XIV

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La vie reprend lentement son cours, à la base, maintenant que le Viking s’est réveillé.

Je ne veux pas dire qu’on a arrêté de vivre, mais juste qu’il occupait le devant de nos pensées, la plupart du temps. La plus embêtée, c’était Lin. Elle n’avait plus de Lieutenant. Pour arracher Kris aux côtés de son frangin, il a fallu qu’elle le menace de le coller au trou jusqu’à ce qu’Erk soit de nouveau opérationnel – ça aurait pu durer longtemps. Le deal, au final, c’est que Kris s’occupait de lui aux repas et reprenait son rôle de Lieutenant le reste du temps.

En parlant de Lieutenant, le Gros a perdu son bras. Doc a fait tout ce qu’elle a pu pour le sauver, mais la blessure était trop vieille quand Erk l’avait soignée et la gangrène s’était installée. Malgré les techniques modernes de médecine, impossible de sauver son bras.

Lin lui a ensuite parlé de sa condamnation par la CEDH. Elle lui a proposé de rester dans la Compagnie comme ordonnance, secrétaire, administratif, comptable. Il a regardé son bras, elle a souri. Elle lui a aussi proposé une prothèse. Comme ça coûte cher, elle lui a dit qu’il en aurait une basique et qu’il devrait en mériter les améliorations.

Il n’a pas réfléchi. Il a dit oui. Erk lui avait tenu compagnie, avant de se faire enlever et bousiller par les FER, et le Gros était tombé sous le charme du Viking.

- C’est notre meilleur ambassadeur, qu’elle a dit, avec un sourire. Puis elle est redevenue triste.

- Qu’y a-t-il, Lin ? lui a demandé le Gros.

- Rien qui ne vous concerne, reposez-vous.

- Mille pardons, Capitaine, mais en tant que votre ordonnance, il est de mon devoir de m’assurer que vous allez bien.

Elle l’a regardé sans expression, puis elle a eu un sourire en coin.

- Zut alors, je vais devoir revoir ma proposition.

- J’espère que non, Lin. Je… Je n’ai jamais eu le courage de m’opposer aux deux ordures qui commandaient cette Compagnie avant votre arrivée. Mais il y a des gens bien, ici, et, si vous le voulez, j’aimerais continuer l’aventure.

Elle l’a longuement considéré, puis elle a décidé de lui faire confiance. Elle lui a tout raconté. Tout. Y compris le massacre. Elle a exprimé ses craintes quant à l’état mental de son compatriote.

- Je pense que si vous en parliez à Everett, le cuistot... Quel est son surnom, à lui ?

- Cook.

- Forcément. Il pourrait vous aider, il était psy avant de quitter les US.

- Vraiment ?

- Vraiment. Parlez-lui.

Mais Cook les avait devancés. Peu de temps après qu’Erk ait fait son rapport, Cook avait intercepté Kris au mess et l’avait pris à part. En trois mots, il avait provoqué chez l’Islandais un déballage complet, un effondrement. Il lui avait doucement pris des mains la gamelle du déjeuner d’Erk, l’avait assis dans son minuscule bureau et l’avait laissé parler. Et il lui avait proposé un deal. Il ferait déjeuner le Viking et lui ferait en même temps une séance de psychanalyse. Kris avait accepté, tant le besoin de voir son frère de nouveau d’équerre était vital, pour lui. Et manquer un repas avec son frangin, ce n’était rien, à côté.

C’est comme ça que notre cuistot, en fin de service, préparait un plateau spécial pour le Viking, choisissant soigneusement le plat et le dessert pour plaire au palais du blessé tout en étant facilement assimilable par son corps fatigué. Le Doc et lui ont beaucoup travaillé là-dessus. Il nous est arrivé d’en profiter. Surtout des soupes. Et des desserts ! Des mousses aux fruits sur des biscuits ou des génoises, des trucs tous doux, qui fondaient dans la bouche et… Je m’égare…

Lors de ces séances de psy, il est arrivé que Cook passe tout son après-midi aux côtés d’Erk, voire même reste pendant la préparation du dîner. Lin ne disait rien, Ketchup et Moutarde se débrouillaient et le géant remontait doucement la pente. Le cuistot et lui développeraient une étrange relation, qui les verrait se tenir assis côte à côte dans un silence amical, sirotant une bière fraîche sous les arcades du caravansérail.

Notre ami Cook avait un Don, autre que celui de savoir écouter et poser, en trois mots, la bonne question. Il avait un très léger Don de guérison, qu’il utilisait en cuisine sur les multiples coupures que se faisaient ses aides. Il s’en servit pour aider le Viking à guérir un peu mieux. Grâce à lui, Erk ne garderait, au visage, qu’une très fine balafre, plus fine qu’un cheveu, de l’œil au coin de sa bouche, et qui ne se verrait que quand il rougirait. Dans son dos, il ne resterait pas une seule marque.

Par contre, à l’épaule, déboîtée puis transpercée, il garderait longtemps la trace de la balle de .38 Spécial. Quant à la minuscule cicatrice qui ne voyait jamais la lumière du soleil, seules ses maîtresses pourraient nous dire si elle était toujours là…

* *

Maintenant, je dois faire un petit retour en arrière. Ça fait presque une semaine qu’on a ramené le Viking tout bousillé.

Avant son enlèvement, pendant qu’il se la coulait douce à l’infirmerie, Lin avait reçu dans sa messagerie un avis de recherche concernant un de ses hommes. Alors, vous me direz, vu qu’on a tous étés plus ou moins condamnés par la CEDH, il fallait s’y attendre. Sauf que…

Sauf que l’avis concerne un type au nom germanique, un certain Kurt Hartsollen, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à un certain Kristleifur Hellason, Lieutenant de la Compagnie du Lys de Sang ! Avec, en plus, les mêmes initiales…

Enfin, comme deux gouttes d’eau quand on ne le connait pas bien, comme nous. Pour Lin, ce n’est pas la même personne. Mais pour les autres, il pourrait bien être lui… après tout, on ne sait rien des frangins avant leur arrivée ici… enfin bon, si, p’têt que c’est lui… mais non… mais si…

Disons que Radio-Coursives a émis beaucoup de conneries et de spéculations, ces jours-là. Lin avait quand même prévenu Kris, pour qu’il sache. Et puis… et puis le Viking a été enlevé et on a pensé à autre chose.

Et puis, hier, un mec à moto a demandé à entrer dans la base, se prétendant envoyé par Interpol. On a remercié le Viking d’avoir creusé le 1er fossé sous l’effet de ses colères, puisque ce fossé était assez loin de la base pour que le mec ne voie pas les détails.

On l’a bloqué et on a contacté le PC Ops (Opérations). Lin a envoyé Frisé récupérer la pièce d’identité du mec, qui est resté sur sa bécane à attendre que Lin vérifie. Frisé l’a scannée vite fait et l’a envoyée à Lin par un système de transmissions d’images à courte portée, qui ne marche que sur le promontoire.

L’ID était OK, alors on l’a laissé entrer. Attention, il n’y est pas allé tout seul. On l’a fait marcher, les yeux bandés, pendant que Stig, un des deux caporaux sous les ordres de Kris, a poussé la bécane. C’est une belle Kawa noire, une Ninja 1200 SX. Pas très adaptée aux pistes de notre province reculée, mais une bien belle meule. Puissante, rapide, racée et élégante. Pas autant de classe qu’une Harley-Davidson ou une Indian Motors, mais assez badass comme bécane. Bref, certains d’entre nous ont bavé.

Le mec, un certain Lars Sanchez, avait aussi de la gueule. Tenue de cuir noir, casque vintage, grosses bottes de moto, Ray Ban Aviator miroir. Il se la jouait un peu, mais on peut lui pardonner, avec une moto comme ça… Et belle gueule, en plus. Bon, il arrivait pas à la cheville de Kris et encore moins du Viking. Faut dire qu’Erk est beau à se damner.

Il a tenté d’user de son charme sur Lin, mais le Lys de Sang ne s’est pas laissé faire. Avec les frangins sous les yeux, de toute façon, le motard n’avait aucune chance avec elle.

Et puis, par-dessus l’épaule de Lin, il a vu passer celui de nos Lieutenants qui tenaient encore debout, c’est-à-dire Kris. Ses yeux marron se sont fixés sur lui.

- C’est lui que je viens chercher, il a dit à Lin.

Elle s’est retournée lentement, a suivi Kris des yeux, qui quittait l’infirmerie.

- Ça m’étonnerait beaucoup, elle a répondu d’une voix traînante, vaguement insultante.

Il a mis la main sur son flingue, Lin s’est légèrement tournée vers lui pour lui montrer son .44 Magnum, il a remis la main sur sa boucle de ceinture.

- Pourtant, c’est Kurt Hartsollen, et il est recherché pour meurtre et je dois le ramener à Berlin.

- Il ressemble à Hartsollen – j’ai vu l’avis – mais il n’est pas Hartsollen.

- Vous protégez un de vos hommes, c’est normal.

- Je ne protège personne, puisque Hartsollen n’est pas un de mes hommes.

- Mais enfin, je l’ai sous les yeux !!!

Le visage de Lin se fit de marbre, comme lorsqu’on avait trouvé le grand frère.

- L’homme que vous cherchez n’est pas ici. Je vous accorde l’hospitalité pour la nuit. Vous serez parti demain matin après le petit déjeuner. Seul.

- Ecoutez, j’ai ici un ordre de mission, en bonne et due forme, d’Interpol, pour ramener cet homme, fit Sanchez en montrant du doigt Kris qui s’était arrêté et les regardait, et je le ferai.

- Non. Dernier mot.

- Vous faites obstruction à la justice.

- La justice ?! Vous, me parler de justice ?!

Lin parlait fort, maintenant. Elle était en colère. Elle retira ses Ray Ban et fixa le chasseur de primes – car c’est ce qu’il était, en effet – droit dans les yeux. Il ne tint pas compte de la colère qui brûlait dans les yeux noirs comme le charbon. Il fit le macho, voulut s’avancer vers Kris en passant outre Lin qui se trouvait entre eux.

Sa main droite jaillit et elle lui pinça la pomme d’Adam entre le pouce et l’index. Il se figea, blanc. Il respirait toujours, mais son visage était figé en une grimace de douleur assez amusante pour nous autres spectateurs.

Kris se marrait.

- T’es pas en forme, Lin. D’habitude, tu vas direct aux couilles.

De sa démarche gracieuse de gymnaste, il s’approcha de l’étrange couple et prit une pose menaçante, la main droite à quelques centimètres de son Behemoth. Comme nous tous, il le portait sur la cuisse, comme les cow-boys, et non à la hanche comme les policiers.

Le beau visage de l’Islandais se figea également et c’est d’une voix sans émotion qu’il dit à Sanchez qu’il n’était pas Hartsollen et que, s’il continuait, il pouvait aussi passer la nuit au trou. Ou alors, s’il préférait, dans le village indigène au pied de notre promontoire.

Le type a dû se dire qu’il serait au moins installé confortablement chez nous, et il a cédé du terrain.

Nous, on s’était plus ou moins planqué sous les arcades, discrètement à portée d’œil ou d’oreille. Lin a fixé Frisé et Le Tondu, et ils ont remis leurs gars au boulot. Kris a accompagné le chasseur de primes à sa piaule, le confiant à Stig. Stig le garderait à l’œil, le laissant accéder au mess – aux bonnes heures – et aux chiottes. Le reste du temps, le gars resterait notre invité, assigné à résidence jusqu’à son départ le lendemain.

Stig organisa rapidement, avec ses hommes, des tours de garde pour surveiller le lascar. On l’a vu au déjeuner, assis avec Lullaby, de garde à sa porte à ce moment-là. On a préféré l’ignorer quand on le croisait. On n’aurait pas dû, je crois. Mais, a posteriori, tout est toujours plus évident.

On est resté poli avec le mec, on a vécu notre vie sans tenir compte de lui. Au dîner, Lin l’a accepté à sa table et il nous a semblé qu’elle a réussi à le convaincre que Kris n’était pas Kurt. Malgré tout, Kris a dû le prouver et on s’est bien marrés. Faut que je vous raconte.

Le fameux Kurt avait une cicatrice d’appendicite un peu tordue. Kris, aux dires de Lin, n’avait pas une marque sur sa peau. Pas une. Erk y avait veillé. Bon, les deux frangins avaient un bon patrimoine génétique de base (très bon, même, putain !), mais Erk a découvert son don de guérison très très tôt et a toujours soigné son p’tit frère. Moralité, le Kris n’a pas une cicatrice, pas une marque.

Le mec a demandé une preuve. Lin a commencé par le regarder avec son regard sans pupille mais, à part déglutir, il n’a pas réagi. Kris a fixé le type longtemps puis il a dit d’accord. Il a tendu une clef USB à Stig et lui a chuchoté un truc. Stig a souri d’une oreille à l’autre et a rassemblé ses hommes à qui il a aussi chuchoté. Grands sourires puis ils se sont mis à dégager un chemin de la chaîne hi-fi à la chaise du chasseur de primes, poussant tables, chaises et mercenaires, qui se sont installés de chaque côté dudit chemin.

Kris a placé Baby Jane et Bloody Mary, une autre anglaise, à mi-chemin, chacune en face de l’autre, en leur chuchotant des instructions. Elles ont, elles aussi, souri d’une oreille à l’autre.

Connaissant le sens de l’humour de Kris, on s’est préparés au spectacle.

Kris s’est posté à l’opposé du mec, de dos. Stig a lancé la musique. C’était un morceau sans paroles, assez ancien, langoureux. L’Islandais a jeté un coup d’œil timide au chasseur de primes par-dessus son épaule en battant lentement des cils. Les yeux de Lin se sont écarquillés puis elle s’est carrée dans sa chaise, les bras croisés, un petit sourire d’anticipation aux lèvres. Elle savait, elle.

Nous tournant toujours le dos, il s’est mis à onduler en rythme avec la musique, avec une grâce de serpent. On a tous entendu le cliquetis de la boucle et son ceinturon – avec le flingue – s’est mis à descendre le long de sa jambe comme s’il avait une vie propre.

Certains d’entre nous ont compris, il y a eu quelques sifflets enthousiastes.

Il s’est mis à caresser son dos et sa nuque de ses mains croisées, et on a vraiment eu l’impression, de dos, qu’il avait une partenaire. Et cette partenaire lui a retiré son tee-shirt progressivement, d’une manière très sensuelle. Puis il s’est trouvé torse nu. Il s’est retourné avec grâce, nous faisant admirer sa plastique de danseur exotique – pour ne pas dire strip-teaser. Pectoraux et abdos bien définis, grands dentelés bien marqués, tout ça tout en finesse. Quelques mecs ont croisé les jambes, gênés – et pourtant on le voyait nu sous la douche tous les jours, mais là, dans ces circonstances… Plus un mot dans la salle, pas un sifflet.

Il a posé un pied sur une chaise, entre les genoux de Bloody Mary, et, fixant toujours le chasseur de primes, a lentement descendu les fermetures éclair de sa botte. Mary a attrapé la botte et quand Kris a pivoté sur un pied comme un danseur classique, il s’est retrouvé en chaussette. Pivot sur le pied botté, grand battement – jambe levée à la verticale, quand même –, bras en cinquième position de danse, pied en chaussette posé au sol, pied botté posé sur la chaise d’en face, entre les genoux de Baby Jane, re-descente lente de fermetures éclair, rebelotte et voilà Kris torse nu et en chaussettes ayant fait la moitié du chemin.

Sanchez a dégluti, le visage rouge. Lin se marrait discrètement.

De nouveau une pirouette, Kris a posé son pied sur une autre chaise, et, toujours fixant Sanchez, a fait descendre sa chaussette comme on ferait descendre un bas à jarretelle. Tito, assis à côté de moi, a dégluti. Un joli mouvement de danse classique plus tard, et la deuxième chaussette a suivi le chemin sensuel emprunté par la première. Le Lieutenant ne portait plus que son pantalon.

Il a continué sa progression en dansant, serpentin, sensuel. Erotique. Y a pas d’autre mot. Les yeux fixés sur le type tout raide au milieu du couloir, sur sa chaise, comme s’ils étaient seuls dans la pièce. A aucun moment il n’a eu de gestes grossiers ou vulgaires – baisers, balancement du bassin –, tout était dans la suggestion – ce qui est le propre de l’érotisme : le mouvement qui fait ressortir des muscles, qui met en valeur une partie de l’anatomie …

Il a fait sauter un par un les boutons de sa braguette et, comme son ceinturon, on a eu l’impression que le pantalon descendait tout seul. Il n’avançait plus mais dansait toujours et les mouvements de ses hanches, évoquant par moment des danses orientales, tour à tour entraînaient et retenaient l’étoffe.

Je me suis demandé si l’Islandais n’avait pas été, à une époque, danseur exotique professionnel, tellement tout avait l’air fluide, s’enchaînant sans heurt.

Il a continué sa progression, enjambant son pantalon à terre avec une grâce incroyable. Comment ce type, qui manie son EMA 7 sans état d’âme, qui a achevé des blessés parce qu’on ne prenait pas le temps de soigner l’ennemi, qui est un guerrier, un vrai, comment ce type peut-il être aussi fin, aussi élégant, aussi … féminin ? Et en même temps, si masculin, si à l’aise dans sa virilité ?

Tito le dévorait des yeux. L’attrait de la nouveauté ? Il avait compris, l’ami Tito, que le Viking était pur hétéro. Mais à voir son frangin danser de cette façon, on était en droit de se demander de quel côté il penchait, même si jusqu’à présent on avait vu qu’il aimait les femmes.

A un mètre du chasseur de primes qui suait à grosses gouttes, le visage écarlate et le souffle court, Kris s’est arrêté, en même temps que la musique. Il aurait fallu être complètement miraud pour ne pas voir qu’il n’y avait aucune cicatrice sur le ventre plat et musclé du danseur.

Lentement, glissant ses pouces sous la ceinture de son boxer-short, Kris a commencé à le baisser, regardant toujours l’autre droit dans les yeux.

Sanchez a baissé les yeux, vaincu.

- C’est bon. Arrêtez. C’est pas Hartsollen.

- Quel dommage ! Moi qui étais prêt à tout enlever, juste pour vos yeux... a dit Kris d’une voix un peu rauque, sensuelle et traînante, vaguement insultante.

Et il l’a gratifié d’un sourire particulièrement narquois pendant que la Compagnie applaudissait à tout rompre, au milieu de sifflets. Nous n’étions pas tous là, bien sûr, Nounou était de garde à l’infirmerie, et il y avait nos sentinelles, mais une grande partie s’était rincé l’œil.

Il y avait une autre personne qui ne participait pas à la liesse. Cette personne était dans la salle avec nous, mais nous l’avions oubliée.

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