante, mais il s’accroche, déterminé à donner le meilleur de lui-même.
Lorsqu’il sort enfin, le visage pâle mais soulagé, Monique l’attend patiemment. Elle s’empresse de lui demander comment cela s’est passé.
— C’était intense, mais je pense avoir fait tout ce que je pouvais, dit-il en laissant échapper un soupir. Et toi ? Ça t’a un peu changé les idées de venir ?
Monique rit doucement, consciente que leur soutien mutuel est ce qui les aide à avancer. Ils passent quelques instants à décompresser, échangeant des anecdotes légères avant de retrouver chacun leur quotidien studieux. Une étape est franchie, mais tous deux savent que le vrai défi est encore devant eux.
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