la boisson qui fait chavirer mes papilles.

de Image de profil de muriel Maubecmuriel Maubec

Avec le soutien de  Yvains 
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Image de couverture de la boisson qui fait chavirer mes papilles.

Cette boisson, elle est en deux syllabes, elle est à base d'essence de bois et de nectar de son. La mélodie douce et sucrée d'un morceau de guitare, d'un verre de vin partagé avec celui qui partageait ma vie.

Tant de fois, je repense à ces douces heures où je me laissais aller dans ses bras, tant de fois où son sourire faisait s'emballer mon coeur. Je passe lentement le bout de ma langue sur mes lèvres, je sens encore la saveur douce et sucrée de ses lèvres. Tant de tendres baisers qui faisaient scintiller notre intense passion, quand il venait cueillir sur ma bouche le reste de l'écume d'une chope de bière, partagée avec nos amis allemands.

Il y eut cette cascade bulleuse et pétillante pour célébrer la douce union de nos pas, ce jour incroyable où il m'a offert anneau et nom. Champagne pour nos deux âmes de danseurs, pour nous enfermer dans notre bulle de bonheur.

Et que dire de ces quelques gouttes blanches et laiteuses qu'il venait boire à mon sein, après que le bébé se soit rassasié. Cela me faisait sourire. Il était comme ça. Je buvais à la source de son sourire tellement chaud et lumineux. Le cidre doux de sa Bretagne natale éclatait en de délicats feux d'artifice dans ma gorge, quand nous partagions une galette de blé noir. Et puis il m'embrassait encore une fois et je le dévorais des yeux. Il était et reste mon Prince Valseur, je buvais le tendre nectar de notre harmonie de danse, je savourais l'enivrante liqueur de notre histoire à deux, de notre roman d'amour et de chair, des sentiments si authentiques, si chers à mon cœur, si suaves sur mes lèvres.

Cette vague d'eau salée que j'avais reçue sur le visage, lors de nos vacances d'été au bord de l'océan. Je n'étais pas prête à me faire gifler par cette lame traîtresse, mais nous en avions ri tous les deux. Nous avons bu tant de minutes de bonheur jusqu'à ce jour où j'ai dû boire, jusqu'à étouffer, le sirop amer des larmes. Le poison acide du cancer a coulé en lui et il a perdu son souffle.

Je n'ai pas perdu le goût de la vie, il me manque juste mon Prince avec qui tout prenait tant de saveurs. Je me réchauffe au bois de ma guitare et au son de ma voix quand je chante pour lui des refrains d'amour.

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