La Première femme du bureau confédéral de la CGT

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Celle qui fut déléguée de la CGT à l’Assemblée consultative provisoire, exemptait à une égalité totale dans le travail et dans la société, telle que l'ouverture aux femmes de toutes les professions et de toutes les écoles. Sans parler de la révision du Code civil qui disposait du statut d'éternelle mineure de la femme mariée, et pourquoi pas une modification de la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » avec un rajout clair et net : « Les hommes et les femmes naissent libres et égaux en droits ».

Par la suite, en tant première femme à siéger au bureau confédéral de la CGT en avril 46 (composé de douze membres), elle utilisera cette position afin de poursuivre ses luttes et ses aspirations de transformation du syndicalisme, en y intégrant toujours plus de militantes (une autre femme, en la personne de Marie Guillot avait accédé à la même fonction en 1922, c'était à la CGTU, donc bien avant la brève réunification syndicale). De surcroît, le Secrétaire général de la CGT de 45 à 67, Benoît Frachon, communiste comme elle et ancien dirigeant de la résistance, s'avéra relativement ouvert à ces questions, en outre bien davantage que ne l'a été l'ancien Secrétaire réformiste Léon Jouhaux (parti de la CGT pour fonder FO en 1947). Rose Étienne de la Fédération des fonctionnaires, Angèle Grousset de celle du Textile, Marcelle Delabit de la Fédération des Tabacs, Alice Brisset de l’Habillement et Olga Tournade des Métaux rejoignirent Marie dans les trente-cinq membres de la commission administrative confédérale. Certes, cela paraissait quelques avancées, toutefois loin d'être encore suffisant pour Marie Couette, comme le nombre de déléguées au Congrès.

Elle fut ainsi ravie de l'augmentation du nombre des déléguées au congrès suivant d'octobre 1948 avec 274 femmes déléguées (plus du quart du total), du moins à nuancer, puisqu'une grande partie étaient suppléantes et non titulaires.

Paradoxalement, augurant une période positive pour la lutte de la désormais membre du bureau confédéral, une fatalité surgit encore et toujours, en raison d'une bipolarisation du monde en deux blocs ennemis, qui mènera à la sinistrement célèbre Guerre froide. Axe central des préoccupations des syndicats et groupes politiques, comme du monde, tout ce qui ne s'y prêtait pas, fut mis de côté pour un certain moment. Sans même développer les énergies déployées dans la décolonisation, telles les traumatisantes Guerre d'Indochine (1946-1954) et d'Algérie (1954-1962), ainsi qu'une CGT en apparence forte, mais dont les divisions syndicales avaient vidé de toutes ces forces un mouvement ouvrier subissant échec sur échec.

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