Convulsions à l'hôtel

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« Pourquoi ? Pourquoi avoir fait tout ça ? » Me lance l’homme ensanglanté allongé sur le lit de sa chambre d’hôtel.

« Je pourrais dire que je fais une visite de voisinage, je pourrais dire qu’on m’a fait chier et que j’ai changé d’avis. Je pourrais vous donnez tant de raisons valables et pourtant fausses. » Souris-je.

« Sale enfant de putain, tu crèves mes hommes, mes amis et ma famille. Et moi, je me vide de mon sang à essayer de comprendre pourquoi ? Alors je veux savoir.» crie-t-il.

Je me rapproche et en l’étouffant de mes propres mains, je lui réponds :

« Parce que VOUS n’avez pas été très poli, je vous vouvoie et vous me tutoyez en me traitant de tous les noms. J’ai respecté votre privilège de vieil homme. Mais là encore je mens. »

J’appuie alors fort sur la carotide, tout en enfonçant mes deux pouces dans sa proéminente pomme d’Adam, le plus loin possible. Des gestes entre la convulsion et une vaine tentative de s’enfuir. Très vite la respiration se fait sifflante. Il suffoque, bave. Je lui tire les larmes des yeux. Lui qui était si impassible quelques heures plus tôt.

Il fouille du regard l’espace autour de lui, je plonge mes yeux dans les siens. Un long râle commence.

« Tu n’as pas à savoir pourquoi ? » lui crache je alors à l’oreille. Tout en finissant le travail.

Voilà comment est mort le parrain local de la pègre russe, russe et affiliés. J’ai mis une bonne semaine, une bonne semaine pour les trouver et les tuer. Mais moins ils étaient et plus ils se cachaient. Et plus ils se cachaient plus les espaces étaient confinés. Se rassemblant en petits paquets d’hommes prêts à mourir. Je dois leur reconnaitre une chose, ils tenaient à me faire face. Mais leur chute a été si rapide qu’ils n’ont pas eu le temps de prendre conscience de l’extermination que j’ai entreprise.

J’ai ensuite effacé mes traces, avec toujours plus de sang et de morts. Pas un témoin. J’y ai veillé.

Ils ne peuvent pas comprendre. Ils pensent que leur mort représente le grand final d’une vengeance, d’une prise de pouvoir. Ils pensent aussi que la folie peut expliquer cela. En vrai, ne sont-ils, ne serait-ce qu’un domino ? Non. Même pas.

Ils seront vite oubliés et leur territoire sera partagé. Les scélérats de tout bord viendront se servir et s’affronteront pour les miettes. Bien entendu ils seront tous plus méfiants, plus agressifs. Peut-être que la police enquêtera, peut-être que les journalistes en parleront. Mais le monde continue et les regards se tourneront ailleurs. Ils ne sont que quelques centaines de vies qui avaient toutes les raisons de disparaître.

J’installe un climat, un brouillard. Une rumeur naîtra, un message diffus. Je soufflerais sur ces quelques braises discrètement. Le feu viendra. Mais pour l’heure, je retourne à mon garage.

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