le néo rural

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- Oui, merci. Alors, hum, bonjour, je suis Martin, je suis un néorural, comme on nous appelle. Avant j'étais chômeur, j'habitais dans la banlieue de Lille en HLM. Ayant peu de qualifications, je ne trouvais pas facilement du travail. Alors peu à peu j’ai laissé tomber, je me suis replié sur moi-même et je glandais toute la journée devant la télé. Je ne sentais même plus l’envie de travailler ni pour l’argent ni pour m’intégrer. Même après mon premier enfant, et malgré le fait que ma femme s’est elle aussi retrouvée au chômage. On en a vite marre de subir des refus. On vivait mal, mais c’était supportable. C’était vraiment nul en fait. Les 900 ont tout changé pour nous, parce que d’un coup, cela nous a fait poser des questions. Résultat, on s’est dit qu’avec les 1800 et les 200 pour l’enfant on vivait mal dans cette grande ville où tout, en particulier le logement, coute plus cher. Alors qu’à la campagne on serait beaucoup plus à l’aise. Et puis il y a eu aussi des publicités télévisées pour inciter les gens comme nous à cette réflexion. Du coup, on a décidé de partir. On vit maintenant dans une petite ferme isolée. J’ai pris gout à commencer à cultiver pour produire des légumes. J’en vends même un peu ou je les troque. On a largement de quoi pour vire, plus qu’avant, mais on vit cent fois mieux. C’est plus tranquille, moins stressant, on sent moins le poids de la société.

- Vous faites partie de cette vague néorurale des premières années du 900, pensez-vous que les choses aient changé dans les campagnes depuis ?

- Bien sûr, beaucoup plus dans les endroits qui étaient très reculés. Cette vague a redynamisé les petits villages qui étaient en train de mourir. Évidemment, nous cherchions là où c’était le moins cher de vivre, donc dans des endroits pas très attirants au départ. Mais quelques dizaines de familles qui viennent s’installer sur une commune cela entraine souvent la réouverture d’un commerce voire d’une école. Donc cela amenait aussi des créations d’emplois. Même la mairie, si pauvre auparavant, a créé un mi-temps de secrétaire. Donc ensuite, un médecin s’est installé dans notre zone, au début il était très éloigné. Une boulangerie épicerie s’est ouverte. Et puis le mieux, c’est la réouverture du cercle, on peut y manger le weekend, un très bon cuisinier, et il a lancé pas mal d’animations pour faire tourner son commerce. Il y a même de petits évènements culturels. Vraiment beaucoup de choses ont changé.

- La baisse des loyers constatée dans les grandes villes depuis cet exode urbain ne vous a-t-il pas donné envie de revenir ?

- Non, même si les conditions de vie se sont surement améliorées dans les banlieues, j’ai retrouvé mon énergie et je suis finalement bien plus actif qu'avant mais ici j’ai vraiment trouvé la vie que j’aime.

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