Longues, pénibles et interminables. Ainsi étaient mes journées. Combien de fois ai-je voulu braver l’interdit et venir dans ton bureau, à l’autre bout du couloir. Mais à chaque fois je me retenais, me disant que tu finirais par te montrer. Dans ce petit coin perdu, où tout le monde se connaissait, il était pratiquement impossible de faire un seul pas sans ameuter la horde aux aguets. Je respectai ta volonté de ne pas nous afficher ensemble.

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Mais le temps passait. Le doute s’immisçait en moi, lentement mais sûrement. Il s’installait sournoisement dans mon esprit et mon cœur, grandissait au fur et à mesure que les jours fuyaient, me laissant sans armes et sans défense face à mes détracteurs. Auraient-ils eu raison de nous ? De toi ? Etais-tu tombé dans leur piège ? Y étais-je-je tombée moi-même puisque je commençais à douter ?

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Moi qui pensait être forte, voilà que je glissais irrémédiablement au fond du puits qu’ils m’avaient creusé. J’essayais de m’agripper à quelque chose, mais je continuais à m’enfoncer, indéniablement. Ton absence y était pour beaucoup. Nous nous étions entendus pour nous éloigner l’un de l’autre quelques jours. Seulement quelques jours. Des semaines avaient passé depuis notre dernière rencontre et tu ne voulais toujours pas me voir.