L'épreuve de l'apprenti

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Une épée immaculée s’est interposée. Les gouttes de sang de Marcheur roule sur la lame parée.

Dans la même armure de plate, un homme au visage lisse et juvénile, serre les dents en résistant à la force d’Ylius. D’un geste brusque il pousse sur son épée pour chasser le Praedicator.

Les deux hommes s’écartent. Le plus âgé regarde son homologue le visage déconfit.

L’importun tremble dans son armure. Sa mâchoire se serre tandis qu’il tend l’acier sous le cou d’Ylius.

Marcheur peut presque voir l’intensité de cet échange silencieux. Les pupilles du plus jeune homme s’humidifie, tandis que celles d’Ylius demeurent figées sur un sentiment doux amer.

Son élève est devenu un homme.

Il aurait juste préféré, qu’il le prouve autrement.

Des bruits de pas de course retentissent dans la salle du trône.

Le Praedicator lève son arme, posant son front sur le plat de sa lame.

Son apprenti grelottant, regarde son maître le saluer.

D’un geste cérémoniel, il lui rend son salut. Tenant la garde de son épée à deux mains.

Lorsque les lames s’abaissent.

Les sourcils d’Ylius se froncent avant qu’il n’annonce.

« En garde, Amel. »

C’est la jeunesse qui ouvre l’échange. Une fente visant la tête d’Ylius qui dévie le coup d’un revers, frappant à son tour en balayant l’air de son épée. D’un bond Amel se soustrait à l’attaque et revient à la charge.

Marcheur essaye de se redresser à nouveau, mais le moindre de ses gestes provoque une décharge douloureuse dans son abdomen.

Sa tête retombe, mais pas sur le sol.

Il sent des doigts dans sa chevelure, une main sur la plaie de son ventre.

Ses yeux embrumés ne lui permettent pas directement de voir qui est à son chevet.

Le bruit des lames qui s’entrechoquent ne lui permet pas non plus de reconnaître le souffle saccadé.

Mais l’odeur boisée, ce parfum de châtaigne ne lui laisse aucun doute. Il parvient à voir le visage terrifié de Marion, ses cheveux noirs tombant devant ses yeux alors qu’elle cherche, paniquée, un moyen de bloquer l’hémorragie.

Marcheur lève sa main droite, encore fumante. Son bras est incroyablement lourd comme s’il était fait de plomb. Marion attrape ses doigts, évitant soigneusement de toucher la plaie incandescente, et les serre en murmurant :

« On va faire venir Shifa, elle va te soigner. »

Le mercenaire s’esclaffe et regrette immédiatement lorsque sa blessure se rappelle à lui. Lorsqu’il finit de serrer les dents, il sourit à sa compagne et répond.

« Je ne pense pas que c’est comme ça que ça va se passer. »

Marion lève ses yeux sur le visage de Marcheur. Il pince ses lèvres, il sait qu’elle lui demande d’y croire.

Mais s’il lui ment, il ne rendra pas les choses plus douces pour elle.

Il porte son attention au combat entre les deux hommes. Amel frappe du pommeau de son arme la blessure d’Ylius, lui arrachant un râle de douleur et le faisant tituber.

Le Praedicator, plus furieux encore, frappe à nouveau.

Il y a un problème dans ce duel. Le jeune Praeceptor le domine…

… mais il ne frappe pas pour tuer. Ce n’est pas le cas du Praedicator et de sa furie.

Toute la tendresse qu’il y avait encore dans son visage lorsqu’il se posait sur Amel, s’était évaporée.

Marcheur peut anticiper l’issue de ce duel.

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