36. Instants de famille.

8 minutes de lecture

Les années passent, et avec elles, les petites fêtes qui marquent la vie de la famille : les anniversaires de chacun, avec les bougies soufflées sur le gâteau, les rires des invités, les éclats de voix joyeux.

Noël approche et avec lui la décoration du sapin est un moment de fête pour toute la famille.

Claude dit en tendant une déco à Tom :

— Tiens mon grand, place cette boule.

— Je la mets là ?

— Où tu veux chéri, ce sera parfait !

Monique fait de même avec Mathis :

— Regarde, ce petit ange doré, tu veux le mettre dans le sapin ?

— Oh oui ! Donne le moi !

...

— Allez, prenez l'étoile ! disent en chœur les parents.

Puis ils portent les enfants pour qu'ensemble ils la placent tout en haut !

À la fin, le sapin se dresse, paré de guirlandes étincelantes. Toujours différent mais toujours aussi majestueux !

Mathis et Tom, les yeux écarquillés, scrutent les cadeaux sous le sapin avec la même impatience que tous les enfants de leur âge.

Puis vient l’hiver, et avec lui, la première neige. Le parking du centre social, pourtant si ordinaire d'habitude, se transforme en un terrain de jeu magique. Tom et Mathis, emmitouflés dans leurs manteaux, se lancent dans de joyeuses batailles de boules de neige, éclatant de rire à chaque impact.

— Attention, Mathis, tu vas me toucher ! crie Tom, tout en se jetant dans la neige pour esquiver un énorme amas de neige lancé par son petit frère.

— Je t'ai eu ! répond Mathis, les joues rouges de froid et de rire, avant de se rouler dans la neige, heureux de cet instant de pure folie hivernale.

Un peu plus loin, dans la neige qui recouvre le parking, Mathis et Tom s'attaquent à la construction de leur premier bonhomme de neige.

— Il est trop petit ! Il faut encore de la neige ! déclare Mathis, les yeux brillants d'enthousiasme. Il pousse sa boule de neige, qui grossit à vue d'œil sous ses mains déterminées. La neige est parfaite, celle qui colle bien, presque magique. À chaque coup de main, la boule devient plus lourde, mais aussi de plus en plus imposante.

— Vas-y Mathis, pousse plus fort ! Il va être énorme, ton bonhomme ! encourage Tom, tout aussi excité. Mais rapidement, Mathis, malgré sa détermination, semble à bout de souffle.

— Je n'y arrive plus tout seul, dit-il, haletant et presque épuisé par l'effort.

Tom, toujours prêt à l’aider, se penche et pousse la boule avec lui. Mais malgré leurs efforts combinés, la boule reste trop grosse pour eux deux.

— Il nous faut encore un peu d’aide ! dit Tom en se retournant vers leurs parents.

Claude et Monique, les voyant en pleine action, se dirigent vers eux. Monique, qui a toujours ce regard bienveillant sur ses enfants, se penche pour attraper la deuxième boule de neige, plus légère mais tout aussi dure à soulever.

— On va t’aider, mon grand, lui dit-elle avec un sourire. Claude, avec une force tranquille, prend la boule et la place au sommet de celle de Mathis.

Les garçons, tout excités, se tournent vers la tête du bonhomme. À deux, ils positionnent soigneusement la grosse boule, la calant parfaitement au sommet du tronc de neige. Mathis recule de quelques pas pour admirer leur travail.

— C’est presque un géant ! dit-il en riant.

Ils commencent ensuite à le décorer. Tom trouve des petits cailloux sur le sol, et les place avec précision pour faire les boutons et les yeux du bonhomme.

— Regarde, les boutons sont tout droits !

Monique apporte une carotte qu’elle a dégottée dans le panier de pique-nique, et ils la plantent soigneusement pour faire le nez.

Claude, avec un sourire amusé, prend son propre bonnet et le pose sur la tête du bonhomme, ce qui lui donne un air tout à fait humain.

— Un bonhomme de neige sans bonnet, c’est impensable !, dit-il en riant.

Enfin, pour la touche finale, ils utilisent un bâton courbé trouvé un peu plus loin, et le placent comme une bouche souriante sur le bonhomme de neige.

Mathis, tout excité, se recule pour admirer leur œuvre.

— C’est parfait ! C’est le plus grand bonhomme de neige de tous les temps !

Ils se regardent tous, les sourires éclatants. Tom saisit l’appareil photo, et, après avoir pris quelques photos de Mathis et lui posant fièrement devant leur création, c’est au tour de Claude et Monique de prendre des photos à leur tour. Chaque membre de la famille pose tour à tour, souriant, riant, leur bonheur simple et pur gravé dans l'instant.

— Voilà, c’est un souvenir qu’on n’oubliera jamais, dit Monique, le regard brillant d’émotion.

Mathis s'approche de son bonhomme de neige, en le caressant doucement, comme s'il voulait lui dire au revoir.

— On reviendra te voir tous les ans, promet-il, les yeux remplis de la magie de l’enfance, sûr que ce bonhomme de neige restera pour toujours un symbole de son enfance, un souvenir partagé avec toute sa famille.

Et tous ensemble, ils s’éloignent, laissant derrière eux leur création, bien décidés à profiter de l'hiver et de ces moments suspendus dans le temps.

Les dimanches sont souvent réservés aux escapades en famille. Monique, Claude, Tom et Mathis prennent la voiture pour s’aventurer dans la campagne marnaise. La Montagne de Reims se déploie devant eux, avec ses forêts denses et ses vues magnifiques. L'air est pur, et l'odeur de la terre humide des forêts mêlée à celle de la neige à venir crée une atmosphère envoûtante.

Un dimanche d'hiver, ils se rendent aux étangs gelés. Là, ils enfilent leurs patins à glace et glissent sur la surface lisse et brillante de la glace, leurs ombres s’allongeant au soleil déclinant. Mathis, bien qu'encore un peu maladroit, trouve un équilibre étonnant sur la glace, sous les encouragements de Tom.

— Regarde, maman ! Je patine tout seul !

Leurs rires résonnent sur la glace, emportés par le vent frais de l'hiver. Mathis, en tombant, se relève immédiatement et se précipite vers son frère.

— Regarde, je suis un pro, moi !

Les semaines passent, et la famille profite de chaque instant, de chaque promenade, de chaque sourire partagé. Un autre de ces lieux magiques qu'ils aiment explorer est le Faux de Verzy. Là, dans la forêt, les arbres tordus et contournés semblent appartenir à un autre monde. Les branches s’élèvent en formes étranges et fantastiques, et Mathis, les yeux écarquillés, s’imagine se retrouver dans un univers peuplé de géants endormis.

— Maman, papa, je suis sûr que ces arbres sont des géants, mais il ne faut pas les réveiller ! dit-il d’une voix théâtrale, marchant prudemment entre les troncs comme un explorateur en terre inconnue.

— Chut ! Pas trop fort, tu vas les réveiller ! réplique Tom, faisant semblant d’être le garde des géants.

La famille rit, mais Mathis continue de s’avancer, le cœur battant, craignant de troubler la paix de cet endroit magique. L’imaginaire de Mathis se nourrit de chaque promesse d’aventure, chaque instant partagé.

Les années filent, mais ces souvenirs restent ancrés, gravés dans les cœurs, dans les rires, dans la complicité des moments passés ensemble. La famille continue de grandir, mais l'amour et les souvenirs partagés dans ces lieux magiques, ces instants suspendus dans le temps, les unissent à jamais.

L’été, les sorties à la sablière sont des moments mémorables. Les parents s'installe à l'ombre d'un conifère et ils lancent aux enfants :

— Laisser vos vêtements sur les sacs pour aller jouer dans le sable.

Totalement dénudés, les enfants s'éloignent pour aller jouer dans le sable. L’air chaud et sec enveloppe le corps, et le sable fin, presque blanc, crisse doucement sous les pas. Mathis, les pieds nus, laisse ses orteils s’enfoncer dans cette texture douce et agréable. La chaleur du soleil caresse sa peau, et il ferme un instant les yeux pour se laisser porter par la sensation de bien-être.

Il prend une poignée de sable, l’observe un instant, puis la laisse doucement s’écouler entre ses doigts. La douceur des grains glissant sur sa peau est presque hypnotique. À chaque contact, une onde de plaisir discret se propage dans son corps, faisant naître en lui une chaleur inattendue. Il se sent plus connecté que jamais à la nature autour de lui, à ce moment suspendu. Il prend une profonde inspiration, essayant de maîtriser ce qui semble être une sensation trop forte, un pic d’intensité qu’il n’avait pas anticipé alors que son amie Caroline versait du sable sur son dos, une sensation agréable et rafraîchissante qui s'intensifiait lorsque les grains s'écoulaient entre les vallons de ses fesses rebondies.

Il continue de savourer le contact du sable, fermant les yeux pour mieux apprécier la douceur qui l’enveloppe. Une légère gêne s’installe alors qu'il prend conscience de sa propre réaction, mais il savoure, se concentrant sur la douceur de cette sensation mêlée à l’éclat du soleil qui effleure sa peau. Le sable continue de glisser, ses grains tourbillonnant autour de lui, tandis qu’il cherche à retrouver son calme, en appréciant la pureté du moment.

Les premiers instants d’éveil aux sensations physiques sont souvent marqués par une curiosité douce et une attention particulière portée aux éléments qui nous entourent. Alors que ses compères s'éloignent, Mathis reste seul, allongé sur le sable chaud. Alors, à l'abri des regards étrangers, il se retourne et laisse les grains fins glisser sous ses paumes, chaque contact résonnant comme un frisson discret. La chaleur du soleil sur sa peau semble lui révéler quelque chose de nouveau, une intensité dans la simplicité du moment.

Alors qu'il ferme les yeux pour mieux se concentrer sur ces sensations, il ressent une vague de chaleur qui ne provient pas uniquement du soleil. C'est comme si chaque parcelle de son corps était plus vivante, plus réceptive aux éléments extérieurs. Le contact du sable chaud contre sa peau, la douce brise qui effleure son visage, tout semble s’entrelacer pour éveiller des émotions qu’il ressent profondément.

Il prend une nouvelle poignée de sable, le laisse s’écouler lentement entre ses doigts, et chaque grain devient comme une petite explosion de sensations, une sorte de découverte intime de ce qui fait de lui un être humain. Les frissons qui parcourent sa peau, ces sensations simples mais d'une intensité nouvelle, lui rappellent que tout autour de lui est vivant, vibrant d'énergie.

— Mathis, où es-tu ? On rentre, il faut revenir !

À l’appel de sa mère, la vive émotion que ressentait Mathis s’évanouit d'un coup. Ce moment suspendu dans le sable, si intime et personnel, se dissipe rapidement, comme un rêve que l’on réveille trop tôt.

Il prend une dernière inspiration, appréciant encore la chaleur du soleil, avant de rejoindre le reste du groupe. Ses pas dans le sable sont plus lents, comme s’il prolongeait l’instant, avant qu’il ne soit entièrement absorbé par le monde autour de lui. La sensation du sable entre ses orteils et la douce brise sur son visage l’accompagnent un moment, mais bientôt, il s’éloigne de cet endroit magique et retombe dans la familiarité du groupe.

La vie de famille prend son rythme entre Reims et Paris. Chaque week-end, Monique et Claude, accompagnés de Tom et du bébé, se rendent tantôt à Paris, où Paul et Madeleine les accueillent avec chaleur, tantôt à Fère, chez Jacques et Marie. Ces retrouvailles sont toujours un moment de joie partagée. À Paris, la petite famille profite de moments de calme et de complicité avec les parents de Monique, tandis qu’à Fère, les visites sont plus larges, incluant oncles, tantes et cousins. Les jeux des enfants se multiplient, remplissant les pièces de rires et de bruits, et la convivialité est à son comble.

Ces week-ends sont un véritable souffle de vie pour la famille, un retour aux racines, mais aussi un moyen de renforcer les liens familiaux qui, malgré la distance, restent solides. Les enfants, grandissant au milieu de ces retrouvailles régulières, se forgent des souvenirs précieux et des relations solides avec leurs proches, tissant ainsi un réseau d'affection qui les accompagne tout au long de leur vie.

Annotations

Vous aimez lire Vince black ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0