Avant-propos

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Avant de démarrer toute étude approfondie sur la figure de Marie Couette, il apparaît essentiel d’expliciter le contexte général de cette période singulière.

Ainsi, si la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle ont été marqués par bien des événements connus de tous, que ce soit la guerre de 14-18 ou la Seconde Guerre mondiale. Nous nous focalisons ici sur les éléments porteurs de sens au vu de notre objet d'étude, notamment les thématiques ouvrière et féministe, qui bien qu’elles revêtent une importance cruciale, sont régulièrement tenues à l’ombre des regards.

De facto, ce siècle, ou tout du moins cette période, lors de laquelle notre héroïne a vu le jour, a longtemps été surnommée par la postérité « la belle époque », caractérisant une période de l'Histoire idéalisée, particulièrement marquée par son florissement intellectuel, culturel, mais avant tout économique.

Cependant, c'est aussi une période particulièrement féconde pour le mouvement ouvrier. Effectivement, elle fait suite à la naissance au sein de la population ouvrière d'une conscience de classe, qui va permettre l’émergence d’un front de lutte organisé et structuré pour la défense de la cause ouvrière, les femmes y prendront d'ailleurs une part active. D’autre part, ce phénomène est enrichi par le développement de différents points de vue idéologiques inspirés des théories marxistes et plus globalement socialistes, sur lesquelles nous reviendrons tout naturellement par la suite.

Afin d'aller plus en profondeur, concernant le contexte politique, la fin du XIXe et le début du XXe ont été marqués en France par la naissance de la Troisième République en 1870, annonçant la victoire du régime républicain qui a longtemps eu du mal à s’imposer. In fine, c’est la consécration d’assise plus stable pour le développement d'un régime théoriquement démocratique, duquel les femmes seront encore exclues… Dès lors, grâce à l'instauration de ce régime républicain, une étape dans la reconnaissance des droits des travailleur.s.euses va pouvoir être franchie (bien qu’à relativiser). En effet, la loi dite Waldeck Rousseau de 1884 permet enfin l'autorisation des syndicats, autrefois interdit par diverses lois.

Ces syndicats constituent des groupements d’individus alliés, afin de défendre des intérêts communs, majoritairement professionnels. En outre, des congrès à l’échelle internationale se développent, qui soutiennent l'idée que l'émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. Plus particulièrement, on note l’émergence à cette même époque du syndicalisme révolutionnaire, notamment dans les années 1910, prônant l’auto-organisation des travailleur.s.euses et la grève générale. En parallèle, cette époque semble également marquée par différentes affaires judiciaires, intéressant la thématique ouvrière, comme l'affaire Durand, surnommé le Dreyfus des ouvriers. Ce dernier sera injustement arrêté en 1910 et condamné, à la suite de la grève du port du Havre, cela fera mouche à l'époque et suscitera l'intérêt des anciens dreyfusards, mais dont on effacera l'histoire. Encore un personnage qui s'inscrit dans le spectre des histoires oubliées, des personnalités dont on a dilué l’existence profonde. Si cette injustice n'a laissé aucune trace dans l'Histoire, que dire alors de la vie de toutes ces femmes de lutte ?

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