Deuxième chance.

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Le visage de Carmen le hantait. Il apparaissait là, dans ses songes, commençant par ses boucles rousses qui s’étiraient vers le bas. Le nez en trompette suivait et se formait dans une boule beige. Puis, deux bulles vertes, baveuses, de chaque côté s’affirmaient, comme peintes avec de l’eau.
— Hé, mon vieux, faut s’réveiller là !

Il ouvrit les yeux et le visage disparut. C’était un homme mince, comme un trombone, qui lui hurlait dessus, penché. Il flottait dans son bleu de travail et les manches étaient si grandes que seuls les doigts en dépassaient.
— Penser pour panser, qu’il disait mon oncle, philosophait un grand dadet, en retrait. J’comprenais pas trop, mais j’l’ai vu écrit un jour, et là, j’ai compris. C’était vachement malin.

Lui, pour le coup, il débordait de son bleu de travail. Les boutons semblaient prêts à sauter au moindre mouvement et il avait ce visage un peu idiot, mais doux. Alfred observa les alentours, perdu. Ah oui, il s’était foutu là, sur cet amas de détritus. Il avait dû s’endormir.

De grosses bottes tachetées enveloppaient ses jambes et montaient jusqu’aux genoux. Lui aussi portait ce bleu de travail, mais ça lui allait à la perfection, lui donnant presque un certain charme. Et il y avait des gants, en cuir épais, qui enveloppaient ses mains. Ça tenait chaud, c’était pas mal du tout.

— Moi, c’est Jim, ton part’naire dans c’t’affaire, fit le maigre avec une voix rapide en tendant sa main osseuse.
Alfred la serra, avec nonchalance.
— Et moi, c’est Joe, ton aut’ part’ner dans c’t’affaire, dit l’autre d’une voix lente et rauque en tendant sa grosse paluche.
Alfred la serra, toujours nonchalant.
— Alfred. Alfred quatre million six cent mille cinquante-cinq, dit-il, récitant par habitude.

Joe écarquilla les yeux. C’était un gros chiffre. Faudrait beaucoup de lettres pour l’écrire, pensait-il.
— Paraît qu’tu viens d’débarquer dans c’trou, alors faut qu’on t’explique tout l’bordel. Viens, on va t’faire visiter, pis j’te dirai au fur et à mesure, expliqua rapidement Jim, prenant l’initiative sur son comparse. Ce qui était toujours le cas.
— Ouais, on va t’dire, commenta l’autre.

Jim fit signe qu’on y allait, alors on y alla. Ils se baissèrent pour passer sous un ruban jaune fluo qui délimitait la zone en carré. Une fois au centre, Jim fit signe qu’on s’arrêtait, alors, on s’arrêta. Autour d’eux, des employés vêtus du même uniforme brassaient les détritus à l’aide de pelles, faisant valdinguer leur contenu par-dessus leurs têtes.

Ainsi, il pleuvait des cordes. Des bouteilles. Des chaussettes. Des chemises. Des conserves peu conservées. Des machins et des trucs.
— Ici, c’est la zone de farfouillage, expliquait Jim. Y’a que là qu’on peut creuser, d’accord ?
Alfred fit « dac » de la tête.
— Dac’, dac’, s’amusait Joe derrière.

— Tu vas voir, hein, c’est du gâteau. Le seul truc que tu dois piger, c’est qu’c’est pas l’maire Toukassé qui fait tourner la baraque ici-bas, mais c’est nous : les farfouilleurs. Ben ouais, sans nous, pas d’bouffe, pas d’journaux, pas d’mécaniques ou j’sais pas quoi, raconta Jim, pas peu fier.
— Le vieux Toukassé ! gloussa Joe, au fond, toujours.
— Bon, on creuse, donc, reprit Jim après avoir fixé Joe. L’principe, c’est qu’faut trouver des trucs vendables, voire réparables. Pis on s’les met de côté, dans les caisses-là. Tu vois, y’a la rouge, la bleue pis la verte. Alors maintenant, écoute bien, c’est là qu’ça devient important…
— Ah oui, c’est là qu’ça devient important ! appuya Joe.

— La rouge, continuait Jim, c’est pour tout ce qui est papelard : magazines, journaux, posters, cartons, etc. La verte, pour la bouffe. Tu vas vite comprendre que les gros tas d’là-haut, y finissent pas leurs assiettes.
— Les gros tas ! s’esclaffa Joe, tapant dans le dos d’Alfred. Ce qu’il n’apprécia pas du tout.
— Attention, tu prends c’qu’est potable, hein. Si ça fouette, ça dégage. On joue pas avec ça. Et pour finir, y’a la bleue. Ça, c’est tout c’qu’est machinerie, électroménager, voire même pièce du genre vis ou écrou. Là, tu t’embêtes pas à trier, t’y fous tout. Si c’est cassé, ça peut servir de déco…
— Les gros tas là-haut ! s’étouffait Joe.

— Tu sauras vite quand la journée s’ra finie, puisque y’a l’alarme qui sonne. À c’moment-là, nous reste plus qu’à amener les caisses là-bas, dans la p’tite baraque. Y’a Régis, y vérifie tout, pis y paye. En général, on prend une capsule par pièce, c’est pas mal.
— Capsule ? demanda Alfred, absorbé par l’explication.
— C’est la monnaie d’ici. En fait, de base, c’est des capsules de Coke-Au-Cola, une boisson d’là-haut qu’a été interdite depuis. Mais c’était super populaire. On l’a choisie comme monnaie, parce que vu qu’y’en a pas des masses, ça régule, tu vois ?
— T’en trouveras pas en f’sant ton potager ! ricana Joe, très fort.

Alfred et Jim le regardèrent. Il se tut instantanément.
— Bon, au travail ! déclara Jim.
Joe lui balança une pelle au visage, qu’il rattrapa de justesse et on travailla.

Ils labourèrent le champ de déchets sans répit. Une pluie voltigeait au-dessus de leur crâne, et parfois, il foutait un truc ou un machin dans une des boîtes. C’était pénible, ça pesait sur les épaules, et sans soleil il n’y avait aucun repère du temps. Joe ronchonnait souvent, marquant la cadence, alors que Jim, lui, crachait quelques mollards verdâtres en se raclant la gorge.

Les caisses commençaient à déborder et à s’enfoncer dans le sol, lourdes. Heureusement, l’alarme hurla enfin et Jim fit signe qu’il porterait la caisse rouge, alors, on le laissa porter la caisse rouge.

Arrivés à la cabane de bois exigüe, ils firent la queue, attendant leur tour. Lorsqu’il vint, ils déposèrent les caisses sur le comptoir et Régis, un petit bonhomme à lunettes et sans cou, plongea le nez dedans. Il les vidait, pièce après pièce, marmonnant dans son menton. Et ça dura un moment.

Une fois tout vérifié, il fit signe aux trois comparses de tendre leurs mains, ce qu’ils firent, alors il passa devant eux, les remplissant une à une de capsules.
— Tu dépenseras bien avec nous, l’ami, c’est ta première valse après tout, proposa Jim.
— Ça s’arrose ! ajouta Joe.

Alfred observait sa main, recouverte de capsules rouillées. Il la secoua doucement, comme un enfant venant de découvrir un trésor. Elles s’entrechoquaient dans un bruit doux de métal, exposant leurs faces vives et rouges. Il acquiesça. Ouais, ça lui disait bien.

Ils traversèrent la ville ensemble, zigzaguant d’un ponton à l’autre, déambulant à travers des quartiers biscornus jusqu’à arriver au cœur d’un bazar. Ici, le ponton était spacieux, comme s’ils s’étaient tous rassemblés en une grande planche. Des boutiques, partout. De l’électricité, surtout.

Il y avait ces grandes tranchées creusées, là-bas, en dessous d’un morceau de plafond troué d’où tombait une cascade d’eau verte et puante. On y avait mis des roues, et elles tournaient, brassées par la force du liquide. Ça éclairait pâlement, mais ça suffisait amplement.

Alfred s’étonnait encore d’avoir trouvé une si grande ville, ici, si basse. Sous Cacumen. Il observait ce centre-ville éclairé, le cœur rassuré. Mais Jim fit signe de s’arrêter soudainement. Alors, on s’arrêta.

Ils étaient face à une masure chancelante, aux planches rongées par l’humidité. Pourtant, elle résista lorsque Joe lui colla un méchant coup de pied dans le derrière pour en ouvrir la porte.
— C’est chez Fred, expliqua Jim alors qu’ils entraient. C’est là qu’on vient souvent pour s’laver l’gosier après l’boulot.

Ils s’accoudèrent tous les trois au comptoir, mais comme Joe était à l’extrémité droite, il se mit à pencher sous son poids.
— Fred ! Mets-nous trois jus d’chaussettes, mon vieux ! cria Joe.
— Jim ! Joe ! Ça barbote, mes loustics ? s’écria une voix joyeuse qui venait de la réserve. La pêche a été bonne ?
— T’imagines même pas ! se réjouissait Jim. On a un p’tit nouveau qu’est foutrement efficace. Autant t’dire qu’on va s’faire des cacahuètes en or massif avec c’gars-là.
— Des cacahuètes en or massif ! s’esclaffa Joe en donnant un coup de coude dans les reins d’Alfred, qui n’apprécia pas du tout.

Une porte grinça. C’était Fred qui apparaissait de derrière le comptoir. Chauve, barbu, rondouillard : le parfait tenancier. Dans sa main, il tenait une bouteille contenant un liquide jaunâtre dans lequel baignait une vieille chaussette. Il attrapa trois verres sur l’étagère, les aligna sur le comptoir et servit sans ménagement, ne se fatiguant pas à relever le goulot entre chaque verre, ce qui en foutait partout.

La boisson moussait, semblait s’épaissir dans les verres.
— Alors c’est lui, l’nouveau ? demanda-t-il sans lever les yeux du verre d’Alfred, qu’il servait.
— Oui. Je suis Alfred.
— Tout pareil, mais sans le “Al” ! Pour une fois, Joe ne pouffa pas. Il n’avait pas compris la blague. Tu peux m’appeler le faiseur de miracles. Mais ça, tu comprendras pourquoi après avoir goûté c’truc.

C’était signe qu’on pouvait se lancer. Jim prit son verre et l’engloutit d’un trait, fermant les yeux pour savourer. Joe fit de même. Alfred, lui, agitait le verre entre ses mains, dubitatif.
— Réfléchis pas, conseilla Fred.

Alors, il y alla, trempant ses lèvres dans la mousse chaude. Et le reste glissa dans son gosier. C’était pas froid, pourtant, ça réchauffait. Comme quand l’on mord dans un piment. L’amertume envahissait sa bouche, loin d’être plaisante, mais au loin naissait une note sucrée qui enveloppait ses dents. Comme une caresse.

Ça tombait en cascade dans son estomac et il lui sembla sentir des bulles qui éclataient dedans, contre la peau. Comme un massage de l’intérieur. Apaisant. Puis ça cessa, d’un coup. La chaleur s’en alla, ne laissant plus que de légers frissons froids, et leurs poils se dressèrent, leurs cheveux aussi, leur donnant à tous un air comique. Sauf à Joe, qui était chauve.

Alfred n’avait pensé à rien durant ces quelques secondes, et ça lui avait fait du bien. Un vide agréable. Pas de pensée heureuse ou malheureuse, juste rien. Un délicieux rien. Malheureusement, elles n’avaient pas disparu : elles s’étaient juste écartées sous l’effet du liquide et voilà qu’elles revenaient, agglutinées. Les bonnes, les mauvaises, les curieuses, les inutiles. Elles arrivaient en tsunami, inondant son esprit pour le noyer.

L’envie pressante d’un autre verre. D’un fond de verre. D’une gorgée, qu’importe, le prenait au corps.
— Ça dépote, hein mon gaillard ! riait Fred.

Mais Alfred ne l’entendit pas, puisqu’en lui, une pensée plus imposante venait de s’écraser, pulvérisant toutes les autres.

CARMEN.

Il regarda la petite horloge de mauvais goût fixée sur le mur, derrière le comptoir. Celle à l’apparence de bouche pulpeuse aux deux aiguilles en forme de langues. Elle affichait vingt heures vingt-deux.

CARMEN.

Il se leva, comme tiré par un fil qu’un dieu s’amuserait à manipuler. Fit un rapide signe de main, maladroit, et s’en alla, sans mot dire, en courant. Jim, Joe et Fred n’y comprirent pas grand-chose. Pas grave, ils s’en jetèrent un autre.

***

Il s’était mis dans un sacré bourbier. Il voulait voir Carmen, mais il était en retard, terriblement en retard. Ça l’avait pris comme ça, comme une envie de pisser. Il devait la voir, pour s’excuser, voilà.

Mais maintenant, il se torturait. Acceptera-t-elle mes excuses ? J’ai été dur, c’est vrai… pensait-il, se remémorant les mots piquants qu’il lui avait assénés, ce soir-là.

Des fleurs, il me faut des fleurs… décida-t-il en regardant de gauche à droite. Mais le temps pressait et les boutiques fermaient les unes après les autres.

Et là, un miracle. Une échoppe. Un stand, plutôt. De nombreuses tiges chétives aux boules de pollen desséchées et sans pétales se dressaient dans de larges pots. Il s’y arrêta, observant nerveusement, ne sachant que prendre. La vieille vendeuse s’approchait déjà d’Alfred, en se frottant les mains.

— Je peux vous aider ? demanda-t-elle d’une voix fausse et stridente.
— Oui… Je me demandais… Vous auriez des fleurs ?
— Bien sûr, vous les regardez actuellement, fit-elle remarquer sèchement.
— Euh… des fleurs complètes, je voulais dire, rectifia Alfred.
— Parce qu’elles ne sont pas finies, mes belles fleurs, peut-être ?! s’emporta la vieille en haussant le ton soudainement, ce qui fit sursauter Alfred.
— Si, si… tentait-il de calmer. Je ne suis pas spécialiste, mais on dirait qu’il leur manque quelques pétales…
— Comme vous dites. Z’êtes pas spécialiste. Pis vous, z’êtes fini, vous, p’t’être ? Avec vos questions idiotes ! Bah oui, elles sont chauves, mes fleurs. Voilà. Elles ont de l’alopécie, mes pauvres fleurs, ça vous fait marrer, p’t’être ?!
— Non, non… Bien sûr que non, balbutia Alfred.
— Un peu d’respect, bon sang d’bois ! marmonnait-elle face à un Alfred emmerdé.
— C’est que je viens d’en haut, je ne savais pas… justifia-t-il.

La vieille prit un temps de réflexion et ses yeux se mirent à briller atrocement.
— Mais pas de souci, mon vieux, reprit-elle d’une voix mielleuse, ça arrive de s’tromper. Alors, qu’est-c’que j’vous sers ?
— Vous auriez des roses ? Sans épines… si possible, hein.
— Bien sûr qu’on a des roses, et bien sûr qu’elles ont pas d’épines, dit-elle, le sourire carnassier.
— Je vous prends un bouquet alors, annonça-t-il en tendant sa main pleine de toutes ses capsules.

À cette vue, les yeux de la vieille semblèrent se transformer en capsules. Un coup d’œil lui suffit à les compter : trente-deux, c’est une somme.
— C’est trente-deux capsules, le bouquet, m’sieur, déclara-t-elle en se raclant la gorge, l’air de rien.
— C’est un peu cher…
— Qu’est-c’que t’en sais ? T’es nouveau, non ?!

Échec et mat. Elle lui arracha les capsules de la main, lui fourra les tiges dans l’autre, puis :
— Merci mon bon m’sieur, au plaisir !

Et, l’observant s’éloigner, elle se félicitait d’avoir refourgué de la tige de pissenlit pour trente-deux capsules. La bonne affaire.

***

Ça y est, il y était. Le moment de vérité.

Il attendait là, devant ce bouge recroquevillé à la peinture criarde qui semblait avoir été jetée sur les murs, plus que posée. Il hésitait à franchir la porte, bouquet de tiges à la main. Son cerveau tournoyait comme une toupie sous son crâne. Il aurait mieux fait de prendre un autre jus de chaussette, tiens. Histoire de se filer du courage.

Entre, susurrait son âme à ses nerfs.
Non, répliquait-il, peureux.
Mais si, vas-y, entre.
Mais non… enfin, si… pas tout de suite. Mais j’irai.

Il entendait les notes qui s’échappaient difficilement du bâtiment, passant à travers les moindres fissures du bois pour prendre l’air.

CARMEN.
criait son cœur.
CARMEN.
disait ses yeux.
CARMEN.
hurlait ses genoux.

Mais il restait là, proscrit. Et les notes s’arrêtèrent.

Allez savoir combien de temps elles avaient duré.
Allez savoir combien de temps il était resté là.
Mais voilà que la foule sortait déjà, bruyante. Les clopes aux becs, fêtards.

Puis, elle.

Ses boucles rousses, toujours plus vives sous les lueurs des chandelles.
Son sourire mignonnet qui s’étalait sur son beau faciès.
Il la regardait, l’examinait, la contemplait.

Elle riait aux éclats chaque fois qu’un spectateur l’arrêtait pour lui jeter un compliment au visage.
Et son sourire vivait. Toujours plus grand. Toujours plus radieux.

Mais soudain, leurs regards se croisèrent. Alors, elle s’arrêta de rire.

La mine éteinte, elle s’approchait. Pourtant, il restait une trace de joyeuseté au coin de ses lèvres.
Alfred baissa les yeux, gêné. Elle, se mordillait les lèvres.
— Je suis prêt à vivre comme vous, commença-t-il d’une voix tremblante. J’ai été idiot l’autre fois, je n’aurais pas dû dire tout ça…
— Ça, c’est vrai que tu es idiot, confirma-t-elle.

Puis elle rit doucement. Alors, Alfred comprit qu’il aurait une autre chance.
— C’est bien ce que vous faites, dit-il pour combler le vide. J’ai entendu, d’ici. C’est beau.
— C’est que nous, les décadentes, on a un certain talent, tu vois, ironisa-t-elle, toujours souriante.
— Vous n’êtes pas décadente.
— Même pas un peu ? fit-elle mine d’être déçue.
— Peut-être un peu, alors.

Et ils rirent ensemble, leurs yeux se retrouvant, comme avant.

Elle s’avança tendrement, son nez caressant le sien. Les corps s’approchèrent, comme aimantés. Pourtant, Carmen tentait de lutter, en vain. Un peu de tenue, se disputait-elle.

Ils se cherchaient, se jaugeaient, et Alfred commençait à haïr ce foutu millimètre qui les séparait.

C’est pourtant Carmen qui craqua la première. Leurs lèvres s’effleurèrent, faisant connaissance par des caresses timides. Embryon de baiser. Elles se frottaient, se rencontraient et une vague de chaleur montait en eux. Les souffles semblaient plus lourds, plus chauds aussi. Il fallait respirer, alors les bouches s’ouvrirent et les langues en jaillirent, se mêlant l’une à l’autre comme dans un slow tournoyant.

Les corps s’emboîtaient avec perfection. Les bras s’enlaçaient, fiévreusement. Les bassins s’agitaient. Les mollets s’ébranlaient. Les pieds titubaient. Et…

***

— Je t’aime, murmura Alfred.

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