chapitre 31

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Lendemain matin, université de Chicago. Shawn et Sarah sont assis cote à cote et plaisantent ensemble. Le jeune français est assez étonné, c’est rare que son amie ne suive pas le cours avec attention. Il se demande si ce n’est pas en rapport avec le fait qu’elle doit partir, ce soir avec Jamie, pour passer les fêtes de fin d’année en famille. Shawn a du répété une centaine de fois qu’il ne lui en voulait pas, qu’elle parte sans lui. Qu’il ne se sentait pas abandonné pour autant. Sarah serait capable de laisser tomber ses vacances, pour rester avec lui. Elle ne peut s’empêcher de se sentir coupable et veut passer le plus de temps possible, avec lui avant de prendre la route. Au fond de son cœur, Shawn est trop content de l’attention qu’elle lui porte. Cela le touche énormément.

Ils essayent de parler d’une voix basse afin de ne pas déranger le cours de monsieur Matthews et de ne pas se faire remarquer par ce dernier. Shawn a beaucoup de difficultés pour ne pas éclater de rire aux plaisanteries de sa camarade. Il jette un regard aux autres étudiants de la salle, ils ne sont pas les seuls à ne pas être attentifs. Il s’agit du dernier cours avant d’être enfin en vacances. Les étudiants ne tiennent plus en place, pressés de quitter la faculté. Le professeur Matthews continue à réciter son cours mais il a bien remarqué que personne n’est attentif. Il jette un coup d’œil à sa montre, il reste moins de vingt minutes avant la fin du cours. Le jeune professeur ferme son livre et pousse un long soupir, avant de dire :

- C’est bon j’ai compris le message, je n’arriverai à rien tirer de vous. Allez fichez moi le camp et profitez bien de vos vacances.

étudiants n’ont pas besoin qu’on le leur répète deux fois. Ils se pressent de ranger leurs affaires et de rejoindre la sortie.

- Dommage que l’on n’ait pas plus de profs aussi cool que Matthews. La fac serait moins pénible.

- C’est clair. Mais bon, on n’a pas trop le choix. Il faut se coltiner les vieux boutonneux dit Shawn, en faisant les mouvements d’un zombie.

- Tu as raison, cela va me faire du bien de partir un peu.

- Mets-toi bien ça dans la tête. J’ai toujours raison, tu ne l’avais pas encore compris dit Shawn, en souriant

- Ça va tes jambes ? Elles n’enflent pas trop ? Tu devrais arrêter de voir Jamie. Tu vas finir par avoir la grosse tête comme lui.

- Ça sera rapporté et bien sûr déformé dit Shawn avec un petit sourire malicieux sur les lèvres.

- Pas si je te tue avant dit Sarah, en lui sautant dessus.

Shawn est surpris, ne s’attendant pas à une telle réaction. Il serre la jeune fille dans ses bras et à cause de l’élan de cette dernière, ils s’écroulent tout les deux sur le sol. Ils se regardent, étonnés l’un et l’autre, de s’être retrouvés par terre. Ils ne peuvent s’empêcher d’éclater de rire, en se moquant de leur bêtise.

- Bah alors Shawn, je te croyais plus costaud que ça.

- Tu m’as prise par surprise.

- Mais oui bien sûr ! Tu as du mal à avouer ma supériorité, c’est tout plaisante Sarah.

Shawn s’apprête à rétorquer, lorsqu’ils entendent quelqu’un au dessus de leur tête qui se racle la gorge. Les deux jeunes, qui sont encore allongés au sol, relèvent la tête et voient Matthews qui les observe, avec un petit sourire sur les lèvres.

- Vous savez le campus est juste à coté. Je suis sûr qu’il doit y avoir une chambre de libre où vous serez plus à l’aise pour vos petites… activités dit Matthews, après avoir cherché le terme exact.

- Ce n’est pas ce que vous imaginez répondent rapidement les deux étudiants, tout en dépêchant de se relever.

- Je n’imagine rien leur répond Matthews, en s’en allant et en sifflotant.

- Ah je te jure, on est des vrais gosses soupire Sarah.

- C’est clair, mais ça fait du bien de temps en temps de se lâcher entre amis.

Sarah hoche la tête, avant de regarder sa montre.

- Faut que j’aille préparer ma valise. Tu viens ce soir ? hein !!

- Pour la centième fois, oui ! Tu peux compter sur moi.

Avant de s’en aller, Sarah ébauche un de ses magnifiques sourires dont elle a le secret. Shawn pousse un long soupir d’aise. Rien que de la voir sourire, il se sent transporté direct au paradis. Il sent son parfum sur lui, si enivrant, que cela le transcende. Le jeune noir aimerait la rattraper et suivre le conseil de Matthews. Mais il sait que cela lui est impossible. Pas temps qu’il y’aura des personnes qui le rechercheront et qui feront tout pour lui nuire. Il est hors de question, que quelqu’un s’en prenne à sa Sarah !

Le jeune français se rend à son appartement, voulant en profiter pour faire une petite sieste, bien mérité. Il n’a rien prévu de spécial pour les fêtes. Personne avec qui partager ces moments magiques. C’est la première année qu’il va passer noël tout seul. Les soirées à l’orphelinat, pendant cette période, sont toujours surfaites, mais au moins il était bien entouré. C’était toujours agréable de voir les orphelins, en bas âge, s’émerveiller pour tout. Shawn n’aurait jamais cru que cela lui manquerait. Il doit devenir plus nostalgique avec les années. Même s’il est content de se retrouver seul, il sent un coup de blues se profiler à l’horizon.

Alors que de nombreuses familles seront ensemble pour les fêtes de fin d’année, lui sera dans sa chambre. Il se préparera un petit repas en solitaire. Un peu triste comme image, mais il est prêt en endurer cette épreuve. Cela fait partie des coups durs de sa vie. Il n’a jamais demandé à être abandonné à sa naissance. Certains événements ne peuvent être modifiés. Il faut juste continuer à avancer et espérer qu’un jour le bonheur frappera à sa porte.

En traversant le couloir de son étage, il aperçoit Scarlett devant la porte de Griffin. Cette dernière semble s’impatienter, n’arrêtant pas de taper du pied nerveusement sur le sol. Shawn hésite à lui adresser la parole, connaissant que trop bien son caractère de feu. Mais il se dit qu’à noël, tout est possible. Même rendre Scarlett agréable.

- Salut Scarlett, qu’est ce qui t’arrives ? demande Shawn, en la rejoignant.

- C’est Griffin, il me saoule !

- Qu’est-ce qu’il a encore fait ?

- Il veut qu’on prenne le même train pour rentrer chez nous. Mais il n’est pas encore prêt, il est pire qu’une fille, je te jure ! J’aurai dû l’envoyer balader et prendre un autre train. On va rater le notre, là c’est sur !

- C’est bon, pas la peine de s’énerver grommelle Griffin, en sortant de sa chambre.

Il a deux gros sacs sous les bras et semble déjà fatigué, de les avoir portés, alors qu’il n’a pas encore fait un pas dehors. Il remarque rapidement la surprise affichée sur le visage de ses amis, lorsqu’ils voient comment il est chargé

- C’est ma famille. Ils m’ont demandé de leur ramener plein de trucs, ils sont relouds !

- Le cadeau pour ma mère c’est déjà ma présence. Je sens que cela va être horrible ! Il va falloir que je me drogue en arrivant si je veux survivre aux fêtes.

Shawn suit ses amis dans l’escalier principal et aide Griffin à porter son sac. Ce dernier fait un signe de la main à un taxi, qu’il a appelé quinze minutes plus tôt, afin de les emmener à la gare ferroviaire.

- Tu ne voulais pas retourner chez toi pour les fêtes ? demande Shawn à Scarlett.

- Si j’avais eu le choix, je serai resté avec mes potes et on aurait fait une méga fête. Mais bon, si je ne vais pas voir ma mère, elle risque de débarquer ici et de m’afficher en public. Tout sauf ça ! s’exclame Scarlett, horrifiée en imaginant la scène.

Les deux étudiants s’installent dans le taxi, Shawn leur fait un rapide salut avant de les regarder s’en aller. Il ne peut s’empêcher de sourire, par rapport aux comportements, qu’ont ses deux amis entre eux. Scarlett a beaucoup de réparties mais Griffin ne démord jamais. Ce qui rend leurs joutes verbales encore plus intéressantes. Shawn pense à prendre un carnet où il compterait les points lors de chaque joute, comme pendant les matchs de boxes. Il se demande ce que Griffin en penserait, tout en remontant vers sa chambre.

Une heure plus tard, centre-ville de Chicago, agence du C.A.S. L’agent Peterson et l’informaticien Thompson font leur entrée dans le bâtiment. Le deuxième agent semble très extenué, ayant les yeux rouges et des cernes marqués sous les paupières. Le jeune homme ne peut s’empêcher de fulminer de colère à l’encontre du directeur et n’arrête pas de parler, ayant besoin d’évacuer. Peterson se contente de marcher en silence, l’écoutant à moitié.

- Non, mais franchement, c’est du grand n’importe quoi ! Il nous demande de veiller toute la nuit alors qu’il n’est même pas là.

Peterson pousse un long soupir, ne supportant plus les jérémiades incessantes de son collègue, avant de dire :

- Vous savez très bien comment il est. Alors s’il veut que vous, vous promeniez dans la rue déguisé en femme. Vous le feriez et avec le sourire en prime ! Alors fermez là et arrêtez de vous plaindre.

- Non, mais sérieux, c’est bientôt noël. Faut vraiment être un sans cœur. Comme s’il ne nous exploitait pas suffisamment durant le reste de l’année. Je ne peux même pas rendre visite à ma famille.

Soudain Thompson remarque que Peterson agit étrangement. Ce dernier semble gêné et regarde fixement au niveau de l’épaule de son partenaire. Le jeune informaticien se retourne, tout en se mordillant la lèvre, sachant très bien qui se trouve derrière lui. Il s’en veut, ayant déjà eu des problèmes par le passé à cause de sa grande « gueule ». Il n’apprendra donc jamais de ses erreurs. Il essaye de sourire comme si de rien n’était, mais il n’est pas en face de n’importe qui. Cet individu est doué, comme personne, pour deviner les pensées des autres.

Cross le regarde avec un sourire mordant sur les lèvres et fait quelques pas dans sa direction. Il s’arrête juste en face, son visage est à quelques centimètres de celui de Thompson. L’informaticien dégluti avec peine, de la sueur coule le long de son visage. Il commence à avoir peur de la réaction de son supérieur, connaissant son passif nerveux. Heureusement pour lui, il ne se trouve pas dans les étages supérieurs, sinon son patron aurait pu le défenestrer.

Mais le directeur du C.A.S semble serein, aucune lueur meurtrière n’est visible dans ses yeux. Cross se contente de le jucher du regard pendant un temps, qui semble durer une éternité au jeune agent. Ce silence est pire que tout, pour lui. Thompson baisse les yeux, attendant que la sentence tombe. Cross prend son temps avant de se tourner vers Peterson et de lui dire :

- J’ai dû éplucher certains dossiers. Je vous ai convoqué pour autre chose, suivez moi ! s’exclame t’il, avant de commencer à marcher, sans voir si les deux hommes le suivent.

Les agents hochent la tête et suivent leur supérieur vers les ascenseurs. Thompson s’empresse d’appuyer sur le bouton d’appel, comme pour prouver qu’il peut être utile.

Cross ne dit rien, rentre dans la première cabine, suivi par ses deux subalternes. Un silence lourd se fait sentir dans l’ascenseur. Cross finit par se tourner vers Thompson et lui dit d’une voix dure :

- Je ne veux plus jamais vous entendre vous plaindre. Vous travaillez pour moi, vous n’avez pas signé pour des vacances ! Mais si cela ne vous convient pas, je peux toujours vous renvoyez d’où vous venez. Je ne m’embarrasse pas de poids inutile. Est ce que je me suis bien fait comprendre?

Thompson se contente d’acquiescer, il n’a plus la force, ni la salive nécessaire pour parler. Sa gorge est sèche, comme s’il venait de traverser un désert brulant, sans pouvoir boire une seule goutte d’eau. Son supérieur le terrifie et il sait que ce qu’il vient de dire, ne sont pas des paroles en l’air, Cross serait prêt se débarrasser de lui, sans aucun scrupule.

- A la bonne heure ! s’exclame Cross, avant de sortir de l’ascenseur lorsqu’ils arrivent à l’étage désiré.

Peterson laisse son supérieur prendre quelques mètres d’avance avant de frapper son collègue d’une claque derrière la tête. Thompson le regarde, en haussant les épaules et en faisant la moue.

- Je vous jure, vous et votre grande gueule ! s’exclame Peterson, en secouant la tête.

Ils s’empressent de rejoindre Cross qui a déjà atteint son bureau. Une fois à l’intérieur, ils attendent que celui ci les autorise à s’asseoir. Leur supérieur est très pointilleux en ce qui concerne les règles de politesse. Il leur indique les deux sièges face à son bureau d’un geste de la main, avant de leur remettre un dossier.

- Cela s’est déroulé cette nuit au cimetière de Georgetown.

A l’intérieur du dossier se trouve plusieurs photos et le rapport de la police, qu’un agent du C.A.S a pu subtiliser. En voyant les photos, Peterson ne peut s’empêcher de grimacer de dégoût avant de regarder son supérieur, qui hoche la tête, comprenant le fond de sa pensée.

- Eh oui, il s’agissait bien de la tombe de feu Mr Austen alias Docteur Myrick.

- Ils ont un certain sens de la mise en scène, on ne peut pas dire le contraire. Mais pourquoi toute cette mise en scène ? demande Peterson.

- Ils veulent s’amuser avec nous. Ce message est à notre attention lui répond Cross, avant de lui montrer une photo.

Sur cette dernière, on peut voir la pierre tombale de Myrick. On ne peut plus lire ce qui était autrefois gravé sur la pierre car un nouveau message a été inscrit par-dessus. En grosse lettre, « Nous sommes partout, prenez garde, notre riposte sera terrible ». Le texte semble avoir été gravé bizarrement. Ils n’ont pas utilisé de piolet, ni de bombes à graffitis.

- Comment ont-ils inscrit le message ? demande Peterson.

- Ils ont utilisé un matériel à très haute chaleur. Le texte a fait fondre la pierre à plusieurs endroits.

- Ils ont donc utilisé leurs pouvoirs ? demande Thompson, ne voulant pas faire uniquement de la figuration.

- Qu’est ce qu’ils cherchent ? demande Peterson, sans prendre la peine de répondre à son collègue.

- Le chaos ! Ils veulent tout simplement jouer avec nous. Et je ne compte pas les décevoir. Je compte bien mener cette partie à terme et nous verrons bien qui sera « Game over » à la fin.

- On peut penser que tous les cinq ne sont pas ligués contre nous. Nous avons pu voir que deux clans se sont formés.

- Je m’en contrefous, du moment que le résultat est le même. Je veux les voir disparaître de la carte du monde, une bonne fois pour toute.

Cross jette les autres photos du dossier sur le bureau. Sur l’une d’entre elle, on peut voir le corps sans vie du gardien. Sur une autre, suspendu à l’aide de cordes à un arbre, le corps de Myrick. Son cadavre avait déjà commencé à pourrir et le résultat n’est pas beau à voir.

Peterson se demande ce que les responsables cherchaient à prouver en agissant avec autant de cruauté. Il n’imagine pas que le sauveur de sa fille soit derrière cet acte de vandalisme gratuit, même s’il ne l’a aperçu que quelques instants. Il sait qu’il reste son ennemi, mais son instinct lui dit que ce dernier n’agirait pas de cette façon. Mais il se garde d’en informer son supérieur. Sachant que ce dernier n’apprécierait pas qu’il prenne position pour l’un d’entre eux.

Pour Cross, ces jeunes sont tous machiavéliques et doivent être abattus sans sommations. Il lui serait inconcevable qu’il puisse en être autrement. Son bras droit continue à faire son travail comme si de rien n’était. Mais il s’est promis de garder les yeux ouverts et de se faire son propre jugement, à la fin de toute cette histoire.

- Que voulez vous qu’on fasse ? Qu’on aille sur place pour repérer des empreintes ? demande Thompson, ayant l’impression d’être transparent depuis le début de la réunion.

Cross prend la peine de lui répondre sans toutefois le regarder, restant concentré sur les papiers affichés sur son bureau.

- Ca ne servira a rien, ce ne sont pas des abrutis comme vous ! Je voulais que vous soyez sur vos gardes. Les fêtes de fin d’année peuvent être une bonne période pour eux de mettre le feu à cette ville et cela je le refuse. Pas tant que je serai là en tout cas.

- Je vais mettre les équipes en place annonce Peterson, en récupérant le dossier sur le bureau.

- Quant à vous, vous, vous allez analyser les variations de température à Chicago. Connectez vous où vous voulez mais si une zone de la ville génère plus de chaleur qu’une autre, je veux le savoir !

- Je m’en charge dit Thompson, pressé de quitter ce bureau et de retrouver sa salle informatique, où il se sent en sécurité.

- Alors qu’est ce que vous faites encore dans mon bureau aboie Cross.

Peterson se dirige vers la sortie mais il remarque que son supérieur l’interpelle en lui faisant discrètement un signe de la main. Il hoche de la tête, avant de dire à Thompson qui le rejoint plus tard. Une fois que les deux hommes sont seuls dans le bureau. Cross se lève de sa chaise, avant de se mettre devant la baie vitrée et de regarder l’horizon. Peterson reste debout, ne voulant pas rompre le silence, à moins d’en avoir été invité par son supérieur.

- J’aurai besoin de vos services, demain matin.

- Bien sûr. Vous pouvez compter sur moi dit Peterson, surpris par cette demande.

- Venez me chercher à mon appartement à 07h.

- J’y serai dit Peterson.

- Cela sera tout pour le moment.

Peterson sort du bureau en silence. Il n’a pas osé poser la moindre question sur cette demande qui sort de l’ordinaire. De peur de subir le courroux de son directeur. Depuis quelques jours, ce dernier semble moins présent qu’à l’accoutumé. Il est moins pointilleux dans son travail et semble ailleurs pendant les réunions. Peterson se demande s’il obtiendra certaines réponses, demain matin.

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