…mon cartable n’était plus dans l’entrée ! C’est l’endroit où je le dépose quand je rentre de l’école, avant de prendre mon goûter. Ce n’était pas normal. Je suis pratiquement le seul à la déplacer. J’ai donc commencé une sérieuse enquête !

Tout d’abord, j’ai interrogé Papa, mon chauffeur personnel. Il regardait la télé dans le salon.

— Je ne sais pas, m’a-t-il répondu en haussant les épaules. As-tu demandé à Maman ?

Je me suis dirigé dans la cuisine, le refuge préféré de ma bonne. Mais c’était dans la buanderie qu’elle se cachait, en train de laver et repasser mes vêtements.

— Je ne sais pas, m’a-t-elle répondu en secouant la tête. As-tu demandé à ta sœur ?

Ni une ni deux, je me suis précipité vers la chambre de la concernée. Elle était la dernière suspecte. La porte toujours fermée à clé, j’ai dû frapper – et insister – pour que ma colocataire m’ouvre. Son odieuse musique me crevait les tympans.

— Je ne sais pas, m’a-t-elle répondu en soupirant. As-tu bien regardé ?

Perplexe, je suis redescendu dans l’entrée… pour me rendre compte que quelqu’un avait remis mon cartable à sa place ! Je ne sais pas quel fanfaron m’a fait le coup, mais, juste après, j’ai été frappé d’une terrible malédiction en le touchant : l’oubli !

C’est ainsi que j’ai passé le reste de la soirée : persuadé de n’avoir rien à faire.