Mon souffle devient saccadé au fur et à mesure que le ciel s'assombrit. La lune pleine m'appelle, comme à chaque fois. Elle me hurle de courir et de profiter de la vie. De vivre selon mes propres lois. 

Alors, j'ai peur.

Mon regard se porte chaque heure,
Chaque minute sur l'horloge, à chaque instant.
Où seuls les tic-tac et les bruits du vent
Me réconfortent en chantant.

Mais comment faire, alors même que lutter devient impossible ? La résiliation, pour vivre, est la seule et unique façon, pourtant j'aimerais contredire cette option. Dire qu'il n'y a pas que de cette manière que nous lutterons.

Combien de temps cela va donc durer ?
Peut bien une seconde.
Ou encore une minute,
Une heure,
Une journée,
Un mois,
Un trimestre,
Une année.

Ou peut être bien toute une vie. Qui sait ?

J'ai peur de l'incertitude.
Autant que de la solitude.
De ce que je peux devenir, aussi.

Mais j'ai peur pour eux,
De tous ces gens qui sont partis
Et ceux qui en sont malheureux. 
Ceux qui partiront loin d'ici, loin de ce monde en tissus de soie,

À cause de moi.

Pourtant, la souffrance et le chaos qui me constituent ont eu raison de mon combat, ils l'ont remporté haut la main. Je me bat toujours, mais avec moins de fouge, au lendemain. Toutes ces émotions dont je ne peux citer le nom me prennent chaque instant de ma vie et m'empêchent de ressentir le bonheur et le joie. Hormis quand je suis dans ses bras, qu'il me dit protéger ma foi. Qu'il me dorlote et me rassure, calme mes maux. Cher payé, car au réveil je ne suis plus maître de moi-même, je dépend de lui. 

Je dépend du loup qui sommeille au plus profond de mes entrailles et qui attend la nuit.