Réponse à "Est-ce ainsi que les hommes vivent ?"
de
Lia coco
Tous les élèves entrent dans la salle de cours une dernière fois.
Le professeur prend place derrière son bureau. Le silence se fait, puis il pose une simple question.
"Alors, où irez-vous après le lycée ?"
Table par table, les élèves répondent sans hésiter qu'ils continueront leurs études pour devenir tel ou tel, ou qu'ils iront apprendre une langue dans un autre pays, ou encore, qu'ils prendront une année pour voyager.
Quand vient mon tour, je répondais comme d'habitude en essayant de me persuader que j'allais suivre à la lettre cette trajectoire. Puis, à la fin de cette journée, tout le monde est sorti de la classe pour la dernière fois.
Et sur le chemin du retour, je me posais cette simple question en boucle. Il semblait que tout le monde savait exactement où aller et j'en avais moi-même donné l'impression. Au fond, je savais que je voulais continuer à apprendre. J'aime ça et je suis plutôt douée. En revanche, le but que je voulais atteindre était beaucoup plus flou. Je voulais tellement tout essayer que rien ne me donnait envie.
J'ai repensé à mon rêve d'enfant. Je voulais devenir astronaute ou au moins astronome. À l'époque, je pensais que c'était parce que j'aimais la science, mais plus tard, j'ai réalisé que j'aimais simplement rêver.
J'aime me promener en rêvassant, j'aime la forêt, j'aime le chant des oiseaux, j'aime le son des cloches de mon petit village, j'aime toutes les saisons et leurs couleurs, j'aime lire, j'aime écrire, j'aime aimer, j'aime apprendre, j'aime la musique, danser, chanter...
J'aime vivre et je suis plutôt douée pour ça.
Alors même si aimer apprendre m'avait emmené jusqu'aux études, je n'étais pas certaine de trouver un métier dans lequel faire valoir cette qualité.
Puis, j'ai ressorti ma plume, car c'est ce que je fais toujours pendant les périodes de doutes, d'angoisses ou de maux de cœur.
Et j'ai réalisé qu'écrire me permettait d'aimer vivre encore plus. J'ai décrit mes saisons préférées, les histoires que je passe mon temps à rêver, les leçons que j'ai apprises et l'amour qu'on m'a enseigné.
Et puis j'ai pensé, pourquoi vouloir forcément trouver un sens, un but ou une destination à la vie ? En voulant sans cesse prévoir l'endroit où on sera plus tard, on ne réalise pas la chance qu'on a d'être là où nous nous trouvons déjà.
Je suis bien là où je suis et tant que cela persiste, je serai bien, peu importe où j'irai.
Alors, au lieu de partir avec une carte et un itinéraire précis, je fais comme quand je pars me balader en forêt pour rêvasser. J'ai une vague idée d'où je veux aller, mais je me laisse guider par ma curiosité.
À force de chercher un sens à la vie, on finit par tourner en rond, obsédé par une supposée destination qu'on idéalise. On s'énerve de ne pas trouver le bon chemin ou de devoir en changer, car l'un s'est effondré, et on finit par détester le voyage alors que celui-ci représente une grande partie de notre vie.
Parfois, on atteindra la destination souhaitée dans les conditions idéalisées, mais on aura passé la plupart de notre vie à angoisser pendant le trajet. D'autres fois, on échouera dans la poursuite de notre but et dans ce cas-là, on aura pesté tout le long du chemin pour s'effondrer à l'arrivée.
Est-ce réellement ainsi que les hommes doivent vivre ?
Table des matières
En réponse au défi
Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
Je vous propose de raconter une anecdote, ce moment où vous avez compris le sens ou le non-sens de cette vie.
Commentaires & Discussions
| Je ne crois pas | Chapitre | 8 messages | 2 semaines |
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