2. Réunion de famille à couteaux tirés

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Elle le chopa à la gorge en enroulant ses jambes autour de son torse pour bloquer ses bras dans un même élan. De ses mains, elle lui saisit le cou et tenta de lui arracher la tête. Elle commençait à sentir les craquements de la nuque du démon quand celui-ci la claqua violement sur le bar. Sous l'impact, il se fissura et Dylane finit étendue, complétement sonnée. Le mâle en profita pour se mettre sur elle et l'immobilisa d'une lame sous la gorge. Un seul mouvement de sa part et elle finirait complètement égorgée. Elle avait besoin d’aide. Quelle bonne idée d'avoir demandé l'évacuation de tout le monde ! Mais la sécurité des siens était prioritaire. Sous cette menace, elle était tentée de lâcher les Gardiennes mais dès lors elle pourrait dire adieu à toutes les informations que contenait cet être abject, car il serait aussitôt mangé. Le regard du vampire descendit vers sa tenue et il se pourlécha les lèvres. Pourvu que Laël ne tarde pas trop...

— Tu as de la chance que mon maître m'ait interdit te toucher, cousine, je me serais fait un vrai plaisir de te faire hurler.

Dylane sentit un frisson violent remonter le long de sa colonne vertébrale. Elle savait pertinemment que ce n'était pas de l'acte sexuel dont il parlait. Peut-être aurait-elle préféré.

— En attendant je suis là pour te prévenir. Mon maître à un message pour toi.

Les yeux rougeoyants du vampire laissèrent place à ceux d'une améthyste profonde. Dylane se sentit devenir livide. Elle trembla de tous ses membres, tellement que la lame écorcha sa peau, une fine rigole de sang noir dévala la peau tendre de sa gorge. Une voix ténébreuse emplit ses oreilles, un dur rappel du passé qu'elle pensait enfouit, littéralement.

—Tu penses avoir fait ton chemin et être en sécurité, très chère ? Grossière erreur. Vous avez eu beau nous bloquer le passage, il fallait bien un moment ou un autre qu'on s'en libère. Tu t’es construit un joli petit nid malheureusment pour toi, les dents de la mer sont lâchées, l'heure tourne et la fête sera bientôt terminée. D'ici peu, vous serez à nouveau asservies et la colère des puissants déferlera dans les profondeurs et inondera la surface. Je ne t'ai pas oubliée et je sais que la réciproque est vraie également. J'ai hâte de te retrouver, le temps s'écoule et ta liberté s'amenuise.

Le vampire s'ébroua. Ça devait lui faire un effet monstre de recevoir une telle entité en lui. Il montra les dents quand il vit l'entaille qu'il lui avait faite. Dans une impulsion il lécha sa gorge et émit un grognement. Décidément, le sang de cette femme était divin. La claque qu'il reçut lui remit immédiatement les idées en place. Il retroussa sa lèvre supérieure, le maître n'aura pas vent de ce petit écart. Quand il sentit des pas dans son dos, il ne put empêcher un sourire sadique s'étirer sur son visage, du sang tomba sur la joue de Dylane.

Il se retourna et attrapa violement l'aile de l'ange qui venait aider Dylane. Il n'en ferait qu'une bouchée. Quoi que le mâle face à lui serait bien passé dans son lit. Un beau gosse pareil, avec un cul aussi bombé, il l'aurait achevé jusqu'au bout, les jambes écartées et sa hampe au plus profond de ses reins. L'homme aux cheveux blonds vénitiens et aux yeux verts était son type idéal, tout en muscles. Mais pas le temps de s'appesantir sur un potentiel plan cul. L'ange lui décocha un bon crochet droit qui l'envoya mordre la poussière loin de sa cible, lui remettant les idées en place au passage. Il avait pour ordre de ramener la femme à son maitre et il n'allait pas échouer un seul instant.

Dylane se releva péniblement, sa vision était encore troublée mais elle n'était pas encore tout à fait inutile. Elle rejoignit tant bien que mal le mur à sa gauche et désactiva le talisman. Ce dernier camouflait toutes sortes d'armes accrochées au mur. Elle se saisit d'un pieu de tremble qui avait était trempé dans de l'extrait d'ambroisie. Ça lui avait coûté un bras mais personne n'était plus expert qu'Edmund pour détruire de la vermine. Elle le lança à vive allure vers le vampire en visant juste au-dessus du cœur. Manque de bol, le vampire l'attrapa en plein vol avec un sourire de canaille et vint le planter dans l'avant-bras de l'ange, dans une succion écœurante. Que l'on soit d'une espèce ou d'une autre, avoir un pieu qui nous traversait de part en part était très douloureux. Dylane se remit de sa surprise et sans réfléchir plus longuement, elle sortit son fusil de chasse –pas la chasse à la biche pour sûr- et se mit à tirer sur le suceur de sang. Trois balles le touchèrent avant qu'il ne se projette de l'autre côté de la salle. Laël retira le pieu et accula le vampire. Les feulements agressifs se superposèrent à ceux plaintifs du suceur de sang. Dylane s'approcha elle aussi, elle voulait qu'il soit vivant. Qu'il rapporte qui il était, d'où il venait, ce qu'il s'était passé pour que le Sceau se brise, ce qu'il était advenu des Gardiennes restées là-bas et où se trouait son fichu maitre.

— Laël.

— Je te laisse deux jours, mon anémone, et voilà que tu t'attires des ennuis avec un vamp'. La prochaine fois je t'emmène avec moi, ricanna l’ange

— Il y aura pas de prochaine fois, le piaf, parce que la demoiselle ici présente reste avec moi, siffla le vampire.

Il sauta à la gorge de l'ange et le mordit à la nuque. Dans un pur réflexe, Laël s'empara du pieu et l'enfonça dans la nuque du vampire pendant que celui-ci commençait à lui extraire son sang. Le mâle s'arcbouta dans un cri silencieux et tomba au sol, inerte. Dylane s'approcha de ce dernier pour vérifier qu'il était bien hors d'état de nuire puis vint en aide à son ami qui tenait sa gorge pour stopper le flux d'hémoglobine qui quittait son corps. Elle lui retira lentement la main. Dylane grimaça. La blessure n'était vraiment pas belle, la créature lui avait arraché un lambeau de peau au moment où elle s'était détachée de lui sous la douleur. Elle vint lécher sa blessure même si elle savait pertinemment que sa salive ne suffirait pas à tout faire cicatriser.

— Ce n'est vraiment pas joli. Tu as perdu la main Laël, se moqua-t-elle.

— On en parle de toi ? marmonna-t-il alors qu’il sentait les effets du venin aphrodisiaques du vampire. Je t'ai retrouvée avec son couteau sous ta gorge. Si je n'avais pas été là, tu serais déjà enlevée.

— Et que veux-tu ? Que je me mette à genoux devant toi en remerciant les cieux de m'avoir donné un héros pareil ? Alors là tu rêves !

Laël ricana en enlaçant la femme maladroitement, il avait manqué de tomber ce qui avait contraint Dylane à faire contre-poids en soufflant comme un buffle.

— Tu m'as manqué, mon anémone !

— Tu es parti il y a deux jours, tu exagères. Ce n'est pas comme si cela faisait deux mois qu'on ne s'était pas vus !

Dylane passa le bras valide de son ami autour d’elle et le blond haussa les épaules, un peu embarrassé et avec une grimace car sa blessure l’avait tiraillé. A vrai dire la jeune femme et son bar était tout ce qui lui restait maintenant que la dernière piste pour retrouver son frère était en réalité une impasse.

— Oh. Ça s'est mal passé ?

— Il n'y avait rien. Ce n'est pas grave. Occupons-nous de lui d'abord.

— Vu comment tu marches, je vais m’occuper de toi en premier lieu, sourit la brune.

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