Tropiques
Quand j'étais hardi voyageur
Et que je parcourais les mers,
J'ai découvert chaque douceur
De l'amour et ses fruits amers.
J'ai goûté le nectar des fleurs
Qui ornaient ton jardin, ma mie,
Et puis m'en suis allé ailleurs
Pour visiter d'autres pays.
Le vent léger d'ouest m'a emmené au loin,
Un autre, sans doute, me ramènera bien.
Fleur tropical' du Capricorne,
Fleur du Cancer dans la torpeur
Alanguie de ce désert morne,
Du temps que j'étais voyageur,
J'ai voulu vivre l'aventure
Des navigateurs du passé
Et découvrir de la nature
Certains de ses plus beaux secrets.
Mais le vent soufflant d'est m'a emmené si loin,
Qu'un autre, sans doute, me ramènera bien.
Or ailleurs, n'ai vu nouveauté
Ni trouvé splendeurs inconnues.
Alors, quand j'ai voulu rentrer,
Ma mie, te retrouver n'ai pu.
J'ai dû traverser l'équateur
Du nord au sud, mais plus jamais,
Je n'ai pu retrouver les fleurs
Que j'avais vues dans ton palais.
Les vents hurlants du sud m'ont emmené très loin,
Un autre vent peut-êtr', me ramènera bien.
Ainsi, j'ai dû réinventer
Cette palette fantastique
Et dans mon âme j'ai caché
Un bouquet de fleurs des tropiques.
Je vivais parmi les couleurs,
Maintenant que tout est trop blanc,
Je ne perçois que la douleur
Qui me rapproche du néant.
Ces vents maudits qui tous m'ont emmené trop loin,
Ces vents m'y laisseront, maintenant, c'est certain.
Quand j'étais hardi voyageur,
Lorsque je parcourais les mers,
J'ai dû traverser l'équateur,
Mais du Capricorne... au Cancer.
JI 24/10/25

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