Chapitre 23. L’organisation de la vie à terre

11 minutes de lecture

### Corina ###

Lorsque je me réveillai, le capitaine n’était plus dans son lit immense où j’étais étalée comme d’habitude en prenant toute la place. Je remis mon t-shirt et ma culotte qui traînaient par terre et suivis les bonnes odeurs de bacon frit et des œufs qui me parvenaient de la cuisine !

Comment il avait fait ? Hier son frigo était vide et ce matin tout était prêt pour un petit déjeuner royal ! Il y avait tout, les croissants étaient encore chauds, quelques viennoiseries, il n’avait plus qu’à pousser le bouton de la machine à café !

Il m’avoua que ce matin il avait fait livrer tous les constituants du petit déjeuner et qu’il avait préparé le bacon et les œufs se disant que leur odeur allait me faire sorti du lit ! Je me mis sur la pointe de mes orteils pour lui donner le baiser matinal bien mérité !

Marc me proposa ensuite de me conduire à ma maison ce que je voulus refuser mais comme il insista je finis par accepter.

Dans le garage de l’immeuble toutes les voitures présentes étaient rangées sur des emplacements nominatifs où je découvris qu’il avait un SUV étoilé, gris métallisé, je vis juste que c’était un V6 d’après le logo sur les flancs !

L’intérieur sentait le cuir neuf et l’affichage digital indiquait que la voiture avait parcouru à peine un millier de kilomètres ! Il me demanda mon adresse précise à Neapoli qu’il encoda, la voiture lui répondit que la rue était d’un accès limité.

Je le rassurai qu’il pouvait arriver jusque devant ma porte et y stationner sans problème, ma maison disposant d’une entrée carrossable. Au démarrage on n’entendait aucun bruit et je supposai que la voiture était hybride ! Mais une fois sur la route vers le Pirée, j’entendis le puissant V6 ronfler joyeusement. Le GPS nous amena pile devant ma petite maison encaissée entre deux buildings. Je n’avais pas dû ouvrir la bouche pour indiquer à Marc les rues qu’il devait emprunter en suivant les sens uniques nombreux dans ce quartier ! Ce n’était même pas marrant ! Moi qui avais du mal à expliquer aux taximen comment arriver chez moi, Marc avec son char d’assaut y était arrivé sans aucune hésitation !

Je l’invitai quand même à entrer en recommandant de fermer soigneusement sa voiture, ce qu’il fit bien entendu !

Comme je m’y attendais la maison était déjà chaude et sentait un peu le renfermé, mais après avoir ouvert les fenêtres tout devint vivable.

Ici tout était petit, à ma taille, mais le quartier était vraiment tranquille et pourtant si près du centre. J’étais près du métro à la bibliothèque nationale et il y avait un arrêt de bus à quelques mètres de ma rue à condition de grimper une rue en escalier assez raide !

Marc trouva la maison amusante et jolie mais comprenait qu’en été ce n’était pas très confortable lorsque le soleil tapait sur le toit plat. Je lui offris un thé n’ayant pas grand-chose d’autre mais il ne demanda pas plus, je lui montrai la photo de mes parents vivant toujours en Grande Bretagne mais qui m’avaient aidé à trouver cette maison et avaient payé la caution de location.

Marc et moi on avait vraiment du mal à se quitter, ayant quand même vécu plus de deux semaines sur le Zéphyr. En partant il me rappela que sa société allait me contacter très rapidement pour la traduction des contrats russes et que je ne devais pas hésiter à l’appeler s’il y avait des problèmes mais qu’en principe il laissait la gestion aux associés.

Je l’avais embrassé longuement en le remerciant encore pour cette croisière merveilleuse et il me promit de reprendre contact très vite pour faire une balade « en voiture, en bateau ou à cheval… » Je ris à son départ mais après quelques minutes, je sentis quand même quelques larmes couler sur mes joues. Je me ressaisis rapidement car j’avais des traductions qui m’attendaient !

### Marc ###

J’avais prévu de dormir longtemps, mais mon sommeil et Corina décidèrent le contraire ! D’abord Corina, je ne comprends pas très bien comment elle réussit à me coincer sur le bord d’un lit King-size alors qu’elle avait toute la place ! Elle était exactement dans la même posture que la photo que je lui avais montrée la veille ! Les bras en prolongement de l’axe des épaules et les jambes écartées montrant son minou intégralement rasé.

Mon sommeil m’avait lâchement abandonné car je m’étais habitué au bercement du Zéphyr, même par vent nul, la coque bougeait quand même légèrement et je devais avoir une réaction comme les nourrissons qui se réveillent quand on cesse de les bercer !

Je me levai donc pour me souvenir que le frigo était vide à part les boissons et qu’il fallait organiser le petit-déjeuner ! J’avais juste du café en grains pour la machine à café, ce qui en temps normal me suffisait vu que je ne mangeais que rarement dans mon appart.

Mais le service traiteur est là pour remédier à mon inorganisation ! Et quelques minutes plus tard j’avais un plateau de croissants et viennoiseries, du bacon et des œufs frais. Après avoir jeté un coup d’œil dans ma chambre, je perçus les prémisses du réveil de mon équipière et je mis le bacon et les œufs à frire. En laissant la porte entrouverte je sus que les odeurs de friture allaient réveiller la princesse !

Mon pronostic était le bon et je vis ma rouquine se présenter à l’appel de l’équipage en me donnant un baiser sur la joue. Je n’avais jamais réalisé notre différence de taille lorsque je vis qu’elle devait se dresser sur ses orteils pour me donner un bisou. Je devais vraiment me retenir car je l’aurai bien prise là sur le comptoir de la cuisine ! Elle était belle, souriante et mon cœur se brisa en sachant qu’elle rentrait chez elle ; mais je la reverrai très rapidement ! Oui, elle devait négocier son contrat de traduction du dossier russe en théorie avec mes associés mais je savais d’avance que je trouverai une grosse excuse pour la revoir. Et à la fin de la semaine je trouverai le moyen de l’inviter pour coucher avec elle !

Rien que d’y penser et la vue matinale qu’elle me donnait fit trémousser mon gréement au-delà du raisonnable !

Elle mangea de bon appétit et fut prête en moins de temps qu’il faut pour le dire. Pas de temps perdu à se pomponner, une petite douche rapide et la voilà toute prête pour le départ !

Arrivant dans le garage/parking de l’immeuble je vis ses yeux s’agrandir d’envie à la vue de ma voiture, qui était vraiment le seul élément pour lequel je n’avais pas calculé la dépense. Mes parents et moi on a toujours adoré les mécaniques puissantes et le SUV que je venais d’acquérir il y a à peine deux mois était un petit bijou de la technologie avec un moteur puissant et sa version hybride.

Je souris en voyant la main de Corina caresser le cuir des sièges avec un sourire appréciateur, comme si elle caressait un animal favori.

Je lui demandai l’adresse de sa maison et elle renonça à me donner de longues explications lorsque le système GPS confirma l’adresse et mentionna que l’accès était restreint !

Elle n’ouvrit pas la bouche sur tout le trajet et je la trouvai un chouya dépitée quand le véhicule stoppa devant son entrée !

Sa maison était à l’image de sa locataire, petite, jolie, totalement en ordre ; juste une petite odeur de renfermé ce qui était normal vu son absence de plus de deux semaines.

Elle m’offrit une tasse de thé pendant que je regardai les quelques photos encadrées sur le buffet. Elle m’informa que c’étaient ses parents. Quelques bibelots et des copies certifiées de statuettes antiques décoraient le living. Tout était impeccablement rangé !

En partant je vis un soupçon de panique dans ses yeux lorsque nous nous embrassâmes pour se dire au revoir. Mais elle parvint à afficher un grand sourire, que je trouvai quand même un peu forcé !

***

En revenant à l’appart, je décidai d’aller inspecter le Zéphyr pour voir si tout était en ordre et de demander à Vangelos qu’elles étaient les mesures de sécurité de la marina.

Vangelos m’accueillit avec sympathie et me confirma que les bateaux étaient surveillés jour et nuit et qu’il existait un système électronique qui détectait toute sortie non autorisée d’un bateau. Cependant il m’avertit de deux choses importantes:

– Il est quasi impossible de voler un bateau mais on ne peut pas empêcher les vols dans les bateaux et on ne peut protéger les gens se promenant dans la marina. Je vous déconseille donc de laisser traîner des objets de grande valeur dans le bateau mais surtout de ne pas laisser votre copine se promener seule la nuit dans la marina. Des jeunes femmes ont déjà été harassées la nuit, heureusement rien de grave jusqu’à présent !

– Je comprends, par contre vous pouvez certainement me renseigner une société qui installe des antivols, car durant la croisière j’ai cru que des gens avaient tenté de venir à bord pendant qu’on était ancré.

– Oui, je vais vous envoyer à votre adresse mail les coordonnées de deux sociétés qui travaillent beaucoup avec la marina et qui sont dignes de confiance. Il est vrai que récemment il y a eu dans la région quelques tentatives d’effraction lors d’un mouillage. Mais je ne veux pas vous froisser, le Zéphyr n’est pas un bateau attirant pour ces criminels. Lorsque je vous ai vus arriver, je m’attendais à voir une barque beaucoup plus impressionnante vu la taille de votre emplacement !

– Oui je m’en doute mais je compte recevoir des chaloupes beaucoup plus belles qui viennent de l’étranger et qui passeront par ici lors de leurs croisières. Vous connaissez d’ailleurs mon ami Panos qui organise ces événements !

– Oui c’est vrai, dans le passé il a souvent utilisé l’emplacement « visiteurs » mais parfois ce n’était pas possible en saison !

– Voilà, c’est pour cela que nous avons négocié cet emplacement, Nos visiteurs apprécieront de pouvoir venir à Athènes.

– Pour la bonne forme je vous rappelle que vous ne pouvez pas sous-louer votre place !

– Ça, c’est bien compris nos visiteurs sont des invités pas des clients !

Je profitai pour ranger un peu les cabines et découvris derrière un coussin un t-shirt de Corina encore imprégné de son odeur ! Je souris en le portant à mon nez et décidai de le plier soigneusement et de le ramener à l’appartement.

Puis, je pensai qu’il serait quand même judicieux de remplir le frigo et l’appartement d’une base de vivres et pris la voiture pour aller au supermarché proche pour remplir un caddie de choses essentielles. Je n’avais aucune idée encore de mon programme des prochaines semaines mais je ne pouvais pas continuer à commander chez le traiteur chaque fois que j’avais un peu faim et que je ne voulais pas aller au restaurant.

En parlant de ça, j’envoyai à Corina une invitation en bonne forme pour l’inviter au restaurant en précisant « tenue de soirée » avec un P.S. que si elle n’avait rien à se mettre je pourrai arranger cela !

Pas dix minutes plus tard, je reçus une réponse favorable à mon invitation avec une mention en italique qu’elle n’avait pas le temps de faire du shopping et viendrait en jeans et polo ! « si pas d’accord on va manger au McDo ! »

Je lui demandai si elle restait à la maison pour demain.

« Je ne bouge pas de chez moi jusqu’à la fin de la semaine trop de travail – traductions urgentes ».

J’étais rassuré ! je pouvais préparer mon plan.

Je pris mon téléphone pour appeler une amie chère qui gérait un magasin de vêtements très haut de gamme :

– Bonjour Alexia, j’ai un service à te demander, j’ai une amie qui est invitée au Galaxy Hilton et qui cherche une robe classe, c’est pour samedi. Pourrais-tu te rendre chez elle ? Elle a 1m65 et taille 42-44 la robe devrait être de couleur bleue ou verte (c’est une rousse assez claire). Désires-tu d’autres renseignements, je t’envoie son adresse et numéro de téléphone ?

– Oui, Marc ; c’est une copine de passage ou une amie chère ?

– Alexia, je sais que tu ne seras pas jalouse mais c’est une amie à laquelle je tiens énormément mais je ne veux pas la froisser, une robe dans laquelle elle sera à son aise ; elle a des goûts très simples ! Elle est très sportive, fait de la voile et de la plongée avec moi au club.

– Je vois, quel budget ?

– Carte blanche ! La règle : une robe qui lui va, qu’elle accepte et dans laquelle elle est heureuse !

– Cher Marc que c’est si simple et facile ce que tu demandes ! Tu me diras dimanche si j’ai réussi le challenge. Je t’enverrai la note et une demande d’être invitée au même endroit ; j’ai une robe qui me va, elle est argentée et tu verras qu’elle me va merveilleusement bien !

– D’accord pour cette invitation, cela fait une éternité qu’on a plus dîné ensemble ! Bon succès avec Corina, c’est le nom de mon amie !

– Je serai chez elle ce soir ou demain dans la matinée, je lui téléphone ce soir, j’espère qu’on deviendra des amies !

– J’en suis certain, Alexia s’il te plaît je connais tes goûts mais ne la dévergonde pas trop, je ne voudrais pas qu’elle préfère coucher avec toi plutôt que d’être dans mon lit !

– Pas de danger Marc, j’ai une belle princesse africaine qui me réchauffe la nuit, tu dois la connaître elle est mannequin pour ****. Elle n’aime pas les hommes !

– Elle peut venir aussi dans ce cas, quoique depuis longtemps je n’aie plus fait la une des magazines people et je préfère rester hors du circuit !

– Non, Marc, tu as réussi à te cacher après « Etna » et Annie ce serait dommage de te retrouver dans le maelstrom des photographes !

– Tu es un ange, bisous !

Je restai pensif après cet appel, Alexia grande copine de Panos, homosexuelle mais elle adorait sortir avec Panos pour donner le change aux journalistes, elle était vraiment supergentille et m’avait beaucoup aidé à sortir du fossé après l’épisode d’Annie. Elle connaissait toute ma vie, j’avais souvent pleuré sur son épaule en tout bien et tout honneur !

Je lui étais tellement redevable d’avoir remonté mon moral, même si elle avait dû coucher avec moi une seule fois pour me relever. Je m’en souviendrai toute ma vie chez elle un soir alors qu’on avait bu que du retsina et encore très modérément. Elle avait parié qu’elle parviendrait à me faire jouir dans son lit alors que j’avais prétendu qu’Annie m’avait castré psychologiquement. Nous nous sommes aimés en toute simplicité sans artifices, ni alcool, ni drogue et nous avons joui tous les deux et nous n’avons jamais recommencé l’expérience mais sommes restés de très bons amis !

Je repris donc ma première résolution d’aller au supermarché pour remplir mon frigo de nourriture saine et bio, approvisionner mon bar de vins et d’alcools et mes armoires de chips et biscuits.

Je passai la soirée solitaire, en regardant les photos de Corina que je collectionnais déjà depuis plus d’un an !

Le sommeil me prit dans le divan et fut réveillé par l’appel d’Alexia le lendemain :

– Marc, rassure-toi mission accomplie, j’ai promis de ne pas te décrire la robe qu’elle a choisie ! Mais ton amie est un petit bijou, elle est belle, vivante, elle a du pep et elle est folle de toi ! Vous vous êtes bien amusés sur ton bateau, j’ai changé d’avis, je ne veux pas aller dîner avec toi mais faire une course dans le golfe avec Corina, Panos et toi bien sûr, j’ai de beaux maillots que je n’ai pas encore mis et que je pourrai étrenner à l’occasion !

– C’est entendu, je te laisse le soin de combiner les dates avec Panos. Je te revaudrai cela.

– Bien sûr Marc, j’ai mis une petite note dans ta boîte de messagerie, assieds-toi avant de l’ouvrir, mais je sais que tu as les moyens ! bonne journée et bisous !

NDA : Ce chapitre est une transition entre la croisière et quelques événements qui vont survenir par la suite, mais je ne veux pas en dire plus !

Moi je trouvai que la suite comporte assez bien d’inattendus mais chut ! l’auteur me fait des grands yeux !

Annotations

Vous aimez lire Solo_x ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0