Des points de sutures et une dinette en bois

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Midi, il fait beau au dehors. Dans la campagne du sud il fait toujours chaud en été avec un soleil radieux.

Dans ma tête je suis sereine et dans ma main un bandage tout le monde est agité sauf moi je ne sais pas pourquoi je reste calme je ne vois aucun danger. Pourtant cette chose qui me sert la main, les doigts et le bras gauche n'est pas habituel, ma maman me dit de ne pas m'inquiéter et je ne le suis pas à l'inverse je sens dans sa voix de l'inquiétude elle fait tout précipitamment.

Elle m'emmena en voiture avec papa.

Elle me dit on va bientôt arriver, tu seras soignée et on rentrera à la maison tout se passera bien. J'écoute mais je ne suis pas là, une image tourne en boucle dans ma tête ma main, la pointe du couteau. Des questions se bousculent est-ce qu'elle sera comme avant ? Je ne la sens plus vraiment mais je n'ai pas peur je me dis qu'elle ne se fait pas sentir pour ne pas que j'ai de mal dans mon pouce. Le temps me parait plus exister.

Je vois de grands cubes blancs, avec des écriteaux maman cherche le bon, elle reste en voiture et papa me prend dans ses bras vers la rentrée, là il n’y a pas de marche comme pour monter dans ma chambre mais un sol qui monte plat un peu comme le toit des maisons, je vois de haut car dans les bras de papa, ce n'est pas comme quand je pose mes deux pieds aux sol là-haut je parais plus grande. On avance vers une dame à l'accueil et ils parlent, j'entends mais j'observe surtout ce qui se passe autour il y a beaucoup d'allée et venu des gens en costume bleus et blanc comme l'extérieur des cubes, ils sont aussi pressés que l'inquiétude dans la voix de maman et il y a aussi des gens assis sur des sièges bleu ils ne ressemblent pas à maman, papa et mes frères ordinairement, ils sont tous inquiets dans leurs regards comme si ils étaient tracassés par quelque chose et certains portent comme moi des bandages mais plus grand, il y en a un qui le porte autour de la tête comme un bonnet. Papa m'a ensuite posé sur ses genoux, il attendait et il me demandait si j'avais mal mais je ne me sentais pas mal j'étais toujours moi et je ne sentais rien. Une femme et un homme âgés attendaient ici à côté de moi, mon père me posa sur le siège et demanda à la femme de me garder juste un petit moment et il repartit vers l'entrée, elle me sourit et me demanda aussi si j'avais mal je ne voulais pas parler et je répondis pas un secouement de la tête, elle me dit alors "tu sais tout se passera bien" dans ma tête je n'étais pas préoccupé par ce qui allait se passer j'étais ailleurs elle me réconforta mais je ne répondais pas. Alors j'entendis "dinette", moi j'adorais jouer à la dinette avec ma poupée Sophie et ma dinette était aussi celle de maman quand elle était enfant alors je l'aimais encore plus, je regarda alors la femme et elle me répéta sa phrase "tu aimes jouer à la dinette" je hocha la tête et elle me dit "si tu es sage pendant que le docteur s'occupe de ta petite main, je vais demander à ton papa de venir chercher de la dinette chez moi et une petite cuisinière en bois qui appartenait à ma fille quand elle avait ton âge" Je souris et elle m'embrassa sur la joue en comprenant sans parole mon affirmation avec mes petits yeux illuminés.

Papa était revenu, le temps n'avait pas été long avant l'arrivée du docteur, quelques instants sont passés et un homme s'est avancé il était grand avec un visage souriant et un long manteau blanc mais très léger comme les autres personnes que j'avais aperçu à l'entrée. Il nous a mené vers la droite dans un couloir où se trouvaient plusieurs portes, on est entré dans une pièce encore à droite il y avait un fauteuil bleu mais allongé comme un lit. Papa m'a posé sur celui-ci et deux femmes sont entrées toute souriante, ils étaient tous souriants mais ça n'était pas rassurant j'aurais préféré voir ma maman arriver. Il y avait un objet près de ce lit et le monsieur m'a dit on va te mettre ce jolie masque et tu vas t'envoler il y a comme des hélices sur cette machine, une femme m'a pris doucement la main gauche et une autre m'a mis le masque, après un petit temps je me sentais plus là mais je voyais encore bien autour de moi j'étais absente et présente en même temps. Je ne sais plus combien de temps est passé jusqu'au moment où j'ai sentis ma main gauche me piquer entre mon pouce et l'index et puis encore plus rien jusqu'à ce que je sois dans les bras de mon papa à nouveau. Le monsieur parlait avec mon papa puis il me dit gentiment tu as dans ta main des petits fils noirs, c'est normal comme quand une poupée s'est fait mal on la recoud pour qu'elle soit à nouveau parfaite. Je regardai ma main, elle était couverte d'un pansement et le docteur me dit bientôt on enlèvera ces jolis fils et ta main sera parfaite mais avant tu ne dois pas y toucher, ou gratter. Je souris toujours sans parler, et le monsieur me dit tu as été bien sage alors tu as droit à un petit quelque chose alors il me tendit un ballon bleu, c'était ma couleur préférée je lui souris alors à nouveau avec mes yeux.

Maman nous attendait dehors en voiture moi je cherchais des yeux la vieille dame mais je ne la voyais pas, je n'arrivais pas à sortir de sons de la bouche. Maman était contente car tout s'était bien passé et elle me promit un cadeau moi je pensais à la dinette en bois.

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