31. Feu

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Là, au centre d'un million de baguettes herbeuses, se dressait l’Arbre de Lumière.

L'écorce était tellement modelée qu'elle semblait avoir été sculptée pendant des éons. Les ramifications se déployaient aussi brillantes que le soleil. Rose était fascinée par le jaune scintillant des feuilles, l’ambre des branches, les bruns dorés du tronc.

Le feuillage bougeait en parfaite synchronisation, chorégraphié par le vent. Les branchages s'étiraient vers le haut et l'extérieur en direction de la lumière, s'abreuvant de rayons purs. La petite fille tendit ses bras, les doigts écartés vers le ciel, et c’est alors qu’elle vit.

Les feuilles étaient en réalité de petites flammes.

Les mains de Rose se posèrent sur le tronc, comme attirées par un aimant. Chaque flamme possédait son histoire, ses propres paroles, son propre souvenir. C’étaient la vie et l’âme de tout le Jardin qui chatoyaient dans des nuances infinies pour l'œil, qui demeuraient dans l'adoration et dans l'amour. Tandis que Rose s’unissait à ce puissant exploit, une flammèche émergea des ramures, plus brillante que les autres.

Soudain, la faune et la flore se mirent à chanter.

—Que se passe-t-il ? demanda la petite fille.

— À chaque fois que quelqu’un trouve l’Arbre et qu’une nouvelle flamme apparaît, c’est la fête dans le Jardin, répondit l’être.

Rose s’assit sur une racine, aux côtés de son compagnon. Ressourcée, tout ce qu’elle avait connue jusqu’ici lui semblait froid en comparaison.

— Je ne veux plus m’en aller, déclara-t-elle.

— Tu pourras revenir ici autant que tu le voudras.

Le Jardin dansait dans une robe de verdure fabuleuse. Le contact de la souche semblait être une étreinte. Rose voyait des événements présents et futurs, ses années passées, sa famille et ses amis, tous ces petits moments qu’elle trouvait jadis ordinaires, mais qui devenaient subitement précieux à ses yeux.

Tenant la main de son ami, une pensée traversa son esprit.

— Je ne connais même pas ton nom ! dit-elle à son compagnon.

— Ah ! C’est vrai que je ne te l’ai pas donné. Je suis.

Rose se réveilla en sursaut à l'intérieur de sa chambre. Recherchant la chaleur de l'Arbre et de l'Être, elle retourna ses mains dans tous les sens. La voix de sa mère l’appela en bas.

Le Jardin n’était plus là. Pourtant, d’une façon curieuse, un feu la brûlait au creux de l’estomac.

Ce feu l’obligeait à tout raconter à Papa et Maman.

Alors, inondée de joie, Rose bondit hors de son lit, et courut rejoindre ses parents en bas.

FIN.

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