Retour sur terre
Au lieu de calmer les esprits, mes répliques ne réussirent qu’à rendre mes collègues plus acharnés encore et les langues plus acérées que jamais. Je découvrais un aspect de leur personnalité que je connaissais bien mais dont je n’avais pas mesuré l’ampleur avant ce fameux jour. Mêmes les hommes, pourtant plus réservés d’habitude, s’y étaient mis !
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En plus des propos acerbes, je dus également faire face aux regards désapprobateurs, aux sous-entendus et même à des menaces de la part d’un collègue : « ton frère est un ami, je me sens obligé de lui rapporter ce que tu as fait hier, c’est une question d’honneur pour moi ».
Eh oui ! Si j’avais volé le coffre fort de la société ou tué quelqu’un, je n’aurais pas eu droit à un tel anathème !
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Malgré tout, je subissais leurs attaques sans broncher, sans émettre la moindre contestation, sans même me défendre. J’étais heureuse et tout ce qui m’arrivait me semblait dérisoire. Et puis, il y’avait toi et quelques amis sur lesquels je pouvais compter. Comme Sara. C’était la seule que j’avais mise au courant de notre relation et de notre sortie. Elle avait été mon unique soutien durant ces moments pénibles.
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« Ne t’occupe pas d’eux, disait-elle, ignore-les complètement et fais ce que tu veux. Quand Rayane demandera ta main officiellement ils se la fermeront tous et ils seront même assez hypocrites pour faire semblant de partager ta joie. »
C’était l’une des rares phrases réconfortantes que j’entendais. J’en étais heureuse et je répondis :
« Merci Sara, tu es ma seule amie et plus qu’une sœur. Je ne sais comment que je m’en sortirai sans toi.
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- Ne t’inquiète surtout pas ; je serai toujours à tes côtés et ce n’est pas cette bande de bêtes acharnées qui me fera changer d’avis. Au fait, vous avez parlé de mariage j’espère toi et lui ?avait-elle ajouté avec dans la voix, quelque chose qui suscita en moi un tout petit battement de cœur. Et moi, naïvement, je dus lui avouer que non. » Elle me quitta sans rien dire.
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